Faut il manifester contre “la violence” ? C’est apparemment une question à laquelle la réponse s’impose : oui bien sûr…
Apparemment, car la réalité est plus complexe et la question un peu simpliste. Un groupe de citoyens s’est réuni à CORTI le 23 juin pour en débattre : j’avais envisagé d’y assister mais je n’ai pu faire le déplacement, et, en définitive je ne le regrette pas.
Il me semble en effet que, pour le moment, on n’aie pas visé à l’essentiel: au cas ou la population, après une période de sensibilisation que le collectif a, à juste titre, estimée essentielle, répondrait massivement à l’appel, quel débouché politique serait on en mesure de lui offrir ?
C’est en effet là que le bât blesse, et le même collectif a rappelé, à juste titre, que la foule immense qui avait défilé dans nos rues après le meurtre de Claude ERIGNAC avait ensuite vécu la désastreuse gouvernance du préfet BONNET, faute de débouché politique clairement affiché.
Avec mes amis du club “La Gauche Autonomiste” nous avions demandé, et obtenu, la tenue d’une session extraordinaire de l’assemblée de Corse en décembre 2010, sur “les ravages du banditisme et de l’affairisme”.
Comme on pouvait le craindre, le débat s’est enlisé dans les sables de la lutte contre “la violence” , chacun mettant dans ce tonneau percé, ce qui l’intéressait au premier chef. On connait la suite avec la création de la “commission violence” : comme disait CLEMENCEAU , quand on veut étouffer un problème le plus sûr moyen est de créer une commission !
J’ai le sentiment que le peuple commencera seulement à croire à un changement quand des femmes et des hommes politiques prendront devant eux l’engagement clair et net, lors des prochaines élections territoriales, de tout entreprendre, pour mettre fin à une situation qui met notre jeunesse en grave danger, et d’en faire leur priorité.
C’est sans doute difficile quand on regarde l’état de la classe politique corse. La famille nationaliste, qui plus que d’autres sans doute, a intérêt à ce que la situation soit rétablie, car elle aspire à gouverner demain notre Île, est encore encombrée, embourbée, par les agissements de ceux qui, après avoir milité dans ses rangs, ont choisi la voie de l’affairisme et du banditisme.
La classe politique traditionnelle quant à elle, manifeste trop souvent, et au plus haut niveau, une porosité dangereuse avec certains éléments du milieu insulaire, comme le suggérait lui même l’actuel président de l’assemble de Corse pendant la campagne de 2010, pour espérer que le peuple lui accorde une quelconque crédibilité dans ce domaine, même si elle compte davantage sur le clientélisme pour perpétuer sa domination.
Il faudra bien pourtant que le peuple se réveille, et demande des comptes, à ses élus, et à l’Etat, trop souvent d’accord pour conserver le statu quo, qui arrange les uns et les autres. Il est en effet des situations qui, lorsqu’elles deviennent irréversibles, condamnent plusieurs générations à la servitude et au dénuement.
Ci simu!
(…)
by @Lazezu
Revue de Presse et suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]