Avec l’interpellation de 18 membres de Herrira il y a une dizaine de jours, la convocation d’Emilie Martin cette semaine, et le procès qui s’ouvre des jeunes de SEGI, la répression au Pays Basques ne connait aucun répit malgré le processus de paix entamé par les militants de l’ETA.
Après avoir passé près de trois mois dans la clandestinité Luis Goñi , qui a été condamné à six ans de prison pour son appartenance à Segi, (organisation de la jeunesse basque illégalisée par Madrid) est réapparu sur la Place Nabarreria à Iruñea (Pampelune) en Navarre.
Les gens décidés qui avaient formé un mur populaire autour de Luis Goñi ont été chargés, brutalisés par la police espagnole, Ils n’ont pas cessé de scander des slogans contre l’action de la police , pour la liberté et pour les jeunes. Après avoir pris Goñi , la police a fait au moins deux charges à balles pour disperser les militants solidaires Au moins trois personnes ont été blessées par l’action violente de la police .
Ce lundi 14 octobre , 40 jeunes de la même organisation, Segi, seront assis sur un banc du tribunal spécial espagnol accusés «d’intégration» à ETA. Il est demandé , 240 ans de prison, six pour chacun d’eux.
Ce procès fait suite à une opération policière et judiciaire de grande envergure menée en 2009 contre le mouvement de la jeunesse basque. Dans ce raid effectué par la police espagnole et la Garde civile le 24 Novembre 2009, 35 jeunes ont été arrêtés. L’opération, lancée par le juge Fernando Grande , provient de deux éléments :
D’une part, le processus Haika – Segi JARRAI selon laquelle la Cour suprême espagnole a considéré comme «organisation terroriste» les groupes de jeunes de la gauche nationaliste. D’autre part, les opérations de police lancées en Navarre en 2008. Ce qui a conduit à l’élaboration de « listes noires »: jeunes dénoncés qui risquent une arrestation pour une activité politique publique.
Sur les 40 jeunes basques accusés , 32 ont déclaré avoir été torturés . Un facteur décisif , car la plupart des accusations sont basées sur des déclarations obtenues pendant la période où les jeunes sont restés dans les mains de la police et de la Garde civile espagnole .
Le second procès qui commence jeudi est une nouvelle attaque contre les structures politiques et institutionnelles de la gauche nationaliste. Il vise des membres des organisations HB, EH et Batasuna, organisations toutes illégalisées par la volonté du pouvoir à Madrid de rentre invisible la dissidence, légitime, basque.
Dans ce second procès il est demandé 372 années de prison, entre 8 et 12 ans pour chacun des inculpés.
Outre les accusés , les représentants de 110 associations culturelles sont citées à comparaitre.
En Janvier 2002, le PP et le PSOE ont scellé le soi-disant « Pacte anti terroriste» qui a précédé la loi sur les partis , conçue comme règle ad hoc visant à interdire Batasuna . En Avril , le juge Garzon a ordonné l’arrestation de onze personnes, qui auraient des liens avec les herriko tabernak, nom donné aux bars où se rencontrent les membres et sympathisants de la gauche indépendantiste basque ( à un moment où la formation nationaliste était encore légale ) et en Juillet , a décrété la suspension des activités de HB , EH et Batasuna , anticipant le jugement de la Cour suprême .
Ces deux procès, contre 76 citoyens basques, sont dans la continuité de la stratégie du «tout est ETA » conçue à Madrid depuis la fin des années 90 et qui survit en dépit de la fin de la résistance armée déclarée par l’ organisation ETA il y a deux ans .
Ces procès se dérouleront pendant plusieurs mois, donc d’autres informations à venir.
Émilie Martin de Herrira convoquée par la justice espagnole
L’opération déclenchée par la justice espagnole contre le mouvement Herrira la semaine dernière va avoir des suites au Pays Basque Nord. En effet, la militante de Herrira Émilie Martin devrait recevoir une convocation judiciaire dans les prochains jours.
Le juge de l’Audience nationale Eloy Velasco souhaite entendre les deux membres de Herrira le 5 novembre prochain. Si ces deux militants étaient mis en examen, cela porterait à 20 le nombre de membres du mouvement poursuivis par la justice espagnole. Les 18 déjà entendus par le juge sont accusés d’“appartenance à une organisation terroriste”, “financement d’une organisation terroriste” et “apologie du terrorisme”.
Le juge a également suspendu pour deux ans les activités de Herrira. Une décision équivalant à l’interdiction de fait d’un mouvement légal dans l’État français.
Au cas où Émilie Martin ne se présenterait pas à Madrid, un mandat d’arrêt européen (MAE) pourrait être lancé par le juge. La sœur de la jeune femme, Aurore, avait elle aussi été visée par un MAE, ce qui avait déclenché une très importante vague de protestation au Pays Basque Nord. Mais pour une certaine presse espagnole, il semble qu’être la “sœur de” soit un élément à charge.
SOLIDARITE avec toutes et tous, les inculpé/e/s du dehors et les 600 prisonnier/e/s politiques basques !
La RESISTANCE continue !
Comité solidarité basque Lille.
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by @Lazezu
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