#corse Evolution Institutionnelle : Les jeux ne sont pas faits !

Les partisans d’une réforme institutionnelle devront éviter de reproduire les comportements présomptueux ayant conduit à leur échec en juillet 2003. La question institutionnelle revient au premier plan. Certains considèrent qu’elle n’a rien d’utile, d’autres estiment qu’elle ne doit pas pousser trop loin.

On peut en effet distinguer plusieurs approches parmi les « frileux ». Une minorité très active dans les médias et les cercles du pouvoir parisien et se revendiquant apolitique – représentée par l’association France trait d’union Corse – considère que la Corse dispose déjà de trop de pouvoirs. Si elle le pouvait, cette minorité reviendrait sans doute sur les évolutions ayant résulté du processus de Matignon et du statut Joxe car son crédo est de défendre la France une et indivisible « contre certaines dérives et certaines illusions naïves » qui « portées par un courant « politiquement correct », prêt à s’aligner complaisamment sur les revendications nationalistes ». Plus nombreux sont ceux qui, sans souhaiter revenir en arrière, sont persuadés que le cadre institutionnel actuel garantit suffisamment de pouvoirs et de droits spécifiques à la Corse.

On trouve parmi eux des personnalités et des individus de droite et de gauche, dont certains sont membres ou partisans de l’actuelle majorité territoriale (en particulier les élus et les électeurs de la Gauche républicaine). Ces « immobilistes » sont toutefois ouverts à des évolutions pour peu que ne soit pas remis en cause l’ensemble de l’organisation institutionnelle. Enfin, à droite et à gauche également, il est des partisans de réformes importantes, y compris impliquant une évolution constitutionnelle, pour peu qu’elles n’aboutissent pas à la reconnaissance d’une place spécifique de la Corse dans la Constitution. Cette démarche est principalement défendue par le noyau dur de l’UMP et le Front de gauche. A y regarder de plus près, presque tous ces « frileux » ont pour dénominateur commun d’avoir appartenu au camp du Non qui l’a emporté lors de la consultation populaire de juillet 2003 ayant rejeté la fusion des départements et de la Collectivité territoriale au sein d’une Collectivité unique.

Face à ces approches, il est possible d’identifier des positionnements plus pragmatiques ou plus audacieux. Les amis de Paul Giacobbi et de Simon Renucci, une majorité de socialistes et certaines figures de la droite sont prêts à franchir le Rubicon d’une évolution institutionnelle qui irait jusqu’à inscrire la Corse dans un cadre constitutionnel spécifique. Quant aux nationalistes, ils sont bien entendu ouverts à cette évolution, y voyant une porte ouverte vers l’autonomie ou l’indépendance. Il ne peut échapper à personne que tous ces pragmatiques et audacieux ont pour dénominateur commun d’avoir soutenu le Oui lors de la consultation populaire précédemment évoquée.

journal de la Corse (en ligne depuis vendredi dernier)

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by @Lazezu 

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