“Ici, il n’y a pas 40 terroristes, mais 40 jeunes.” Ainsi s’exprimait hier Jon Telleria, l’un des 40 jeunes accusés d’avoir appartenu au mouvement de jeunes Segi lors du premier jour d’un “méga-procès” visant ce mouvement. Hier débutait à Madrid un énième procès contre des membres de ce mouvement de jeunes considéré par la justice espagnole comme faisant partie d’ETA.
Avec dès l’ouverture du procès un premier incident d’audience. Les 40 jeunes, qui portaient des tee-shirts orange sur lesquels était inscrit le mot “Libre”, ont gonflé des ballons et crié des slogans en faveur de Luis Goñi. Ce dernier, condamné à six ans de prison pour appartenance à Segi, avait été arrêté par la police espagnole dans la nuit de dimanche à lundi. Il se trouvait alors sur une place d’Iruñea, entouré de centaines de personnes qui avaient dressé un “mur populaire” autour de lui.
Mauvais traitements
Après l’incident, les premiers accusés à prendre la parole ont tous dénoncé un “procès politique”. “Ce n’est pas notre appartenance au mouvement Segi qui est jugée, c’est notre engagement politique”, a ainsi déclaré Jon Telleria. Tous ont reconnu être des militants politiques abertzale de gauche. La plupart ont dénoncé des tortures, des mauvais traitements ou des menaces durant la période de leurs gardes à vue.
Olatz Izagirre a estimé que ce procès constituait un “anachronisme” et Ainara Bakedano qu’à travers lui la justice espagnole souhaitait mettre “des bâtons dans les roues à un processus de solutions”. Plusieurs des coaccusés ont d’ailleurs utilisé leur tour de parole pour inciter le gouvernement espagnol à “faire des gestes” en faveur de la paix.
Les 36 jeunes présents (quatre ne se sont pas rendus à l’audience) ont reçu le soutien des députés abertzale d’Amaiur.
Le procès continue jusqu’à mercredi pour les déclarations des accusés. Il reprendra en novembre de façon éclatée avec les témoignages des policiers, puis il s’interrompra jusqu’en janvier où devraient comparaître les témoins de la défense. La dernière audience dont la date est fixée sera le 11 janvier, sans que l’on sache si elle clôturera le procès.
Un autre procès jeudi
Jeudi matin, c’est un autre “méga-procès” à l’encontre de militants abertzale qui s’ouvrira à Madrid.
Ce jour-là, 36 membres des partis Herri Batasuna et Batasuna se verront accuser d’“appartenance” ou de “collaboration” à une “organisation terroriste”. Ils sont également accusés d’avoir financé ETA à travers un réseau de bars, les herriko taberna. Une centaine de sociétés représentant ces bars seront également sur les bancs des accusés pour ce qui s’annonce comme l’un des plus importants procès de ce type ayant jamais eu lieu dans l’État espagnol.
Parmi les accusés figurent des militants indépendantistes historiques tels Rufi Etxeberria et Joseba Permach qui risquent douze ans de prison en qualité de “dirigeants”. L’ex-parlementaire européen Karmelo Landa est, lui, poursuivi pour avoir été justement élu d’un parti interdit par la suite.
La Ghjuventù Indipendentista transmet son soutien fraternel aux jeunes militants basques martyrisés par l’Etat espagnol en ce début d’automne.
Quelle que soit la lutte de libération à laquelle elles font face, les puissances impérialistes ne connaissent qu’une réponse : la répression. Cette situation ne peut plus perdurer. Des hommes et des femmes sont persécutés chaque jour dans ce que l’on appelle « les démocraties modernes », sans qu’aucune organisation ne s’élève pour condamner les actes odieux commis par ces Etats. L’Espagne (à l’instar de la France ou du Royaume-Uni) se couvre une nouvelle fois de honte en traitant ainsi les enfants d’Euskadi. Nous assurons les mouvement concernés (Ernai, Herrira) de notre profonde et sincère solidarité. Nous sommes à vos côtés dans tous les combats, et nous lutterons toujours pour la libération des peuples bafoués.
A NOSTRA CUSCENZA HÈ RESISTENZA
GHJUVENTÙ INDIPENDENTISTA
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by @Lazezu
Revue de Presse
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