« L’Assemblée de #Corse et le non exercice de la politique dans l’Europe du XXIème siècle »

Le retour aussi problématique que saugrenu de l’ancien président de la Vème République déguisé en « homme providentiel », témoigne sans aucun doute de la débandade des partis politiques en France.

Les ridicules mésaventures de l’UMP et l’impuissance des socialistes sont le signe d’une décomposition : pas de projet, pas de débat et une vie politique réduite aux querelles d’appareils. En toile de fond, une parodie de contestation menée par des mouvements que l’on dit extrêmes, alors que l’on ne sait rien d’eux sinon qu’ils agitent leurs discours démagogiques qui leur apporteront sans doute des électeurs, mais ne les porteront pas au pouvoir dont ils seraient bien embarrassés. Il apparaît clairement que nous ne sommes plus dans l’Europe de l’entre-deux-guerres et qu’aucun tribun, qu’il soit dit de gauche ou dit de droite, ne prendra le pouvoir dans un Etat lié au système mondial contemporain.

En revanche et contrairement aux années 20 du siècle passé, la France, comme les autres démocraties parlementaires, esquive les débats, tous les débats politiques, économiques, environnementaux et sociaux. Le débat sur le mariage pour tous n’en était pas un ; il était seulement une sorte de casus belli destiné à créer une différence doctrinale purement artificiel, dans un univers où la longue période d’évolution vers une société moins contraignante et l’effondrement de l’autorité politique de l’Eglise ont rendu la question totalement obsolète. Si les énarchies qui gouvernent les puissances européennes parviennent à ralentir les effets techniques de la crise, resterait aux politiques, élus du peuple, à gouverner et donc à prévoir.Si les grands états européens refusent le transfert de leur souveraineté vers une entité dite « supra-nationale » par ses opposants, la construction d’une communauté de défense autrefois refusée à Mendès-France,bref la réalisation d’un bloc européen face aux grands ensembles géopolitiques contemporains,ils seront condamnés à l’effacement à plus ou moins brève échéance.

La France d’aujourd’hui est, à peu de chose près, dans la situation de l’Autriche en 1918.Cette forme de fédéralisme qu’il leur faut accepter s’accompagnera -grandes causes petits effets-d’une modification des rapports des centres et des périphéries que la plupart de ces états ont depuis longtemps intégrée. Tous sauf la France, arc boutée qu’elle demeure à un jacobinisme qui n’a jamais été aussi virulent . Cette régression de la pensée s’accompagne d’une résurgence du nationalisme bleu-horizon relooké qui infecte le discours politique hexagonal.

A l’heure qu’il est, il apparaît parfaitement anachronique que la Vème république n’ait pu amorcer l’ombre d’une tentative d’une décentralisation depuis la question posée par le référendum de 1969. La Corse fait partie d’un cas d’espèce en Europe, tant par le fait que son annexion sanglante est récente au regard du temps historique, que parce qu’à l’évidence l’État central a été incapable, en un peu plus de deux siècles, de lui trouver une place et un statut en son sein. Seule l’installation d’une catégorie restreinte de notables rendus omnipotents par la seule volonté politique de Paris, a donné à cette colonie d’un autre âge un semblant de cohérence que la Corse a payé de sa ruine.

C’est ce sur quoi devrait méditer la pléthore impuissante d’élus « démocratiques » issus de cette caste, à l’heure où se joue à la fois la survie du modèle européen et plus modestement l’avenir d’une Corse qui malgré tous les coups qui l’ont affaiblie, n’a jamais été aussi attachée à son art de vivre et à son identité. Tous ces descendants de…, qui « se sont seulement donné la peine de naître », devraient enfin cesser de faire semblant de faire de la politique et refuser de cantonner l’Assemblée de Corse au simple rôle de chambre d’enregistrement !

By Indipendenza

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