Le train, les routes, la santé, la chambre régional de Commerce et d’Industrie… Femu a Corsica a ferraillé sur nombre de dossiers lors de cette session de juin, a posé deux questions orales, déposé trois motions, donné deux conférences de presse, et a dénoncé les dérives constatées dans «l’affaire Colonna». Le groupe ne chôme pas !
Vos élus sont actifs, on le sait. Mais vous attendez plus de Femu a Corsica aussi… La dynamique est latente. Elle ne demande qu’un peu d’organisation. Et ça passe par vous aussi, amis et militants de la démarche! N’attendez pas l’info. Allez la chercher.
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La Coordination regroupant élus et responsables des composantes est en place. Elle fera son bilan et organisera une grande fête fin juillet. Préparez vous donc à vous mobiliser et diffusez d’ores et déjà l’annonce autour de vous. Dès que les détails techniques de cette manifestation seront confirmés, nous rendrons compte des dates, lieu et programme de la journée…
Questions orales : train et langue corse
Revenons à la session, moi-même sur le train, Xavier Luciani sur la langue, avons interpellé l’Exécutif.
Le constat fait par Xavier Luciani sur l’enseignement du corse est alarmant, à buleghju : «s’aprenu posti à u cuncorsu, sapendu bè capunanzu ch’ellu ùn ci hè più pussibilità di piazzà l’insignanti.. A situazione di l’insignamentu bislinguu ùn pò chè andà di male… ùn ci hè nisun pulitica di regulazione accademica… chì anu da diventà tutti sti studienti scritti in Studii Corsi ?… ùn ci hè stampa di pruttezzione ghjuridica à prò di u corsu… trent’anni dopu, ne simu sempre à sicutera. Trent’anni di sperienze, di non decisione à nant’à a quistione di u statutu chì palèsanu bè l’inanità di qualunque pulìtica linguistica… quindeci mesi dopu à l’elezzione territoriale, ùn simu ancu à vede sorge qualcosa di fondamentale, da pudè cambià a sorte d’una lingua condannata à morte»…
Pierre Ghionga, pour l’Exécutif, en langue corse lui aussi, a fait savoir qu’il présentera sa feuille de route à la prochaine session de juillet. Appuntamentu di lugliu dunque !
Plusieurs dizaines de cheminots avaient fait le déplacement et pas moins de quatre questions orales étaient posées sur la situation aux Chemins de Fer de la Corse. Corsica Lìbera, le groupe Corse Social Démocrates, la Gauche Républicaine et Femu a Corsica par ma voix. J’ai soulevé la «gabegie du système», même si tout le gâchis constaté n’incombe pas à la majorité actuelle, elle n’en demeure pas moins responsable du fait d’avoir laissé perdurer certains choix. Nous avons interpellé maintes fois l’Exécutif depuis le début de la mandature sur le statut juridique de l’entreprise, alertant sur les délais courts… En février dernier, nous revenions à la charge, la DSP n’étant toujours pas lancée, le cahier des charges toujours pas établi… J’avais alors dénoncé le danger de nous trouver «le couteau sous la gorge» pour négocier. Le temps à passé, nous ne sommes toujours pas fixés à deux mois de la fin de la convention sur l’entité juridique des CFC. Résultat, la CTC a lancé l’appel d’offre de DSP dans une situation d’urgence, s’exposant aux prétentions des délégataires. Et cela n’a pas manqué ! Un seul candidat, la SNCF, a postulé avec une demande de 48M d’euros alors que la précédente convention s’élevait à 12M d’euros! En février dernier, la seule solution possible, vu l’urgence, nous avait affirmé l’Exécutif, était la DSP. Maintenant qu’elle est caduque, elle annonce que la seule solution c’est la SEM (Société d’Economie Mixte) alors qu’en février on nous annonçait qu’elle était «irréalisable» et qu’il fallait plus d’un an pour mettre en œuvre une telle solution ! De qui se moque-t-on ? Pour Femu a Corsica, comme pour d’ailleurs Corsica Lìbera qui plaidait aussi en ce sens, seul l’EPIC (Etablissement public à caractère industriel ou commercial) semble une solution acceptable dans les conditions où nous sommes. Rattaché à l’Office des Transports, il permet à la CTC d’«offrir un service public de qualité» sans «léser les intérêts» de la Corse, tout en lui permettant «de garder la maîtrise totale» de l’outil.
Paul Marie Bartoli a annoncé qu’il demandera le prolongement pour quatre mois de l’actuelle convention (à noter qu’elle a déjà été prolongée d’un an et que cela entraîne des surcoûts importants pour la collectivité) pour se donner le temps de mettre en place le «plan B» tout en ne cachant pas la préférence de l’Exécutif pour une solution «SEM». Il a annoncé cependant que les choses n’étaient pas figées et qu’elles seraient débattues en commission sous peu à l’assemblée.
