Nicolas SARKOZY dans une de ces déclarations martiales et péremptoires qu’il affectionne avait proclamé il y a quelques années que ” les nationalistes n’étaient plus en Corse au centre du du jeu politique”: sur ce plan comme sur beaucoup d’autres il s’est lourdement trompé, et ils en ont fait hier la démonstration à Corti.
En ouvrant, pour la deuxième fois, un espace de dialogue avec les forces politiques insulaires, Corsica Libera a fait une double démonstration:
Celle d’une ouverture aux autres dont beaucoup ne soupçonnaient pas l’importance.
Celle d’une maturité politique assez rare dans la classe politique insulaire pour être soulignée ici.
Une attitude qui a payé, du moins jusqu’ici, puisque comme l’a déclaré à la tribune François SARGENTINI “notre mouvement a pénétré l’ensemble de la société corse, l’a irriguée avec ses idées” . Mission accomplie, donc, pour un mouvement politique ou les idées comptent encore aujourd’hui plus que les combinaisons électorales.
Reste à parcourir un chemin semé de difficultés pour aboutir au résultat escompté.
A Ajaccio d’abord ou la discussion sur le rapport de la commission CHAUBON à l’assemblée de Corse s’annonce difficile, notamment sur la question du statut de résident: Jean Guy TALAMONI a, sur ce point, sommé à la tribune le président de l’exécutif et sa majorité d’afficher clairement leur position avant le débat.
A Paris ensuite, que ce soit au niveau du gouvernement ou au niveau du parlement : si le premier est encore à convaincre d’accepter de porter la demande insulaire devant le congrès – réunion du sénat et de l’assemblée nationale – rien n’est possible sans la majorité des 3/5 requise au congrès pour entériner une réforme constitutionnelle, c’est à dire sans l’accord de tous les groupes de gauche et d’une partie de la droite..
Il faudra bien ensuite, après le vote de la fin septembre, que Paul GIACOBBI se décide enfin à demander une audience au président de la république et au premier ministre pour qu’une délégation de l’assemblée de Corse puisse expliquer, dans un premier échange et directement, ses motivations en haut lieu.
Il faudra bien aussi, et je regrette que beaucoup de temps ait été perdu sur ce point , que les élus corses rencontrent les groupes parlementaires de l’assemblée nationale et du sénat pour les convaincre du bien fondé de leur position et faire autant que possible bouger les lignes.
Difficile en tout cas, me semble-t-il, de demander à François HOLLANDE de prendre le risque, aujourd’hui évident, de prendre une claque au congrès pour le plaisir de se plier aux souhaits de l’assemblée de Corse !
Reste enfin la consultation populaire qu’avec mes amis du club de réflexion “La Gauche Autonomiste”, nous avons été les premiers à réclamer.
Impossible à envisager avant les élections municipales de mars prochain, il ne restera que l’été 2014 pour le mettre en oeuvre avant les territoriales de mars 2015.
L’été 2014, c’est à dire juste après les élections municipales: c’est dire à quel point celles ci sont importantes, singulièrement à Bastia, Porto Vecchio et Ajaccio: nul doute les forces qui en sortiront victorieuses , quelles qu’elles soient, encaisseront un bonus non négligeable à quelques semaines du référendum…
Nous verrons bien: dans l’attente, et pour nourrir le débat de l’assemblée à la fin septembre, La Gauche Autonomiste fera connaitre son opinion sur le texte de la commission CHAUBON et proposera les améliorations qui lui semblent indispensables.
Bonnes vacances à tous en attendant.
(…)
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Paroles de Corse
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]