« Commémorer les 70 ans de la libération de la Corse ». Voilà le but officiel de la visite de François Hollande dans l’île de Beauté le 4 octobre. Mais sur place, les habitants et nombre d’élus attendaient bien plus de cette venue. Ils ont été, dans leur majorité, largement déçus.
Recueillement : tel était le maître mot de la journée du chef de l’Etat en visite en Corse. On y commémorait ce 4 octobre les 70 ans du « premier morceau de France libéré ».
François Hollande a donc commencé son marathon de la mémoire par l’hommage habituel au préfet Erignac assassiné en 1998 à Ajaccio. Puis il a poursuivi son périple dans les geôles où les résistants corses étaient torturés par les soldats fascistes pendant la seconde guerre mondiale. Après avoir goûté aux fromages du marché d’Ajaccio, le président de la République rendait un peu plus tard un hommage appuyé aux goumiers marocains ayant contribué à la libération de la Corse. Puis c’est à Levie, petit village de la région de l’Alta Rocca, qu’il continuait sa course. Là, il émettait une pensée pour les habitants de cette vallée, héroïques protagonistes de la libération de l’île. On le retrouvait quelques heures plus tard à l’autre bout de la Corse, à Bastia, tenant un discours sur la libération devant une Place Saint Nicolas noire de monde. Mais en y regardant de plus près, à part les officiels, les journalistes, et des centaines de CRS et de Gardes Mobiles fraîchement dépêchés du continent, les Corses n’ont pas réservé au Président de la République l’accueil triomphal qu’il espérait.
Comme un cheveu sur la soupe.
Il est important de rappeler qu’en ce moment, dans l’île, le climat n’est pas vraiment à la célébration. La Corse reste en 2013 la zone la plus criminogène d’Europe en termes d’assassinats, rongée par la Mafia. Elle est également la région la plus pauvre de France, devant la petite couronne parisienne ou une ville comme Marseille. A cela, il faut rajouter un contexte politique tendu, avec un hiver marqué par de nombreuses arrestations dans les milieux des jeunes indépendantistes, des manifestations musclées, et une fracture de plus en plus grande entre la tête de maure et Marianne.
Et l’actualité des dernières semaines est encore plus bouillante : l’Assemblée de Corse à majorité de gauche a procédé à deux votes historiques. Le premier concernait la co-officialité de la langue Corse, votée à l’unanimité des exprimés, tous partis confondus. Le second, qui date de la semaine dernière, porte sur l’inscription de la Corse dans la constitution comme étant un territoire à part, au même titre que des collectivités d’outre-mer comme la Nouvelle-Calédonie.
Derrière cette volonté de modification constitutionnelle, les élus corses réclament -de manière plus ou moins poussée selon les obédiences- un statut fiscal dérogatoire, un pouvoir législatif pour l’assemblée de Corse, un statut de résident pour lutter contre la spéculation immobilière, et nombre d’autres mesures concernant notamment la langue et la culture. Le vote a été clair: 46 pour, 5 contre. Cela faisait des décennies que l’on n’avait pas connu une telle unanimité dans la classe politique insulaire.
La suite sur l’article de Massimu
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]