La revue de presse du 20 mars 2002. Selon France 3 Corse : Le candidat du pole républicain a été accueilli à Bastia (le 19 mars 2002) tout d’abord puis à Ajaccio par une poignée de militants nationalistes hostiles à sa visite . Devant ces manifestations Alain Madelin est venu saluer son concurrent . Tous ces parasitages n’ont pas été du goût de Jean Pierre Chevènement mais n’ont toutefois pas empêché le candidat du pôle républicain de tenir son meeting . U candidatu di a mossa republicana hè statu accoltu in primu in Bastia po in Aiacciu da una manata di militenti naziunalisti contra a so visita . Vistu ste manifestazione Alain Madelin hè ghjuntu salutà u so cuncurrente . Tutti sti cumbuglii un so micca stati à u gustu di Jean Pierre Chevènement ma un’anu micca impeditu à u candidatu di a mossa republicana di mantene u so meeting .
Selon le journal Libération : Une grenade et un colis piégé. La première à plâtre a été trouvée hier à Ajaccio dans la poche d’un nationaliste au moment où Jean-Pierre Chevènement quittait le théâtre de la ville. Le second a explosé après intervention des artificiers dans un parking situé sous le palais des Congrès de Bastia, quelques minutes avant que le candidat du Pôle républicain y tienne meeting devant 300 supporters. Deux menaces finalement qui ont eu comme conséquence de servir Jean-Pierre Chevènement. Le miraculé de la République était aux anges lorsque, en plus, il a appris que le FLNC revendiquait, au moment où il se posait sur le sol insulaire, cinq attentats contre des édifices publics. Rien de tel pour se présenter en sauveur de la Corse. Mieux: en empereur.
A Ajaccio, c’est Emile Zuccarelli qui l’a sacré. L’ancien maire de Bastia lui a symboliquement remis un exemplaire du «serment de Bastia». Le 4 décembre 1938, une douzaine de Corses attablés au Café des Gourmets rejetaient Mussolini. Ils juraient alors: «Sur nos vies, sur nos tombes, nous mourrons français.» Devant 150 partisans moyenne d’âge: 60 ans, réunis dans le péristyle du théâtre ajaccien , Chevènement n’en demandait pas tant: «Nous ne céderons pas à l’intimidation. Comme hier, ceux qui ont résisté au fascisme, nous nous battrons pour la survie de la République.» Dehors, ce n’était pas la Marseillaise qu’une trentaine de minots moyenne d’âge: 15 ans entonnaient. Mais un autre refrain: «Chevènement facho» et sa version insulaire «Chevènement Fora» (dehors). Parfois, ils osaient même un «Ivan, Ivan» en hommage à leur nouveau héros, Ivan Colonna, assassin présumé du préfet Erignac. Encadré par une triplette de nationalistes, dont Jacques Mosconi, membre de l’exécutif d’Indipendenza, les gamins se sont entraînés aux tirs d’oeufs tendus et aux jets de pétards avant de piquer un cent mètres devant un escadron de CRS. Les policiers ont tout de même réussi à attraper deux d’entre eux. L’un, Hervé Santelli, 30 ans, portait donc une grenade sur lui. L’autre est Sébastien Quenot, étudiant et responsable de la Ghiuventu nazionalista (jeunesse nationaliste). (Ghjuventù Indipendentista)
A Ajaccio, les nationalistes étaient plus âgés et plus nombreux. Plus violents aussi. Une cinquantaine d’entre eux s’étaient massés devant l’entrée du palais des Congrès. Cinq femmes s’étaient même immiscées dans le public. François Filloni, leader du MDC local, disait à la tribune tout le mal qu’il pensait du processus de Matignon. Quand soudain des vociférations féminines ont éclaté: «Menteur, menteur!» Chevènement, assis au premier rang, s’est retourné. A peine surpris. Pendant que les gêneuses étaient évacuées, leurs complices cassaient à l’aide de gourdins les portes d’entrée vitrées. «Nous sommes nationalistes, nous sommes ici chez nous», hurlait une furie. Les slogans sur les banderoles étaient sans équivoque: «Chevènement allogène indésirable» et «Zuccarelli, Filloni, Alfonsi, tradittore». Comme à Ajaccio, les CRS sont intervenus pour disperser les manifestants qui tentaient de pénétrer dans la salle des Congrès. A plusieurs reprises, les policiers ont chargé. Pendant que les nationalistes inventaient une «intifada» locale.
@unita_naziunale en mars 2002 la L.L.N recevait Jean Pierre Chevènement à #ajaccio et #bastia #flnc #corse #corsica ♬ son original – AnTo FpcL
Tout au long de ce ramdam insulaire, Chevènement est resté de marbre. Le verbe du nouveau sauveur de la Corse s’est fait tout de même acerbe lorsqu’il a décrit «les indépendantistes comme des révisionnistes: ils veulent réviser notre histoire commune». En plus court, il les a assimilés à des «fascistes» et «racistes». Finaud, il s’est approprié le volet économique du processus de Matignon et ses 2 milliards d’euros de manne qui sied à l’ensemble des Corses. Pour le reste, selon l’ancien ministre de l’Intérieur, c’est finalement assez simple: le processus de Matignon s’assimile, ni plus ni moins, «aux accords de Munich». Il a encore reproché aux «deux compères de la cohabitation», Jospin et Chirac, de faire de la Corse un «vulgaire enjeu électoral». Lui n’en fait qu’un enjeu théologique…. (source libération)
L’article du FIL ROUGE sur ce LIEN
INCIDENTS AU MEETING DE JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT: RÉACTION DE LA LDH
Monsieur le Ministre, La LDH a appris les incidents qui se sont déroulés à AJACCIO, dans le cadre de la campagne électorale, à l’occasion de votre venue. Chacun peut avoir l’opinion qu’il lui semble bon à propos du statut de la Corse, soit qu’elle conduise à être d’accord avec le statut qui vient d’être voté, soit qu’elle conduise à être en désaccord avec ce dernier, soit encore qu’elle amène à demander l’indépendance. Ces idées, et leur expression, font partie du débat démocratique. En revanche, tenter de perturber une réunion publique d’un candidat à l’élection présidentielle constitue une atteinte à la démocratie que la LDH dénonce et condamne. La LDH entend marquer sa désapprobation de tels agissements et, à ce titre, je rends publique cette lettre. Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de mes sentiments les meilleurs. Michel Tubiana Paris, 20 mars 2002