La baie de Santa Giulia de Porto Vecchio est certainement une des plus belles pépites des rivages corses. L’urbanisation anarchique qui règne à Porto Vecchio a porté à ce site des coups sévères.
Les associations de protection du littoral ont appelé à manifester pour protester contre les excès de l’urbanisation et les graves inconvénients que cela présente pour le développement équilibré de l’île, pour la sécurité des personnes et des biens, mise en danger par la surfréquentation des lieux en cas de feux violents, et pour la paix civile menacée par les manquements répètés aux lois de la république.
L’exemple du lotissement “Les Sables de Santa Giulia” est à cet égard une véritable provocation. Il faut croire que les lois ne sont pas les mêmes pour tout le monde, il faut le voir pour le croire. Je croyais avoir compris depuis que mon camarade LE PENSEC avait fait voté les lois de protection du littoral que les constructions sont interdites dans la ”bande des 100 mètres” , mais je me trompais.
Le lotissement de 15 villas de luxe est en effet en train d’être édifié dans la sable du rivage, la villa la plus proche de la mer se situant pratiquement sur la plage, à une distance n’excedant pas 30 mètres de la mer.
D’accord, cela se passe à Porto Vecchio, commune ou le saccage du rivage a depuis longtemps dépassé les limites des atteintes à l’environnement et disons le tout net, de la simple décence; mais quand même, un tel cynisme donne vraiment la pleine mesure de l’arrogance de ceux qui ont décidé de faire dans notre île leurs propres lois, assurés qu’ils sont de la protection des caciques locaux.
Inutile naturellement de compter sur la vigilance de l’Etat. l’entretien accordé par le prefet de région à Corse Matin ces jours derniers est de ce point de vue édifiant.
Il n’y a qu’à lire les explications pour le moins embarrassées qu’il avance sur Santa Giulia: d’ici le 20 Août, dit il le maire sommé de le faire aura à retirer le permis, sinon le préfet ira au tribunal administratif. Sûr que le promoteur a dû être terrorisé à la lecture de ces propos, à moins qu’il ne soit écroulé de rire, car il aura largement le temps, aucune de ces décisions n’entrainant l’arrêt des travaux, de terminer son chantier, de vendre ses villas et de laisser les pigeons d’acheteurs se débrouiller avec la justice.
Question à un Euro: est on sûr qu’il l’aurait fait si nous n’avions pas manifesté à Santa Giulia ?
Si cela ne s’appelle pas jouer avec le feu, dans le contexte que traverse aujourd’hui la Corse et l’ampleur que prend de jour en jour la question de la spéculation foncière, je veux bien être pendu…
Il est vrai que l’Etat a l’habitude : c’est avec ce genre de comportement irresponsable des autorités publiques que s’est déclenchée, un certain mois d’aout 1975, Aléria, une crise dont la Corse n’a pas fini de payer les conséquences…
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