Élue benjamine de l’Assemblée de Corse en mars 2010, membre du groupe Corsica Libera, militante nationaliste depuis ses années étudiantes dans le syndicat Ghjuventù Indipendentista. Doctorante en anthropologie, Josepha Giacometti était l’invitée de l’émission Cuntrastu dimanche soir sur @ViaStella.
Durant 50 minutes, elle a répondu aux questions des journalistes, Jean Vitus Albertini de France 3 Corse, Roger Antech de Corse Matin et Alexandre Sanguinetti de RCFM.
Des dernières décisions de l’Assemblée de Corse, à la visite du Président de la République, en passant par les premières rencontres à Paris sur l’évolution institutionnelle, sans oublier la stratégie du mouvement national et sa façon de définir le contenu de l’article 72-5, Josepha Giacometti a décrypté l’actualité politique.
Sur le statut de résident, l’élue nationaliste est persuadée qu’il faudra « convaincre » y compris François Hollande qui y est opposé. Même combat à mener sur la coofficialité où le Président de la République ne s’est pas montré très ouvert. « Les élus de la Corse ont voté très largement ce statut de coofficilalité non pas seulement pour le symbole, mais pour sauver la langue Corse. La négociation va être âpre puisqu’elle appelle à faire bouger les lignes très figées au niveau de la France » argumente la conseillère territoriale.
Concernant la lutte contre le grand banditisme et la violence en général.
Josepha Giacometti estime que « la société corse est dans un profond désiquilibre, il y a une bascule des valeurs. Pour des jeunes en perte de valeurs, il peut y avoir une forme de fascination par les mirages qui peuvent être entretenus par ce basculement. Nous n’avons pas le pouvoir de police, et de justice, mais nous avons le pouvoir de nous acheminer vers un nouveau modèle de développement ».
C’était son premier Cuntrastu. Du haut de ses 30 ans, la jeune élue nationaliste a passé l’épreuve avec une certaine aisance.
Josepha Giacometti, conseillère territoriale depuis 2010 du groupe Corsica Libera, s’est affirmée hier soir à l’émission politique de France 3 Corse ViaStella. Interrogée durant 52 minutes par Jean-Vitus Albertini (France 3), Roger Antech (Corse-Matin) et Alexandre Sanguinetti (RCFM), la collègue de Jean-Guy Talamoni a livré son sentiment sur l’actualité du moment.
Une actualité qui a pris naissance cette semaine à Paris avec la visite des élus corses dans les ministères pour évoquer l’évolution statutaire de l’île. Sans faire preuve d’enthousiasme hâtif, l’élue estime qu’il s’agit là d’un « signe plutôt positif ». Elle retient un point important : la première table ronde prévue en novembre, mais elle pense qu’il ne faudra pas se laisser enfermer dans le jeu du calendrier électoral. « Il faut aller vite sur une réforme que 46 élus sur 51 ont appelée de leurs vœux ».Josepha Giacometti ne s’émeut pas outre mesure du fait que le président de l’exécutif et le président de l’assemblée de Corse ont été reçus séparément. «Àce stade, il faut simplement retenir le calendrier et la première réunion qui va nous donner le tempo… Il faudra fixer les modalités et ne surtout pas reculer sur le seuil d’efficacité qui doit être le nôtre ».
Elle mise sur la capacité des élus insulaires, forts de la légitimité du dernier vote, à discuter, à peser. « Aujourd’hui, il faut concrétiser ce vote et ne pas se contenter d’une réformette qui serait préjudiciable à la Corse », juge la conseillère territoriale, affirmant que le mouvement nationaliste aura toute sa place dans la démarche.« Le processus s’ouvre, il nous reste à faire valider par l’assemblée de Corse le statut de résident ».
« Le statut de résident est incontournable »
Sur la forme du processus engagé, elle voit quelques points négatifs – réunion au ministère de la Décentralisation, pas à Matignon – se dit « attentive », mais satisfaite de tenir « le cap du dialogue », espérant que le Premier ministre finira par s’engager : « On ne pourra pas avancer, si on nous propose des réformettes à des niveaux inférieurs ».
Sur le fond, Josepha Giacometti compte bien introduire le statut de résident dans cette réforme. « Si le statut de résident n’est pas la solution exclusive, il est la solution incontournable. Toutes les mesures que nous pourrons additionner seront inefficaces et insuffisantes si elles ne reposent pas sur le socle de statut de résident »,considère l’élue, convaincue qu’il faut se défaire de toute posture idéologique. « Le statut de résident est une nécessité pour freiner la spéculation, mais il n’a pas vocation à tout régler tout seul ».
Concernant la visite de François Hollande, Josepha Giacometti a pris soin de la replacer dans son contexte historique : la commémoration de la libération de la Corse.
« Dialoguer ne veut pas dire se compromettre »
« Il était venu pour ne pas dire grand-chose ; c’est ce qu’il a fait », confie-t-elle, admettant quelques maladresses : « Le fait de ne pas être passé par l’assemblée de Corse pourrait être un signe qui consiste à détourner le centre du pouvoir », glisse l’élue, regrettant également l’épisode de l’absence de drapeaux corses à Bastia. Le point positif ? « François Hollande est assez ouvert au dialogue. Nous ne voulons voir les portes ni ouvertes, ni fermées. Nous sommes attentifs et vigilants à cette volonté d’entamer des discussions ».
La porte-parole de Corsica Libera a bien entendu évoqué la démission de Véronique Sciaretti. Son ex-collègue a justifié son départ de l’assemblée de Corse pour des raisons stratégiques, dénonçant au passage le rapprochement avec Paul Giacobbi. Que nenni,rétorque l’élue, rejetant l’idée que Corsica Libera pratique la politique du « donnant-donnant ». « Je regrette que Véronique Sciaretti ait pris cette décision »,lance-t-elle, se disant même étonnée par la teneur de l’entretien paru dans Corse-Matin. « Notre stratégie est claire, elle a été validée par des électeurs en 2010, il y a une nécessité de dialoguer avec l’ensemble des élus de la Corse. Nous avons vu que cette stratégie commence à porter ses fruits puisque l’ouverture d’un processus de négociation avec le gouvernement est engagée. Nous y avons joué le rôle que nous devions y jouer. Dialoguer ne veut pas dire se compromettre »,tranche-t-elle.
Il n’empêche que Corsica Libera est moins offensif avec Paul Giacobbi, a fait remarquer un journaliste. Exemple : le groupe s’abstient sur le budget. « On n’a pas voté pour non plus, on s’est abstenu. Nous avons laissé la latitude au processus qui s’amorçait. Ce n’est pas donner des gages. Nous menons une opposition constructive », tempère la jeune femme.
La stratégie de Corsica Libera pour les prochaines municipales dans les grandes villes a également été abordée. Cavalier seul ou union des forces nationalistes ? Ce sera un peu à la carte. Le seuil sera celui de l’efficacité, annonce Josepha Giacometti. « Nous avons la conviction que le mouvement national doit converger chaque fois qu’un pas significatif doit être franchi ».La stratégie peut se traduire de manière différente dans les localités. « Les discussions sont en cours »sur le principe d’une seule liste nationaliste à Ajaccio, alors qu’il y en aura certainement deux à Bastia. « L’essentiel est de prendre conscience de la nécessité d’avancer »,appuie la conseillère territoriale qui pourrait s’engager dans l’élection ajaccienne.
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
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