Accusé d’avoir voulu reconstituer la direction du parti Batasuna (interdit en Espagne depuis 2002), Arnaldo Otegi fut arrêté en octobre 2009 dans le cadre d’une vaste opération de police. Elle trouve son épilogue cette semaine à Madrid à l’Audiencia Nacional où le procès d’Otegi et de six autres membres de la gauche abertzale, dont Rafa Diez, l’ex-secrétaire général du syndicat ouvrier LAB.
Hier après-midi, Otegi a déclaré défendre « une option contraire à celle d’ETA » et avoir, en fait, contribué à l’élaboration de l’actuelle posture de la gauche abertzale qui s’est formellement prononcée contre l’usage de la violence en 2010. Outre Otegi (en prison préventive) et Diez (en liberté sous surveillance), sont poursuivis Miren Zabaleta (la fille du dirigeant d’Aralar Patxi Zabaleta), Sonia Jacinto, Arkaitz Rodriguez, Amaia Esnal, Txelui Moreno et José Manuel Serra.
Otegi qui est défendu par l’avocate Jone Goirizelaia a déclaré qu’un retour à la violence etarra « serait suicidaire » pour la gauche abertzale.
Dans la matinée, Rafa Diez avait assuré que lui-même, Arnaldo Otegi et quelques autres, travaillaient effectivement à larguer les amarres au moment de leur arrestation. Plusieurs élus, dont Pello Urizar, dirigeant du parti Aralar, qui adhère à la coalition électorale Bildu sortie vainqueur en Guipúzcoa des élections municipales et régionales du 22 mai, sont venus soutenir les accusés, à leurs yeux victimes dans le cadre d’un procès politique. Ce qui n’est évidemment pas le point de vue du parquet de l’Audiencia Nacional. Notons que le tribunal constitutionnel espagnol a accepté le recours présenté du parti Sortu, interdit de candidatures le 22 mai par le tribunal suprême espagnol, comme l’a d’ailleurs été Bildu en son temps. Sortu, selon les juges du tribunal suprême, était le substitut de Batasuna.
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