(Unità Naziunale – Publié le 16 avril 2018 à 14h58) Carlu Santoni est un prisonnier politique corse, et ce, depuis 1996, soit 22 années de prison. Il est libérable en 2019.
Un parcours carcéral parsemé de transfèrements (Fresnes, la Santé, Arles, Lannemezan), de procès en cascade, de statut de DPS, de prélèvements d’ADN répétés… d’exil familial jusqu’à son rapprochement en 2011.
De son exil à son rapprochement en attendant sa libération
Hôpital de la Maison d’Arrêt de Fresnes (avril 1996 – octobre 1996), Maison d’arrêt de la Santé (octobre 1996 – août 2001), Centrale d’Arles (août 2001 – décembre 2003), Prison des Baumettes à Marseille (décembre 2003 – Janvier 2004), Centrale de Moulin (janvier 2004 – mai 2004), Maison d’arrêt de Luynes à Aix (mai 2004 – août 2004), Maison d’arrêt du Pontet à Avignon (août 2004 – décembre 2005) et enfin, depuis cette date, la Centrale de Lannemezan (2005-2011). Pour être enfin rapproché en mars 2011.
Mais aussi 22 années du soutien indéfectible de sa famille, de ses amis, et du Comité Anti Répression, puis de Sulidarità, et du mouvement national.
Les conférences de presse se sont succédées, les actions coups de poing sur le terrain, mais aussi les relais « diplomatiques » via les débats, et entrevues avec les politiques, comme la Sénatrice en 2010, avec le soutien du Député Gandolfi Scheit depuis 2009 , son dossier a été mis en avant, tout comme le combat de sa mère, Maria Santoni, qui inlassablement à suivi son parcours carcérale, allant de prison en prison pour le voir. Un dossier porte drapeau pour le rapprochement de tous les prisonniers politiques corses.
(L’historique) Depuis son interpellation en avril 1996, et sa condamnation en novembre 1999 à 28 ans de prison, Charles Santoni vit au rythme des changements de centres de détention français, sans pour autant, malgré de multiples demandes, être transféré à Borgu.
La Double peine pour sa famille, surtout pour sa maman.
« Les trajets étaient pénibles et incertains. Je me suis fait agresser plusieurs fois lors de mes trajets en train ». déclarera t elle à Corse Matin en 2011.
22 années de prison sur les 28.
En 1996 Carlu Santoni est interpellé suite à une fusillade avec le RAID, deux hommes trouvent la mort lors de cet échange de coups de feu, Jean Luc Orsoni, militant politique, et René Canto, membre du RAID. 2 morts mais également deux fonctionnaires blessés et Charles Santoni lui-même
Les policiers ne portant ni brassard ni signe distinctif en pleine guerre fratricide. CHARLES SANTONI, nationaliste corse et militant depuis l’adolescence à 33 ans en 1996. Maria Santoni, sa maman, est alors âgée de 54 ans.
Condamné en 1999 par la cour d’assises spéciale de Paris à 28 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’un policier du RAID
Le chemin de croix du rapprochement de Carlu Santoni, et de tous les prisonniers politiques.
En 2002/2003, le Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarlozy se disait nullement opposé au rapprochement de Charles à Borgu…
2004 – il est resté 9 mois à l’isolement pour une prétendue tentative d’évasion de la Centrale de Moulin. L’isolement est une forme de torture blanche ou le détenu est enfermé en cellule 22 heures sur 24 heures avec seulement 2 heures de promenade dans une petite cours grillagée hautement surveillée, et sans contact humain. Les communications téléphoniques sont interdites et les échanges de courriers deviennent aléatoires. Bien entendu cela entraîne également d’énormes difficultés matérielles et techniques pour communiquer avec ses avocats et faire valoir sa défense. Charles subit ni plus ni moins qu’une vengeance d’Etat, celle de la punition, pour lui et sa famille.
2006 – Lors d’une conférence de presse du CAR à Ajaccio en soutien à Charles Santoni, sa soeur a voulu faire un geste symbolique en s’attachant aux grilles du tribunal, aussitôt les CRS ou Gendarmes mobiles sont intervenus avec violence.
2007 – Suite aux propos de la Ministre RACHIDA DATI lors de sa visite en Corse, le Comité Anti Répression tient une conférence de presse afin de réagir sur le non rapprochement.
2008 – Le rapprochement,malgré les positions des Mairies en sa faveur, n’est toujours pas affectif. Le cas de Carlu Santoni est porté par sa maman lors des entrevues en préfecture
2008, le 11 juin – Carlu Santoni se retrouve à nouveau à la barre. Mais pour avoir cette fois refusé de se soumettre à un prélèvement ADN dans sa cellule.
