En ce début du mois de juillet 2013, la Croatie est devenue le 28ème Etat membre de l’Union Européenne, signe que l’Europe avance. Dans le même temps, la crise économique ne faiblit pas, signe que l’Europe stagne.
Pourtant, la crise économique persistante, et ses conséquences politiques, menacent la progression de ce grand projet historique. Car la crise ne faiblit pas. Le schéma optimiste d’une « Europe solide » suffisamment forte pour résister à la montée des risques dans l’autre Europe reste incertain. La plongée de certains Etats est plus qu’inquiétante, comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, Chypre, où les taux de chômage dépassent ce qui est socialement supportable. L’Italie n’en est pas loin et vacille sous le poids d’une dette abyssale, tandis que la France inquiète car les promesses de redressement des comptes publics ne sont pas au rendez-vous de ce premier semestre 2013.
Où va cette Europe à deux vitesses? On a été habitué dans la période passée à une Europe très différente en termes de richesse économique, du temps de l’entrée de l’Espagne et du Portugal par exemple, ou bien depuis l’entrée des anciens pays de l’est. Mais la convergence progressive était acquise, et la situation évoluait positivement quoi qu’il arrive. Désormais, ce n’est plus le cas, et les divergences se creusent au lieu de se combler. Les quelques ilots de prospérité, comme l’était par exemple le Pays Basque dans l’ensemble espagnol, semblent submergés à leur tour par la montée du chômage, comme nous avons pu le constater quand le groupe a tenu sa dernière réunion à Bilbò.
Il y a urgence à développer une stratégie européenne pour conjurer cette crise. Pour l’instant l’Europe a pensé qu’il suffisait de faire les « pompiers » pour éteindre les incendies que la crise a allumés de l’Irlande à Chypre. Mais cela ne suffira pas. C’est une réponse collective qu’il faut promouvoir à travers un plan de relance européen qui fasse une place importante à l’espace méditerranéen aujourd’hui le plus en souffance, comme cela a été le cas avec les pays de l’ancien bloc de Varsovie depuis dix ans. Or les populismes européens du nord sont dressés contre cette nécessité politique, ils polluent les processus électoraux, tandis qu’une orientation atlantique s’affirme avec force de la part de la Commission Barroso dans la recherche d’un développement des échanges avec l’Amérique du Nord. Ce qui ne peut qu’accentuer encore le clivage entre l’Europe du Nord et celle du Sud.
L’élection de mai 2014 viendra arbitrer ce grand débat de fond. Il est grand temps d’envisager l’après-Barroso pour retrouver une démarche européenne cohérente et conforme à son oeuvre d’un demi-siècle.
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by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]