Tout à son irrépressible envie de jeter son gros pavé dans la mare aux canards, Paul GIACOBBI en a-t-il sous estimé les conséquences ? A-t-il bien apprécié toutes les conséquences de sa proposition si elle venait à être mise en oeuvre ?
Je ne parle pas là des conséquences politiques, qui sont au demeurant secondaires étant donné la plasticité de la classe politique et l’aptitude de ses alliés à avaler les couleuvres.
Difficile de répondre à cette question,seul en effet l’avenir pourra nous le dire, mais je crains qu’il n’aie sous estimé les effets de ses dernières déclarations. La torpeur estivale a sans doute réduit la portée de son coup d’esbroufe comme elle a réduit l’ampleur des réactions au plan national.
Coup d’esbroufe car, en vérité, il ne se fait certainement pas la moindre illusion sur la possibilité que le gouvernement, le parlement, et l’union européenne suivent ses recommandations; il devrait cependant faire attention, car il est toujours hasardeux de partir à la chasse avec un fusil à un coup: une fois grillée la cartouche il n’est pas facile de réarmer son fusil devant le gibier visé…
D’autant que, avec une seule cartouche, il a atteint plusieurs gibiers: le gouvernement bien sûr et le président de la république dont la réaction attendra peut être que le vote de l’assemblée ait eu lieu, les partis politiques de l’opposition et de la majorité, à commencer bien sûr par le PRG local et national, qui ne sont pas réputés pour leur faculté d’appréhender la complexité de la question corse.
Sans compter les entreprises qui s’estimeraient concernées, comme les professionnels de l’immobilier par exemple qui viennent de manifester leur inquiétude ou les professionnels du bâtiment qui vont sans doute les suivre.
Il y en a par contre qui ne risquent pas de faire connaître leur position, mais qui doivent se frotter les mains devant les perspectives que le président de l’exécutif corse leur ouvre: les mafias, car elles trouveraient incontestablement là une occasion d’accroître leur emprise sur l’Île.
Si, à la suite des déclarations de Paul GIACOBBI, tout le monde s’est en effet focalisé sur l’une des conditions que sa proposition fixe pour acquérir un bien dans l’Île, la résidence d’au moins cinq ans, et tout le monde a semble-t-il oublié que pour acquérir un bien il faut remplir une deuxième condition, pour le moins aussi importante : il faut en avoir les moyens…
Il est clair, pour moi, que les voyous qui remplissent plus que quiconque chez nous ces deux critères, seront les mieux placés pour faire des affaires, d’autant que le marché immobilier, et c’est l’un des objectifs de la proposition , se retrouverait alors plus fluide, plus liquide comme diraient les professionnels pour faire de juteuses affaires.
J’ajoute que les familles corses les plus influentes, qui possèdent déjà les plus gros patrimoines, verraient là une belle occasion de les accroître, pour eux à vil prix, ce qui irait contrarier les objectifs affichés par la PADDUC a ce sujet, sans compter que les engagements des élus de l’assemblée de Corse sur la fiscalité des patrimoines s’en trouveraient bougrement compliqués.
Paul GIACOBBI n’a sans doute pas réfléchi comme il aurait fallu à cet aspect des choses : comment pourrait il en être autrement de la part d’un homme qui est aux premières loges pour mesurer l’importance des dégâts que le banditisme et l’affairisme occasionnent à la corse !
Je n’imagine pas qu’il ne se trouvera pas à l’assemblée de Corse au moins un élu pour poser sur la table un problème dont il me semblerait dangereux de sous estimer l’importance. On verra bien.
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
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