2009 – rencontre avec Jean François Copé et le Député Gandolfi-Scheit pour appuyer le rapprochement des prisonniers politiques
2009, le 24 novembre : Suite à son procès pour refus d’ADN en juin 2008, Charles Santoni a une condamnation supplémentaire de 15 jours de prison ferme par le tribunal correctionnel de Tarbes. Effet immédiat du jugement : « Le retrait des remises de peines déjà octroyées et l’interdiction de nouvelles mesures similaires », dit l’article 706-56 du code de procédure pénale.
« La question de Charles Santoni pose néanmoins le problème de tous les condamnés à de longues peines, qu’il faudra bien un jour prendre en considération dans le cadre global d’une véritable solution politique au problème corse »
2010 – A l’initiative de la Commission Anti Répressive de Corsica Libera et de l’Associu Sulidarità, un débat est organisé ce soir à l’Assemblée de Corse, salle Prosper Alfonsi sur le thème « Droits Humains et justice d’exception ». L’invitée principale est Madame la Sénatrice Alima Boumédiene Thiery qui ne manquera pas d’interpeller les représentants du Peuple Corse sur le sujet du rapprochement familial. De nombreux invités sont attendus pour ce débat. Le cas de Charles et de Maria Santoni est évoqué tout au long du débat.
2010 – En mai, Carlu Santoni écrit à la section Corse de la Ligue des droits de l’Homme pour exposer son cas de fichage « ADN ». Carlu Santoni, qui a effectué la moitié de sa peine, subit les assauts répétés de la police-justice pour un fichage ADN. Comme il refuse de donner volontairement son adn, la police-justice l’a condamné en janvier dernier lors d’un procès à 15 jour de prison, décision de justice dont Charles Santoni a fait appel. La LDH va mettre un certain temps avant de se positionner.
Le 3 juin 2010 : Carlu Santoni n’a toujours pas été rapproché… Il a fait une demande de rapprochement familial pour Borgu récemment mais le RAID s’y opposera. Il faut savoir que l’Etat soutien ses hommes et la vengeance fait parti intégrante du code de procédure pénale. Il y a d’abord la lourde condamnation (sans preuve), puis l’éloignement, et enfin le non rapprochement pour des raisons « d »Etat », sans compter les amendes civiles. Charles subit ni plus ni moins qu’une vengeance d’Etat, celle de la punition, pour lui et sa famille..
Le 8 Juin 2010 : Se tenait aussi le procès en appel de Carlu Santoni, prisonnier politique depuis 1996, qui lui aussi avait refusé un prélèvement ADN alors qu’il est incarcéré depuis 14 ans, donc bien avant la Loi permettant ces prélèvements. C’est la défense de son avocat, Maitre Mercinier Pantalcci de dénoncer cette application rétroactive de la loi qui est selon son conseiller anti constitutionnelle et c’est pour cette raison qu’il veut saisir le Conseil Constitutionnel, du fait de la sentence probable en cas de condamnation à 15j de prison, Carlu Santoni perdrait toutes ses réductions de peine actuelle et future. Hors selon Maitre Mercinier-Pantalacci, personne ne peut être privé de liberté sans l’intervention d’un juge et sans avoir un recours possible. La cour s’est donnée quelques jours de réflexion, le verdict aura lieu le 22 juin. Toujours aucune réponse de la LDH de Corse alors que Carlu Santoni est passé devant un tribunal.
Le 24 Juin 2010 :Il y a des condamnations contre les patriotes corses qui sont uniquement des vengeances d’Etat comme celle de Carlu Santoni qui incarcéré sur un dossier bancal et vide depuis 14 ans subit en prison la vengeance de la justice et de son bras armé le RAID. Refus de rapprochement, demande de prise ADN à répétition, procès, procès en appel et le risque calculé par la police-justice de lui faire perdre toutes ces graces si une condamnation venait à confirmer les 15 jours de prison pour refus d’adn. Hier, mercredi se sont présentés à la prison de LAZLMEZAN des représentants de la police-justice afin de procéder à une nouvelle demande de prélèvement génétique : Prise ADN. Le responsable des gardiens s’est présenté dans la cellule de Carlu Santoni pour lui faire part de la nouvelle demande, et il est reparti avec un refus catégorique appuyé. Ce nouveau harcèlement intervient au lendemain de la réponse de la Cour d’appel de Pau qui a fait droit à la demande de Me Mercinier-Pantacci et de Carlu Santoni de Question Prioritaire de Constitutionnalité qui a été transmise a la Cour de cassation.
