53% de Français opposés aux restrictions sur les achats immobiliers en #Corse

Plus d’un Français sur deux (53%) sont opposés aux mesures de restrictions sur l’accès à la propriété foncière en Corse proposées par le président de la Collectivité territoriale de Corse Paul Giacobbi, selon un sondage IFOP à paraître dans le Journal du Dimanche. 

A la question : « personnellement, êtes-vous favorable ou opposé à ce qu’en Corse, l’achat de terrains ou de logements soit réservé aux personnes y résidant depuis au moins cinq ans ou ayant un lien ou une attache familiale dans l’île ? » 53% des personnes interrogées ont indiqué y être plutôt opposées, 36% favorables, 11% qu’elles ne savaient pas. M. Giacobbi, également député PRG de Haute-Corse,avait indiqué jeudi vouloir « limiter l’accès à la propriété foncière en Corse pour les non résidents », et estimé que le délai pour devenir acquéreur pourrait être fixé « à cinq ans de résidence ou se fonder sur l’attachement familial à la Corse afin de ne pas pénaliser les Corses de l’extérieur ». Cette revendication, longtemps l’apanage des nationalistes, trouve désormais beaucoup d’écho au sein de la majorité de gauche et même de la droite, qui y voient un moyen de casser la spirale spéculative effrénée autour de l’immobilier faisant souvent le jeu des organisations de type mafieux. Ces réformes, qui nécessiteraient une modification de la Constitution et pourraient se révéler difficilement compatibles avec le droit européen, doivent être insérées dans un Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc), en cours de rédaction.

A quelques semaines des débats prévus en septembre à l’Assemblée de Corse sur la question foncière et le statut de résident dans l’île, Paul Giacobbi, a répondu ces derniers jours aux nationalistes qui souhaitent de profondes réformes pour enrayer une spéculation qui fait souvent les beaux jours des organisations de type mafieux. Paul Giacobbi, qui est aussi député PRG de Haute-Corse, a ainsi rappelé jeudi sur diverses radios qu’il souhaitait voir la constitution révisée afin notamment de mieux contrôler les ventes de terrains et de biens immobiliers. « On ne peut plus admettre, sinon à souhaiter la spéculation et toutes les dérives qui l’accompagnent, que la terre de Corse continue à être totalement libre d’acquisition », avait déjà déclaré M. Giacobbi mercredi au journal Corse-Matin. Il faisait ainsi écho au parti nationaliste Corsica Libera qui, lors de ses traditionnelles « Journées internationales », dimanche à Corte (Haute-Corse) avait rappelé, en présence d’invités de formations nationalistes dites modérées et de conseillers exécutifs de la majorité dirigée par M. Giacobbi l’urgence d’instaurer un statut de résident ayant déjà passé dix ans de manière permanente dans l’île pour accéder à la propriété. Soulignant qu’il « faut limiter l’accès à la propriété foncière en Corse pour les non résidents », le délai pourrait, selon M. Giacobbi, être fixé « à cinq ans de résidence ou se fonder sur l’attachement familial à la Corse afin de ne pas pénaliser les Corses de l’extérieur ». Evoquant enfin les nécessaires adaptations constitutionnelles à l’adoption de telles mesures, M. Giacobbi a rappelé qu' »il n’est pas une île française qui n’ait sa place ou son régime particulier dans la constitution ». Paul Giacobbi, ainsi qu’il l’avait déjà fait, à plusieurs reprises, lors de séances de l’assemblée de Corse, a aussi évoqué les statuts exorbitants du droit commun de Paris, de l’Alsace où ne s’applique pas la loi sur la séparation des églises et de l’Etat ou encore du Massif central et de son régime spécial de la propriété. Des réformes dans le nouveau Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse en cours de rédaction L’urgence de ces mesures est soulignée par la multiplication des annulations par les juridictions administratives de plans locaux d’urbanisme (PLU) et de permis de construire déclarés illégaux après avoir été approuvés par l’Etat dans des communes, généralement littorales, où le nombre de résidences secondaires dépasse largement celui des résidences permanentes. Le dernier PLU annulé est celui de la station balnéaire de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), troisième ville de Corse, où la cour d’appel administrative de Marseille a dénombré de nombreuses et graves infractions aux lois sur l’urbanisme et la protection du littoral pourtant avalisées par l’Etat. Ces réformes s’inséreront dans un Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc), en cours de rédaction. Basé sur l’économie productive et solidaire, ce plan prend radicalement à contrepied le Padduc précédent concocté et retiré par la droite avant même sa défaite aux territoriales de 2010. Ce plan était basé sur une « économie résidentielle » encourageant l’arrivée toujours plus massive de retraités à fort pouvoir d’achat et de capitaux à l’origine souvent douteuse pour bétonner l’une des dernières zones de Méditerranée et d’Europe encore relativement préservée.

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by @Lazezu 

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