(article hebdomadaire #FilRougeDeLaRédaction)
Entre le 21 août et le 28 août 1975, ce sont trois représentants des forces de répression coloniale qui auront été tué en Corse, dans l’affaire D’Aleria. 39 ans après ces événements qui auront marqué la Corse et les Corses, l’inauguration d’une stèle a lieu ce 22 août sur le lieu même de l’occupation de la cave viticole. Cave viticole symbolique et historique qui fut réduit en pierre par décision administrative.
Le 22 août 1975, à Aléria, les forces répressives prennent d’assaut une cave viticole occupée par Edmond Simeoni et des militants de l’Action pour la renaissance de la Corse.
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ALERIA 75,
Deux gendarmes mobiles sont tués lors de l’assault. Plus tard, Edmond Simeoni fera une déclaration. En 1964, les frères Edmond et Max Simeoni fondent le Comité d’étude et de défense des intérêts de la Corse, puis en 1967 l’Action régionaliste corse, devenue en 1973 l’Action pour la renaissance de la Corse (A. R. C.) qui prône l’autonomie de l’île. Toutefois, le basculement n’a lieu qu’avec l’affaire d’Aléria, les 21 et 22 août 1975. Le 21 août, des membres de l’A. R. C. menés par Edmond Siméoni occupent une cave viticole proche d’Aléria, exploitée par un agriculteur pied-noir. Ils l’accusent d’avoir étendu démesurément ses propriétés au détriment des petits viticulteurs corses. Le lendemain, les gendarmes mobiles donnent l’assaut contre la cave. Au cours de la fusillade, deux membres des forces de l’ordre sont tués, et un blessé est fait dans le camp des autonomistes. Edmond Simeoni est immédiatement arrêté et déféré dès le 27 août 1975 devant la Cour de Sûreté de l’Etat. Le même jour, le Conseil des ministres décide la dissolution de l’A. R. C. et Simeoni est incarcéré à la prison de la Santé, à Paris. Des émeutes éclatent les 27 et 28 août 1975 à Bastia, fomentées par de jeunes manifestants qui s’opposent à ce qu’ils appellent la « répression », et au cours desquelles un autre CRS trouve la mort. (source)
L’ACTU
FIN ACTU
Déclaration d’EDMOND SIMEONI après l’occupation
Conformément à ce qui a été décidé, je vais aller me constituer prisonnier. Nos hommes sont partis la tête haute, avec leurs armes, avec leurs équipements. Le première chose, je pense, c’est qu’il faut s’incliner devant les victimes de part et d’autre, elles sont les victimes inutiles d’une lutte injuste. Pour notre part, le combat politique commence et je pense que cette lutte aura l’avantage de cristalliser l’opinion publique sur des scandales que l’on a voulu étouffer.
Vous savez, je pense qu’on apprécie jamais ce genre d’affaire, quand il s’agit de la vie d’un homme, et surtout quand on est médecin, en terme de succès ou d’échec. J’ai fait mon devoir, je vais continuer à le faire, je n’ai pas l’intention de me dérober à mes responsabilités, mais je suis sûr qu’aujourd’hui un pas très grave dans l’escalade a été franchi car nous avions parfaitement conscience, nous le savions, sauf si nous étions irresponsables c’est que, militairement, nous ne faisions pas le poids.
Je pense que maintenant, en particulier au niveau des jeunes, il y a un processus d’escalade qui est engagé et qu’il ne faudra pas s’efforcer de continuer à traiter un problème politique de revendication de dignité et d’identité comme un problème économique.
EDMOND SIMEONI
ALERIA 1975 en quelques mots
Le 17 AOUT 1975 : A CORTI, 8000 personnes se sont réunis sous le chapiteau lors d’une réunion de l’A.R.C, c’est le neuvième congrès.
Le 21/22 AOUT 1975 : » LA PRISE D’ALERIA « . Après l’arrivée des » pieds-noirs » en Corse en 1962 et à la suite de magouilles dans les caves viticoles. Des autonomistes de l’A.R.C, conduit par EDMOND SIMEONI prennent en otages les ouvriers de la cave DEPEILLE à ALERIA. Les gendarmes mobiles sont dépêchés sur les lieux et font face à des hommes déterminés qui refusent de libérer les lieux. L’assaut est donné au petit matin par des centaines de gendarmes, renforcés par des véhicules blindés légers, sur les ordres du ministre de l’Intérieur Michel Poniatowski. Cette action approuvée par le Premier ministre Jacques Chirac
2 membres des forces de répression sont tués par des tireurs isolés, aucun coup de feu mortel n’est partie de la Cave viticole : le maréchal des logis chef MICHEL HUGEL et le gendarme GIRAUD et plusieurs blessés dont un grave : PETRU SUSINI, militant de l’A.R.C.
Présent dans la cave entres autres; EDMOND SIMEONI, PETRU SUSINI, PETRU POGGIOLI, ALAIN ORSONI
L’insurrection de Bastia
Dans la nuit du 27 au 28 aout : Le soir même de la dissolution de L’ARC, et quelques jours après la prise d’Aleria par Edmond Simeoni et ses hommes. Des incidents opposent les forces de répression et les corses.
Au départ des jets de bouteille en verre, puis des patrouilles de fourgons chargés de C.R.S de la 46ème Compagnie Républicaine de Sécurité, basée à Ste-Foy-lès-Lyon (Rhône), les pierres volent, les premiers blessés matraqués par les C.R.S., un directeur de garage et son fils, le bar LE RALLYE est pris d’assaut par les forces de répression, les pierres et autres objets font « front » contre les grenades lacrymogènes. Plus de deux heures durant, le jeu du chat et de la souris, les vitrines du Crédit Agricole, du B.I.A.O, de la B.N.P. et autres officines de l’Etat volent en éclats. A deux heures trente du matin, le sang coule à BASTIA au cours d’une véritable insurrection où les armes à feu prennent le relais des pierres. Trois C.R.S. blessés au premier coup de feu, puis un C.R.S. est tué. Un véhicule surgit avec à son bord, trois hommes masqués, armés de carabine 22 long rifle, tirent sur les CRS selon les policiers.
Les Gardiens de la Paix Jean Montage, Christian Chalard et Jean-Claude Zelan sont blessés. Le Brigadier Serge Cassard, trente ans, est tué. Il laisse une femme et un enfant.
La « nuit rouge de BASTIA ». A l’appel de l’A.R.C., c’est la révolte contre « les forces d’occupations étrangères ».
Le soir du 22 AOUT à BASTIA, un automobiliste est blessé à l’épaule par un coup de feu d’un C.R.S. trop nerveux.
Le jeudi 28 AOUT 1975 : Interpellation d’un militant nationaliste, Serge Cacciari pour les émeutes de la veille.
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]