#corse Carlu Pieri, militant de Corsica Libera, hospitalisé pendant son incarcération

[20 juillet 2013] Selon France 3 Corse ce jour,  Charles Pieri aurait été victime d’un malaise le samedi 20 juillet alors qu’il était en détention à la maison d’arrêt d’Ajaccio. Il a été transporté au Centre hospitalier Notre-Dame de la Miséricorde, où il a fait l’objet d’une série d’examens.  Incarcéré depuis le 11 juillet, Charles Pieri, 63 ans, avait déjà été victime d’un malaise le jour de son transfert en prison.

[22 juillet 2013] Charles Pieri a passé 24 heures à l’hôpital d’Ajaccio en fin de semaine dernière. Victime d’un malaise lors de sa garde à vue après son interpellation le 9 juillet dernier, l’ancien chef du FLNC souffre de problèmes de santé chroniques et devait subir des examens. Vendredi, il était donc extrait de sa cellule de la maison d’arrêt d’Ajaccio pour être conduit au centre hospitalier de la Miséricorde. Charles Pieri a été hospitalisé une journée avant de regagner sa cellule. « Il n’a pas été victime d’un malaise à la maison d’arrêt. Il s’agissait d’examens prévus depuis plusieurs jours », précisait-on hier au parquet d’Ajaccio.

[12 juillet 2013] Pendant que la justice s’acharne contre la famille Pieri et en particulier contre Charles, en faisant appel de sa condamnation de 18 mois ferme, le reste de la société périclite avec la complicité de la colonisation et de ses relais silencieux en Corse.

Voici le résumé du procès de Carlu Pieri, diffusé sur Corse Matin avec l’aimable autorisation de son auteur, sous la plume de Paul Ortoli, et sous le titre « Armé, Charles Pieri déclare avoir échappé à une tentative de meurtre » :

« L’ancien leader nationaliste a été condamné ce jeudi en comparution immédiate à 18 mois de prison ferme pour acquisition et détention d’armes. Le parquet avait demandé une peine deux fois plus lourde

Un abri de jardin près de sa maison de Sotta avec deux, trois râteaux. Et deux Glocksous une trappe. C’est cette cache d’armes improvisée qui a conduit Charles Pieri en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio hier après-midi. Dans la salle, une soixantaine de militants de Corsica Libera et de Sulidarità était venue soutenir dans le calme le père, après avoir fait la même démarche pour le fils, Christophe, condamné la veille à Bastia pour les mêmes motifs à deux ans de prison ferme.

Charles Pieri, 63 ans, ancien chef du FLNC et qui était en récidive, a été condamné par la justice à 18 mois de prison ferme pour détention et acquisition d’arme de première ou quatrième catégorie. Il a été maintenu en détention.

Le président Gérard Pons est revenu posément sur les conditions de la découverte de deux Glock : un 26, un 17 ainsi que quelques munitions de 9 mm et quelques chargeurs dans la cabane par la sous-direction antiterroriste, mardi matin.

Les policiers recherchaient en fait le petit-fils du prévenu, dans le cadre d’une commission rogatoire délivrée par le juge Gilbert Thiel. Elle portait sur l’attentat contre la sous-préfecture de Corte, le 1er avril 2012. Comment les enquêteurs, à la recherche de son petit-fils, Ghjiseppu Verdi, 19 ans, ont-ils su que les calibres se trouvaient dans l’abri ? Des caméras ont-elles été placées dans le jardin ? Cela ne ressort pas du dossier.

« Mon ami a été tué, mon fils a été visé »

Toujours est-il que les deux pistolets ouvraient une procédure incidente qui conduisait Charles Pieri en garde à vue, et donc, une nouvelle fois devant la justice. Dans le box, le prévenu qui a fait un malaise cardiaque il y a plus d’une quinzaine de jours n’a pas caché qu’il se sentait menacé. Il a dit avoir échappé à une tentative d’assassinat, il y a peu.« Il y a un mois, à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio, une BMW blanche m’a fait un tête-à-queue mais j’ai réussi à fuir », assure le prévenu, cheveux blancs et barbe naissante.

C’est la raison pour laquelle il aurait demandé à un tiers ces armes. « Avez-vous signalé ces faits ? », s’enquiert le président Pons. Le prévenu répond par la négative.

« En 2011, avant de rentrer en Corse, j’étais près de Nice et déjà des gens me surveillaient et il y a deux ans, j’avais déjà dit à la juge que je me sentais menacé », rétorque-t-il.

C’est au mois de juin de cette même année qu’il était interpellé à San-Gavinu di Carbini, chez sa compagne. Là encore, il avait un Glock. Là encore, selon lui, l’arme était nécessaire à sa protection. Là encore, il était condamné.

