Ainsi, deux jours à peine après avoir été mis en demeure par Jean Guy TALAMONI de faire connaitre sa position sur le statut de résident, Paul GIACOBBI s’est exécuté.
Dans une déclaration au quotidien Corse Matin il se prononce clairement sur , affirme-t-il, le caractère indispensable d’une telle mesure.
Il jette là un pavé dans la mare qui n’a pas fini de faire des remous: pour Corsica Libera c’est incontestablement une victoire politique aux conséquences incalculables, que de voir ses thèses ainsi consacrées par le président de l’exécutif territorial , de surcroît parlementaire siégeant dans un groupe de la majorité présidentielle.
Pour la majorité territoriale c’est un cailloux dans la chaussure de ceux qui ont entrepris avec lui la longue marche qui les conduira normalement à renouveler, en 2015, l’improbable coalition aujourd’hui au pouvoir à Ajaccio.
Pour le gouvernement c’est un nouveau coup de canif dans le contrat de la part d’un parlementaire qui, s’il vote la plupart du temps avec son groupe les textes du gouvernement, se pose de plus en opposant “radical” pour ce qui concerne la politique que celui ci conduit dans l’Île.
Mais là ne se situe pas la difficulté la plus importante: le triptyque sur lequel Paul GIACOBBI s’est engagé comprend pour l’essentiel la question de la langue, avec le vote de la délibération sur la co-officialité, le statut de résident dont il est question aujourd’hui, et le transfert à la Corse de compétences fiscales en particulier sur la fiscalité des patrimoines. Il faut y ajouter bien sûr la mention de la Corse dans un article de la constitution.
Pour le premier volet du triptyque, comme c’était d’ailleurs prévisible la réponse du gouvernement ne s’est pas faite attendre: anticonstitutionnelle elle ne sera pas prise en compte, ce qui a entraîné une grosse colère du président de l’exécutif qui a menacé de saisir les instances internationales.
Pas besoin d’être docteur en droit pour estimer qu’il en sera de même pour le statut de résident dont Paul GIACOBBI, s’il n’évoque pas à ce sujet de problèmes de constitutionnalité, reconnait qu’il existe très probablement une difficulté par rapport au droit européen.
Si il encore trop tôt pour se faire une idée de ce qu’il adviendra en matière de transfert de la compétence fiscale à la Corse, il est clair que la mention de la Corse dans la constitution n’est pas pour demain, ne fut ce que parce que le président de la république ne disposant pas de la majorité au congrès n’en a pas les moyens.
L’impasse qui s’annonce, car c’est bien de cela qu’il s’agirait en l’occurrence, est une véritable bombe à retardement. Si on peut difficilement imaginer que la famille nationaliste rentre sagement à la maison en ruminant un échec qui interviendrait après une victoire politique historique, on peut tout aussi difficilement imaginer le président de l’exécutif se ranger à une évidence qu’il connaissait déjà et qui ne l’a pas empêché de s’engager.
Chef de d’une majorité de gauche qui a soutenu et voté François HOLLANDE , le voilà en quelque sorte également en passe de devenir chef de l’opposition au gouvernement en Corse; alors qu’il campe sur des positions pour le moins très avancées sur la question corse, il appartient à Paris au groupe le plus conservateur et le plus rétrograde siégeant à gauche de l’assemble nationale..
Un vrai caméléon, qui danse en équilibre entre la branche fragile de sa majorité territoriale et le tronc rugueux des alliés de circonstance que constituent les groupes appartenant à la famille nationaliste.
Si l’esprit de synthèse qui a jusqu’à présent régné à l’assemblée de corse venait à manquer à la fin septembre, on peut craindre que le désenchantement qui pourrait résulter d’un vote étriqué soit à la hauteur des espoirs qui ont été soulevés, volens nolens, au cours des deux dernières années.
Il faudra alors gérer les déconvenues, ce qui est autrement plus difficile que de susciter l’espoir ! Comme je suis de nature optimiste j’espère qu’on, n’en arrivera pas là, mais si c’était le cas ce serait avant tout pour moi, comme je l’ai souligné à plusieurs reprises, plus une erreur sur la méthode qu’une erreur sur le fond qui y aurait conduit.
J’espère donc ne pas avoir à y revenir…
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Corse Ghjurnate 2013 Le dossier en ligne
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Paroles de Corse
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]