2010 – 20 novembre, Sur Aiacciu, les familles des prisonniers politiques, les sympathisants et militants de l’Associu Sulidarità et de Corsica Libera ont participé à une conférence de presse afin d’aborder plusieurs sujet dont le fichage ADN et en particulier le cas de Carlu Santoni dont le harcèlement judiciaire a eu pour conséquence l’annulation de ces remises de peines.
Décembre 2010 – Rapprochement – Petru Alessandri et Carlu Santoni écrivent au Ministre de la Justice
2011 Janvier – déplacement à Toulon de Sulidarità, et du mouvement national pour appuyer le rapprochement des prisonniers politiques
Mars 2011 – « Charles Santoni, est arrivé aujourd’hui 17 mars 2011 au centre pénitentiaire de Borgo en exécution d’une décision annoncée par la Chancellerie (…). Il s’agit du premier prisonnier politique corse que l’État français accepte de voir exécuter une peine en Corse », a affirmé dans un communiqué Me Mercinier. Pour la première fois en quinze ans, il aura fallu seulement deux heures de route à Maria Santoni, 69 ans, pour s’asseoir en face de son fils. Un moment vécu comme un soulagement.
2012 – 25 janvier – Au terme d’un long feuilleton judiciaire, le nationaliste qui purge une peine de réclusion de vingt-huit ans pour le meurtre d’un policier du Raid a vu reconnaître son droit de prisonnier. Condamné en 2009 en première instance, puis relaxé en appel pour avoir refusé de donner son ADN, la Cour de cassation a donné droit récemment au détenu insulaire. La cour de cassation a donné définitivement raison à Charles Santoni et à son avocat.
Le 5 octobre 2012 : Tout à chacun pensait que l’ « épisode ADN » Carlu Santoni était terminé depuis sa victoire en cassation (01/2012), pour refus de prise ADN (2009). Et bien non, une nouvelle demande de la part du Procureur de Bastia a été réitéré dans sa cellule il y a quelques jours. « Après deux ans de combat, la cour d’appel a reconnu que les dispositions de la loi étaient contraires à la convention européenne des droits de l’homme »
2017 6 septembre – se tenait le procès en appel de Carlu Santoni cet énième procès témoigne d’un véritable acharnement à son encontre.
Le 25 octobre 2017 : Charles Santoni a été condamné à six mois de prison ferme en appel pour des menaces de morts proférées à l’encontre d’une conseillère du service pénitentiaire d’insertion et de probation du centre pénitentiaire de Borgo le 4 janvier 2017. En première instance, il avait été déclaré non coupable.
Corsica Libera manda u so sustegnu u più fraternu à u so fratellu è militante Carlu Santoni incarceratu dapoi u 16 aprile di u 1996.
En ce triste anniversaire, celui d’une injustice d’État, celui d’une enquête partiale et à charge, celui de la déportation de notre militant, Corsica Libera souhaite ici rappeler l’engagement de tous les hommes dignes, fiers, assumant leurs peines au nom de leur seul idéal, dont Charles Santoni est l’un des plus dignes représentants.
Pour Maria, sa mère tant investie dans l’Associu Sulidarità et militante de Corsica Libera, pour tous ses proches et pour tous nos frères encore privés de liberté…
AMNISTIA SUBITU !
Charles Santoni entame en ce jour sa 22ème année de prison, suite à la fusillade du 16/04/1996 avec des policiers du RAID, qui fit deux morts dont un jeune militant, Jean-Luc Orsoni. Condamné à 28 ans de détention, en 1999, Charles Santoni est le plus ancien prisonnier nationaliste incarcéré. La place de Charles Santoni est aujourd’hui auprès de sa famille et de tous les siens.
Libertà per tutti i patriotti!
Aiutu Paisanu
En cette semaine internationale de prisonniers politique, Sulidarità aura une pensée particulière pour notre frère Carlu Santoni, plus ancien prisonnier nationaliste corse, que l’associu soutient depuis sa création (anciennement le CAR.). Carlu entame aujourd’hui sa 23eme année d’incarcération. Sa maman, notre amie Maria, militante de Sulidarità elle-même engagée auprès de tous les patriotes emprisonnés, fait face à cette épreuve avec une dignité et un courage exemplaires . Nous n’oublions pas Jean Luc Orsoni abattu lors de cette tragique journée au cours de laquelle la vie de Carlu et celle de sa famille basculèrent.
Amnistia
Associu Sulidarità