Lors de la cérémonie finale de commémoration du 9 septembre 1943 à Ajaccio, j’ai tenu à souligner les raisons de mon émotion : les réminiscences de tout ce que mes ascendants ont pu me dire autrefois de ces événements dont ils avaient été les témoins et parfois les acteurs, le bonheur de voir enfin reconnu le fait que la Corse, comme l’avait dit aussitôt le Général de Gaulle lors de son premier voyage dans l’île quelques jours après cette libération, à savoir que la Corse était le premier morceau de France à être libéré.
J’ai tenu également à souligner l’honneur qui était fait à notre île de voir commémorer cet évènement exceptionnel notamment par la venue, le 4 octobre prochain, du Président de la République et du Roi du Maroc dont le grand-père, Mohammed V, avait été fait Compagnon de la Libération du fait de la participation des troupes marocaines aux opérations de libération de la France, et des positions exemplaires qu’il avait eu pour étendre sa protection sur tous les marocains de confession juive.
J’ai aussi souligné cet heureux étonnement par lequel nous avons pu constater que ces commémorations avaient mobilisé très largement les élèves de l’enseignement secondaire qui ont parfois travaillé pendant des semaines pour commémorer à leur manière, intelligente et remarquablement mûre, ce passé qui a conditionné leur présent.
Il faut enfin rappeler l’exemplarité de ces événements et leur résonance dans la Corse d’aujourd’hui.
Remarquer d’abord que si les libérateurs d’alors n’ont pas échappé à de fortes rivalités, en raison par exemple de leurs appartenances politiques diverses, ils n’en sont pas moins fortement unis pour commémorer la Libération de la Corse.
Remarquer aussi que la Libération de la Corse a d’emblée réuni aux forces françaises les troupes italiennes qui, à la suite du renversement du régime fasciste se sont ralliées à notre camp transformant une partie des troupes d’occupation en troupes de libération et pas de manière diplomatique puisque plus de six cents soldats italiens ont péri en combattant pour la libération de notre île.
Remarquer enfin le rôle déterminant des troupes marocaines, les fameux Goumiers, dont le courage est encore cité en exemple comme le sens du devoir et du sacrifice. Il n’est pas indifférent d’observer que les populations d’origine marocaine qui vivent aujourd’hui, parfois depuis plusieurs générations, dans notre île sont aussi les représentants de nos libérateurs.
Mais surtout j’ai tenu à souligner que les Corses de la Résistance étaient tout à la fois des Français exemplaires voire héroïques et des Corses enracinés dans leur culture, pratiquant plus souvent la langue de notre île que celle du Continent, et qu’aucun d’entre eux ne voyait de contradiction entre leur grande nation et leur île et qu’ils étaient, comme le disait souvent mon pauvre père, lui-même combattant et résistant mais, par les vicissitudes de la guerre, résistant sur le Continent, « d’autant plus français qu’ils étaient corses et d’autant plus corses qu’ils étaient français ».
(…)
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]