Depuis lundi, une dizaine de personnes sont en garde à vue à Bastia, Borgu et Paris dans le cadre d’une enquête sur un attentat raté ayant eu lieu contre la sous-préfecture de Corte en avril 2012.
Parmi ces personnes figurent deux jeunes filles, une mère de famille, et de très jeunes militants nationalistes, dont la culpabilité n’est en rien prouvée ni même envisageable pour le moment.
Alors que l’Etat français est confronté aux pires exactions des bandes mafieuses en Corse depuis plusieurs années et que les assassinats n’ont jamais été aussi nombreux, sa seule action d’envergure est l’interpellation de membres d’une organisation de jeunes de manière arbitraire dans le cadre d’une affaire secondaire.
Evidemment, cette répression aveugle et insensée ne s’est pas faite sans heurts : portes fracassées, jeunes hommes et femmes violentés, déportations sur Paris, gardes à vue prolongées à 96h, on pourrait facilement croire qu’il s’agit du démantèlement d’une cellule d’Al-Qaïda préparant un attentat suicide dans une grande ville française. Il n’en est rien, il s’agit simplement de jeunes militants nationalistes dont les idées dérangent, et que l’on prend pour cible au hasard à défaut de pourchasser les assassins, racketteurs et dealers qui, eux, continuent tranquillement leurs affaires avec la complaisance de l’Etat.
Au-delà de l’injustice flagrante dont font preuve les services de sécurité français, la fermeté avec laquelle l’Etat s’acharne sur de très jeunes militants inoffensifs tout en faisant semblant de prendre le problème de la criminalité à bras le corps nous paraît inconcevable. Avec plus de 30 assassinats par an, est-il opportun de concentrer de tels moyens sur un attentat datant de plus d’un an ? Pour nous, il est clair que l’Etat est dans un désir de fichage des militants et de pression sur les mouvements indépendantistes.
L’Etat est définitivement incompétent dans la gestion des problèmes de la Corse. Manuel Valls en visite lundi dans l’île voulait certainement du chiffre, pensant qu’à défaut de voyous de gros calibre, il enfumerait l’opinion avec l’arrestation de jeunes militants politiques. Seulement le peuple corse n’est pas dupe, et l’Etat devra répondre de cette erreur gravissime : celle de vouloir établir de manière clairement dictatoriale un délit d’opinion, tout en brouillant les pistes.
A NOSTRA CUSCENZA HÈ RESISTENZA
GHJUVENTÙ INDIPENDENTISTA
Revue de Presse et/ou suite de l’article :
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Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
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