En début de semaine l’annonce d’une pollution aux hydrocarbures avait déclenché plus de peur que de mal tant sur la forme que sur le fond. Après l’Eurodéputé, François Alfonsi, c’était au tours d’Emmanuelle de Gentili, Conseillère Exécutive de l’Assemblée de Corse, de réagir sur son blog afin de tirer la sonnette d’alarme sur les risques écologiques :
La Corse peut souffler. La nappe d’hydrocarbure de 43 km qui a menacé la réserve naturelle de Scandola, ne touchera finalement pas ses côtes. Nous avons eu de la chance mais ce ne sera pas toujours le cas. Tout le monde se souvient de l’accident du FENES en 1996, 2 650 tonnes de blé s’échouait au sud des îles Lavezzi. Les effets écologiques ont été désastreux.
En juillet 2011 l’OMI a approuvé le classement des Bouches de Bonifacio en zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV). Pourtant le trafic marchand dans le détroit ne cesse de croître. 4 000 navires de transport empruntent chaque année ce détroit, 10 % du tonnage transporté étant constitué de matières dangereuses. Le classement en ZMPV permet à la France et l’Italie de définir ensemble les mesures de protection associées à ce classement. Ces mesures sont principalement des mesures d’organisation du trafic maritime ayant pour but de réglementer ou d’organiser la circulation des navires à proximité des zones les plus sensibles écologiquement. Mais l’incident d’hier soulève des problèmes qui se situent à des niveaux différents La règlementation internationales et les sanctions contre les dégazages sauvages doivent être accentuées et rendues véritablement dissuasives.
L’Europe doit uniformiser le droit en la matière. Le problème de la pollution de la Méditerranée doit être traité de manière globale, comme un enjeu stratégique et capital, en impliquant tous les pays riverains. Il ne sert à rien d’avoir des sanctuaires écologiques si par ailleurs, sur la rive sud, il existe des carences en assainissement ou des habitudes criminelles telles que le dégazage, dans les eaux internationales. De son côté comme pour la lutte contre les incendies, l’Etat doit mettre l’accent sur la prévention, la surveillance, et la veille stratégique.
En Corse l’incident d’hier doit nous faire prendre conscience que notre espace maritime est extrêmement vulnérable. Il y a non seulement les Bouches de Bonifacio et Scandola mais également tout le canal tyrrhénien incluant l’archipel toscan. Pratiquement toute la Corse ! Cet espace constitue notre richesse tant sur le plan écologique qu’économique avec le tourisme ou les ressources naturelles qu’il recèle. Il faut donc que la Corse se donne les moyens de le protéger. La mer relève du droit international et a priori est hors champ de compétence de la CTC. Mais devant l’exceptionnalité du patrimoine naturel et l’imminence des dangers, la Collectivité de Corse peut agir de deux manières. D’une part en collaboration avec l’Etat, et d’autre part en saisissant l’OMI (organisation maritime internationale). Il n’est pas réaliste de vouloir interdire à la navigation, tout l’espace maritime international qui entoure la Corse.
En revanche on peut en réglementer l’accès avec un pilotage hauturier des navires empruntant les bouches de Bonifacio ou une surveillance renforcée de la zone de Scandola. D’autre part la Corse pourrait à l’instar de la Polynésie française, se doter de différents outils de protection et de gestion des espaces naturels choisis en fonction des problématiques et des besoins.
Mardi 3 septembre 2013
(…)
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]