(Unità Naziunale publié le 16 avril à 16h46) Un article, en date du 13 avril 2018 , paru dans les colonnes de Corse-Matin (Domaine Casabianca : ce dont on ne parle pas) lève un coin du voile qui pourrait bien masquer la réalité de ce qui se passe réellement autour de la liquidation judiciaire de la société propriétaire et gestionnaire du domaine.
Le sujet est brûlant car les enjeux financiers sont colossaux.
Par son étendue et sa situation géographique, en particulier celle de sa façade maritime, ce domaine a t-il éveillé des appétits ?
Au delà d’une « simple » affaire de droit commercial, une forte probabilité peut laisser à penser que la procédure de justice en cours n’est qu’une étape dans une affaire dont tous les protagonistes ne sont peut être pas encore tous connus.
A la lecture des éléments rendus publics par le journal Corse-Matin, et pour peu que le mot justice ait encore un sens, la procédure doit alors être immédiatement suspendue et une enquête diligentée sans plus tarder. Il en va du sort des viticulteurs et éleveurs installés légalement sur une partie du domaine et il en va sûrement de la sécurité de toutes les personnes qui, soit connaissent la vérité soit de celles qui souhaitent que toute la lumière soit faite sur cet événement majeur.
Plusieurs hypothèses sont posées :
- Les gestionnaires de la société exploitante n’ont pas les compétences requises en matière de gestion.
- Les gestionnaires de la société exploitante ont fait des choix économiques hasardeux.
- Les gestionnaires de la société exploitante ont délibérément œuvré afin que la faillite soit inéluctable.
- Les gestionnaires de la société exploitante sont partie prenante d’une opération destinée à affecter les terres à des projets économiques autres que la viticulture.
- Les gestionnaires de la société exploitante sont victimes de pressions et mis dans l’obligation,sous la menace, de se retirer du domaine.
Toutes ces hypothèses doivent être explorées et il est clair que les appareils policiers et judiciaires, si prompts à pourchasser des nationalistes, ne semblent pas avoir été saisis par les autorités qui se veulent compétentes. Et quand bien même (hypothèse faible) l’ont-ils été que leur zèle fait alors clairement défaut.
Ce que nous pouvons affirmer dans l’état actuel des choses, c’est que les spéculations foncières et immobilières sont des réalités connues de tous. Nombre d’actions violentes (assassinats, attentats, menaces) ont émaillé l’actualité de ces dernières années.
Les associations de défense de l’environnement dont plusieurs membres sont victimes de pressions, alertent l’opinion publique sur des phénomènes qui ne laissent planer aucun doute quand à l’agressivité des spéculateurs et de leurs complices.
Nombre d’élus locaux sont sous pression.
Qu’ils aient une apparence de légalité où qu’ils agissent dans l’ombre, les spéculateurs s’inscrivent dans un schéma de « développement » qui est à l’origine même de tous les graves phénomènes qui agitent notre société.
Seuls quelques illuminés, naïfs où inconscients, peuvent encore croire à la neutralité de cet état prétendument garant de la paix et de la sécurité.
Face à cette situation, les élus, aussi soient-ils animés des meilleures intentions ne doivent rester seuls, car il est indiscutable que des forces potentiellement criminelles sont prêtes à toutes les actions afin de satisfaire leurs intérêts. L’économie de marché n’est sûrement pas le théâtre de méthodes uniquement fondées sur le droit et encore moins sur la défense du bien commun.
Exiger que toute la lumière soit faite sur « l’affaire de Casabianca », tout en s’opposant au dépeçage du domaine est un passage obligé pour toutes les forces saines qui se refusent à voir la Corse mise à l’encan. Mais il faut voir plus loin encore et seul un projet politique alternatif est à même d’assécher le marécage dans lequel grouillent tous les réseaux plus ou moins obscurs qui ont l’ambition de faire main basse sur notre pays.
A MANCA
14 avril 2018