« Ùn ci hè pace… Non c’è pace tra gli ulivi… » Tel est le titre d’un vieux film de De Santis : il raconte l’histoire d’un berger qui lutte, d’abord seul, puis rejoint par ses collègues, contre le représentant de la caste des puissants, lâches et conformistes, asociaux et individualistes…Cela vous rappelle quelque chose ? Quelques évènements, parus à la rubrique des faits divers, peut-être ?
Oui, ce titre nous rappelle cruellement la Corse d’aujourd’hui : è ind`è noi, ùn ci hè pace nè trà l’alivi, nè trà i castagni, nè trà i pini, nè trà l’aranci, nè in cità, nè in campagna, nè in muntagna, nè à l’arice di u mare…Ce constat, amer et pernicieux, nous pouvons le faire tous les jours, àla lecture des journaux, ou en écoutant la radio et la télévision. Nous pourrions nous en contenter, drapés dans l’assurance de ne pas appartenir à « ce monde-là » ; nous pourrions céder à l’indifférence, en disant : « Tant que ça ne me touche pas… » ; nous pourrions aussi, partager le discours du soupçon : » … calcosa ci sarà ! » En somme, nous pourrions nous aussi, nous glisser sous le masque de l’impavidité commune, celle qui observe sans réagir la gangrène qui pourrit de l’intérieur, ou le ver qui taraude l’édifice : quelle que soit la métaphore, c’est de notre société qu’il s’agit et point n’est besoin d’être sociologue, pour constater que ses fondations sont minées de l’intérieur.
Et puis, il y a des évènements qui vous sortent de votre torpeur, qui secouent votre léthargie béate, et qui vous font éprouver à la fois tristesse, colère et…espoir ! C’est ce qui s’est passé, avec l’incendie criminel qui a ravagé l’entreprise de Jean-Jacques Ceccaldi et Gigi Casabianca : comment ne pas éprouver tristesse et colère devant la destruction de leur outil de travail ? Mais comment ne pas éprouver aussi, admiration et espoir devant ces gens qui restent debout devant l’adversité la plus abjecte, qui choisissent l’action et la vie plutôt que l’anéantissement et la défaite ? Il faut souligner, en outre, que la solidarité dont ils ont été entourés, a largement contribué à ranimer l’espoir ; cette solidarité qui s’est manifestée par d’innombrables visites, par des messages de toutes provenances, mais aussi par des moyens humains et techniques généreusement proposés par des entreprises du BTP.
C’est tout cela qui nous pousse aujourd’hui à nous engager dans le pari de la vie : nous sommes certains que d’autres, de nombreux autres, auront envie de secouer le joug que font peser sur nous des gens qui, s’ils n’ont pas des pratiques maffieuses, ont clairement des agissements scélérats. Oui, nous sommes sûrs que d’autres, de nombreux autres, auront envie de renvoyer, à la tête de l’Etat, la culpabilité dont certains de ses représentants nous accablent. Oui, nous sommes certains que d’autres, de nombreux autres, auront envie de défendre la notion de courage ordinaire, celui qui consiste à se lever chaque matin, dans la dignité et l’indépendance, pour aller gagner sa vie.
C’est pourquoi, nous vous invitons à un rassemblement à Evisa, le samedi 1er juin à partir de 11H afin de :
– manifester un soutien public, non seulement à Jean-Jacques Ceccaldi et Gigi Casabianca, mais aussi à tous ceux qui ont subi, ou qui subissent les mêmes actes crapuleux ;
– dénoncer ainsi, les agissements de tous ceux qui veulent prospérer sur le travail d’autrui
– réfléchir tous ensemble à la création d’un collectif, pour peser sur ceux qui ont la responsabilité de traduire en actes concrets, ce qu’ils nomment à longueur d’année « l’Etat de droit ».
Sta pace ch’è no bramemu, tocc’à noi à custruì la !
Vous pouvez nous joindre à l’adresse suivante: aitone2013@gmail.com
Signataires :
Jean-Claude ACQUAVIVA, compositeur
Marie-Jo BELLAGAMBA, avocat
Dominique BIANCONI, enseignante
Jean-Baptiste CALENDINI, universitaire
Thierry CASANOVA, Directeur du Centre d’économie rurale
Bianca FAZI, médecin
Jean-Pierre ORLIAC, enseignant
Marcel TORRACINTA, Directeur Général d’établissements médico-sociaux
Antoine VERSINI, agriculteur
Evisa : création d’un Collectif
Vous trouvez ci-dessus l’appel d’un certain nombre de personnalités qui veulent créer un Collectif à Evisa le ler juin 2013 après l’incendie volontaire d’une entreprise. Nous leur avons adressé le message suivant:
Care voi duie é tutti l’altri,
Bien entendu, nos militants respectifs se sont manifestés dès le début de cette triste affaire en témoignant de leur solidarité à Jean Jacques et à Gigi. La démarche que vous initiez aujourd’hui nous semble essentielle ; le Collectif est par définition un acte collectif responsable, déterminé, un lieu de démocratie directe, sans aucune hiérarchie ni calcul partisan.
Nous apprécions particulièrement votre Chjama par sa hauteur, son ton mesuré et cette invitation, non pas à la vengeance ou à la violence, à la création de milices mais à la responsabilité, à la volonté des hommes et des femmes qui veulent construire une société démocratique, développée de manière plus durable et équitable ; une société de justice, de paix et de tolérance. Mais il faut aussi faire face, par la solidarité,- avec toutes les victimes d’actes similaires ou personnes menacées-, par la force de dissuasion, de conscientisation et de mobilisation que nous sommes à même de créer toutes et tous ensemble.
Avec l’accord de Jean Cristophe Angelini, président du groupe des élus de Femu a Corsica à l’Assemblée de Corse, de Inseme, du PNC et de a Chjama naziunale, nous demandons à tous nos réseaux de relayer votre appel et de participer au rassemblement d’Evisa. Ci saremu, forti é uniti, per dà à a Corsica un altru versu più dicisu é più sulidariu.
Fratellanza à tutte é tutti é a prestu*
(…)
Corsicainfurmazione.org by @Lazezu
Revue de Presse et/ou suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux, des blogs politiques