Et puis il y a aussi cette violence qui vise ses proches : son ami, son fils. « Mon ami Charles-Philippe Paoli a été assassiné après mon arrestation, puis en février, c’est mon fils Christophe qui a été visé par trois tirs de chevrotine dans sa voiture. Il n’était pas armé, mais lui aussi a été obligé de se protéger », rappelle-t-il. Le FLNC avait rendu hommage à son militant Charles-Philippe Paoli puis revendiqué la mort de Christian Leoni, en représailles.

Les armes de Pieri ? Le dernier rempart, selon lui pour quelques-uns dans l’île. « Au-delà des tentatives qui nous ont visés mon fils et moi, combien ont avorté ? Nous sommes peut-être des centaines à attendre de ne pas se faire assassiner », se demande le prévenu, citant d’autres « gens honnêtes » qui portaient une arme mais se sentaient menacés, tel Jean-luc Chiappini, tué le 25 avril. « Je cachais ces armes pour ne pas que ma compagne les voit et les prenais pour sécuriser mes transports », conclut-il.

« Combattre le mal par le mal »

Au-delà des faits, c’est aussi la personnalité de cette figure du nationalisme passé par les rangs de la faculté de philosophie pendant deux ans, qui intéresse le tribunal. « Je vis de l’élevage de chiens, j’ai un braque allemand, un pointer, ma compagne a un bouledogue français et un doberman. D’ailleurs, le matin de la descente, ils m’avaient réveillé », glisse-t-il avec malice tout en dissertant sur le gain annuel d’un élevage qu’il a entrepris depuis 1987. Confiant aussi que c’est cette même passion qui l’a fait voyager… « Pour le braque allemand, par exemple, les meilleurs limiers sont en Croatie, en Serbie ou dans les pays de l’Est », assure-t-il à un président qui a l’air versé dans la chasse.

Cet élevage, Charles Pieri le suivait quand la prison ne le retenait pas. L’ancien cadre du FLNC était condamné en 2001 à cinq ans pour association de malfaiteurs, puis à huit ans, pour extorsion de fonds et abus de biens sociaux. Enfin, en 2012, la peine en appel doublait celle de la première instance : deux ans pour détention d’arme. C’est celle-là même qui stigmatisait la récidive.

Le procureur Xavier Bonhomme l’a visée dans son réquisitoire en demandant trois ans et demi d’emprisonnement, une peine plancher. Mais au préalable, le représentant du ministère public a « enfoncé quelques portes ouvertes » et « rappelé quelques évidences ». Tout en assurant au prévenu qu’il n’était jugé « que » pour une infraction à la législation sur les armes, non pour l’ensemble de son œuvre. « Il y a 42.000 armes légales en Corse, soit une pour sept habitants ; 300 ont été saisies l’an dernier en Corse-du-Sud », a rappelé le procureur. Refusant, au nom de la société, que celles-ci constituent un moyen de défense légitime : « Admettre cela, c’est admettre que l’on doit combattre le mal par le mal. La Corse ne peut pas être une terre où les armes parlent et continuent à parler et où il existe une forte circulation des armes illégales ». Et le procureur de trancher : « Je ne dis pas que M. Pieri a quelque chose à voir avec les règlements de compte qui ont lieu sur cette île, mais cette violence est insoutenable ». Et elle est liée aux armes. Le parquetier demande l’application de la loi.

« La prison ou le cercueil ? »

Devant une salle corsophone, mais face à un tribunal qui lui demandera parfois des sous-titres, Me Doumé Ferrari, défenseur de Charles Pieri cite Baptiste Giovanetti, l’un des fondateurs du « Front », qui se présentait en corse et en vers. « Charles Pieri, lui, au contraire, plus besoin de le présenter, son passé lui colle à la peau », regrette le conseil qui estime que « le parquet n’est plus capable de défendre les victimes en général ». En cas de malheur ? «Ce ne sera plus votre problème mais celui de l’homme qui portera le cercueil », assène Me Ferrari au procureur. Revenant sur le complot fomenté selon lui depuis 2003 par le ministre de l’Intérieur d’alors, Nicolas Sarkozy contre Charles Pieri. « Sarko ne voulait plus discuter avec les nationalistes alors il lui a envoyé son ami, le juge Courroye, qui l’a lourdement condamné. On voit ce que ce magistrat a fait dans l’affaire Bettencourt, ironise-t-il, notant que d’autres avaient bénéficié de mansuétude »

L’avocat ne parvient pas à se dépêtrer de la récidive, mais demande « d’adapter la peine à la situation particulière ». Il a posé une question au tribunal : « On dit que la société n’est pas la loi du Talion, mais là, vous désarmez les gens et d’autre part, vous ne pouvez pas les protéger… C’est vrai que ce n’est pas Charles Pieri qui va demander une protection policière… Mais bon. C’est la prison ou le cercueil ? C’est assez choquant… ». Et l’avocat de fustiger la haine des Corses de l’excès : « U troppu stroppia. »Le tribunal a coupé la poire en deux.

Paul Ortoli (portoli@corsematin.com)

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Revue de Presse et suite de l’article  : 

sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse, Sur Paroles de Corse
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunalesur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]

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