L’Exécutif amené à s’impliquer davantage dans le conflit ARS
Trois motions étaient déposées par le groupe. La première dans l’urgence de l’actualité était liée au conflit à l’Agence Régionale de Santé. Posée conjointement par Mattea Lacave, Hyacinthe Vanni et Jean Biancucci, elle invitait l’Assemblée à agir plus énergiquement dans ce conflit qui s’enlise. 50 jours de grèves au moment du vote, trois motions votées à l’unanimité par la CTC depuis 2007, réclamant la réévaluation du coefficient géographique à 15%, et toujours pas de reprise de négociation! Au final, «l’Assemblée exige (…) l’ouverture rapide de réelles négociations et mandate le président de l’Exécutif, le président de l’Assemblée de Corse, les présidents des groupes politiques de l’Assemblée, pour relayer instamment, lors d’une entrevue avec le ministre de la Santé, cette position».
La motion a été adoptée à l’unanimité, devant plusieurs dizaines de syndicalistes de l’Intersyndicale en grève présents dans les travées du public.
Une seconde motion était posée par Xavier Luciani sur le maintien du service public de la Poste à Ghisoni. Une revendication qui mobilise depuis plusieurs mois les habitants de la microrégion. «Il est de notre devoir d’élus de la Corse de mener une action claire et déterminante contre l’abandon programmé d’une grande partie de nos territoires de montagne» a plaidé Xavier Luciani. La motion qui «demande à la direction de la Poste de sursoir à toute modification de son organisation, à Ghisoni en priorité, mais également dans l’ensemble de l’île» a été adoptée à l’unanimité.
Le caractère d’urgence de la troisième motion, que je présentais, sur le «Danger pour le sanctuaire Pelagos, la réserve naturelle de Scàndula et le Parc Marin International de Bonifaziu, du fait d’explorations pétrolières au large du Parc National de Port-Cros» n’a pas été retenu. Elle a été renvoyé en commission. Nous y reviendrons lors de son examen par l’Assemblée.
Culture, Agriculture, Santé: dossiers emblématiques des carences de l’Etat et de la majorité territoriale
Durant la session, Femu a Corsica donnait une conférence de presse le 24 juin pour expliquer son refus de participer aux rendez-vous de réception du ministre de la culture Frédéric Mitterrand. Du fait du personnage d’abord qui a fait des déclarations contre les langues régionales. Compte tenu ensuite du balai incessant des ministres ensuite, qui n’apporte rien de concret et ne réserve jamais (ou si rarement) un espace aux élus qui souhaiteraient l’interpeller sur la situation de la Corse. Ça a été encore le cas avec Frédéric Mitterrand. Pour Femu a Corsica, ça n’est pas sérieux et traduit un mépris de l’Etat envers les élus de la Corse.
Aussi, trois dossiers étaient pris pour exemple des carences de l’Etat mais aussi de celles de la CTC pour dénoncer une situation de blocage pour l’île. «Nous attendons toujours la feuille de route» a dit Mattea Lacave concernant la politique culturelle de la CTC, dénonçant «l’autosatisfaction générale» à la venue du ministre, alors que la situation de la langue et la culture corses est critique. «La politique de l’Etat s’entête dans un «mensonge de santé» marqué par la faillite de la formation des hommes» a poursuit Xavier Luciani concernant plus précisément la langue corse. Femu a Corsica réclame «un statut d’officialité, un outil, l’Office de la langue corse, des mesures d’ampleur et de reconnaissance immédiates, telles qu’un plan Marshall de la formation, la création de l’agrégation, la redynamisation de l’enseignement et une campagne de corsophonisation généralisée».
Autres points soulevés lors de cette conférence de presse : la santé à travers le conflit ARS. «On ne peut se contenter de voter des motions et laisser les salariés supporter les sanctions judiciaires et attendre depuis deux mois l’ouverture de négociations» ai-je déclaré au nom du groupe. Femu a Corsica renvoie dos à dos, Etat et CTC dans cette affaire pour que de vraies négociations s’engagent avec des interlocuteurs valables.
Enfin, troisième dossier, l’agriculture. S’appuyant sur les dysfonctionnements de la CTC, qui font que la dernière réunion de l’Odarc sur la réévaluation du PDRC (Plan de développement rural de la Corse) a été repoussée, la veille de sa tenue, soi disant faute de quorum, alors que nos élus n’ont même pas été interrogés sur leur intention de s’y rendre ou non, Nadine Nivaggioni a dénoncé pêle-mêle «les montants d’engagement par axe et par filière… la vulnérabilité générale du secteur… l’accentuation des disparités entre filières… des distorsions toujours plus importantes au niveau de la modernisation, des capacités de financement des exploitations et l’aggravation des situations sociales et économiques des exploitants… l’insuffisance de la maquette financière… le très faible nombre d’agriculteurs qui n’ont pas bénéficié des aides (+ 70%)… une politique de saupoudrage… un niveau de l’enveloppe ICHN insuffisant… une politique inéquitable et trop inefficiente»… Femu a Corsica réclame une révision urgente du PDRC.
Pour le reste de cette session, le groupe est intervenu sur nombre de dossiers, le schéma routier, la Convention triannuelle pour l’audiovisuel, l’énergie, la création d’un nom de domaine «point Corsica – puntu Corsica», le dispositif régional de soutien à l’emploi, l’ACA,… une grosse session donc et un groupe toujours aussi présent! Prochain rendez-vous: l’importante session foncière, après huit mois de travaux des Assises du Foncier et du logement le 30 juin.
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