Monsieur le président de l’exécutif,
Deux conflits sociaux récents : celui de la Société Générale de Bastia, la semaine dernière, celui de Pôle Emploi Aiacciu actuellement en cours, mettent en lumière de manière criante les difficultés que rencontrent de plus en plus nos jeunes pour s’insérer puis évoluer favorablement dans le monde du travail.
Dans le premier cas, alors que le taux de chômage dans l’ile connait une croissance supérieure à celui rencontré sur le continent, et en dépit des formations professionnalisantes proposées par l’Università di corsica, la Société Générale, à l’instar d’autres groupes privés, préfèrent pourvoir des postes de niveau bac+2 par le biais de la mobilité interne ( mutations) au détriment de l’embauche locale.
Dans le deuxième, la Direction de Pôle Emploi met en place une politique dénoncée comme discriminatoire par le STC, supprimant notamment un poste de cadre supérieur actuellement occupé par un Corse, et privilégiant systématiquement le recrutement extérieur pour certains types de poste?
Ces conflits sectoriels ont pour point commun de rappeler que les difficultés structurelles inhérentes au sous-développement économique de notre pays auxquelles se trouvent confrontés les jeunes Corses en recherche d’emploi sont aggravées par les effets négatifs de deux phénomènes : d’une part, la politique active décorsisation des emplois, notamment de cadres, menée par certaines administrations et grandes entreprises ; d’autre part, l’inexistence d’un cadre juridique global permettant de privilégier le recrutement local.
Rappelons qu’un tel cadre existe déjà en droit français.
Ainsi l’article 18 de la loi organique du 29 janvier 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française autorise ce Territoire à prendre des mesures favorisant l’accès à une activité professionnelle « au bénéfice des personnes justifiant d’une durée suffisante de résidence sur son territoire ou des personnes justifiant d’une durée suffisante de mariage, de concubinage, ou de pacte civil de solidarité avec ces dernières ».
Il prévoit notamment que « les mesures prises en application du présent articledoivent, pour chaque type d’activité professionnelle et chaque secteur d’activité, être justifiées par des critères objectifs en relation directe avec les nécessités du soutien ou de la promotion, de l’emploi local».
S’agissant en particulier des emplois publics, le deuxième alinéa dispose que la préférence locale joue « à égalité de mérites ».
Ces dispositions ont été validées par le Conseil Constitutionnel.
Femu a Corsica propose donc que soit engagée sans délai une large concertation associant l’ensemble des forces vives, et notamment les syndicats.
Cette concertation aurait pour objectif de dégager les grands axes d’une proposition commune en la matière, et d’intégrer cette solution dans les travaux menés par l’Assemblée de Corse dans la perspective de la réforme constitutionnelle, ceci selon un calendrier et des modalités que nous pourrions définir par accord entre les groupes de l’Assemblée.
Monsieur le président, nous aimerions connaître la position de l’Exécutif aussi bien sur le fond de ce problème qu’à l’égard de cette proposition visant à y apporter une solution de fond juridiquement pérenne ?
Je vous remercie.
Gilles Simeoni, FEMU A CORSICA
(…)
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]