C’est donc à une large majorité, pour ne pas dire la quasi unanimité, que les élus de l’assemblée de Corse ont exprimé la volonté d’une importante évolution des institutions de notre Île et adopté le rapport de la commission présidée par Pierre CHAUBON.
C’est un vote important, dans la mesure ou il gomme très largement les clivages qui se sont manifestés à l’occasion de chacune des évolutions de nos institutions. Est il pour autant historique ? Ce n’est pas mon sentiment car pour moi la seule démarche véritablement historique effectuée par l’assemblée de Corse est le vote, lui aussi majoritaire, concernant la reconnaissance du peuple corse.
La réaction du gouvernement, jusqu’à présent silencieux si l’on excepte le rappel que la constitution s’oppose à l’adoption de la coofficialité des langues corse et française dans l’Île, ne tardera sans doute pas, et je n’ai pour ma part aucun doute sur le fait que François HOLLANDE s’exprimera sur ce point lors de sa visite du vendredi 4 octobre prochain.
Comment ne pourrait il pas prendre acte de la décision des élus corses ? Il avait déclaré, lors de son déplacement à Ajaccio pour la campagne des présidentielles qu’il ne considérait pas que la réforme des institutions ne constituait pas pour lui une priorité , mais qu’il attendrait le rapport CHAUBON pour se faire une idée précise des attentes des corses.
Voilà qui est fait : il lui appartient, dès lors que les conclusions de ce document sont connues, et les conditions de son adoption sans appel, de prendre acte de la situation nouvelle et d’en tirer les conséquences en demandant à son gouvernement de se pencher, avec les élus corses, sur la suite à donner à ce dossier.
Je n’ai pour ma part aucun doute sur cela, et je suis persuadé qu’un climat nouveau s’instaurera entre l’assemblée de Corse et le gouvernement, même si cela ne doit pas dissimuler les obstacles et les difficultés à venir pour traduire dans les faits la volonté des élus corses.
Reste que le chemin reste long et escarpé, car il faudra que le président de la république soit assuré d’obtenir un large consensus à l’assemblée nationale et au sénat avant de prendre le risque de les réunir à Versailles.
La bêtise à front de bœuf de l’UMP l’a contraint à renoncer à mettre en oeuvre comme il s’y était engagé dans la campagne, deux réformes constitutionnelles très importantes: la réforme du statut du chef de l’Etat, et celle du réforme du conseil supérieur de la magistrature.
Changera-t-elle d’avis pour ce qui concerne la question corse ? On peut en légitimement douter. Quant à l’influence de Camille de ROCCA SERRA qui se fait fort de convaincre ses collègues députés et sénateurs, on peut tout aussi légitimement en douter, lui qui n’a jamais pu obtenir de Nicolas SARKOZY le moindre strapontin au gouvernement, ce dernier poussant l’injure jusqu’à lui préférer Paul GIACOBBI !
Pour ce qui concerne ce dernier, s’il est sans doute capable de rallier la majorité du groupe auquel il appartient à l’assemblée nationale, il n’en ira sans doute pas de même au sénat ou le sénateur Nicolas ALFONSI, farouche adversaire de la réforme, compte probablement nombre d’amis dans le groupe RDSE.
Qui vivra verra: mais de toute façon, il y a, dans l’intervalle, de nombreux dossiers sur lesquels amélioration possible du climat permettra de bâtir de solides avancées pour notre Île.
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
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