(Unità Naziunale – Publié le 15 avril 2018 à 14h44) Rendez vous incontournable pour le parti indépendantiste, l’Assemblée Générale. Dès 14h00 de nombreux militants et sympathisants se sont réunis devant la faculté de Droits.
Motion(s) d’orientation politique et motion(s) de structuration sont proposées en ce moment dans l’amphithéâtre de la Faculté de Droits. Soumises aux débats et aux votes des militants qui ont été conviés ce dimanche.
Corsica Libera est un parti Indépendantiste partenaire de la coalition Pè A Corsica (Femu A Corsica, PNC, Inseme per a Corsica) et ce, depuis 2015, inscrit dans une Lutte Institutionnelle renouvelée.
La lutte institutionnelle ayant remplacé la lutte armée et une grande partie de la lutte de Masse depuis 2014 et 2015.
Lutte de Libération Nationale (LLN) qui depuis sa création s’est battue pour la Langue Corse, la défense du littoral, les prisonniers politiques (rapprochement libération amnistie), le foncier, le statut fiscal et social, la reconnaissance du peuple corse, son autonomie et son autodétermination. La santé, les transports, tout ce qui a pu être proposé dans les différentes communications du tryptique.
En 2014, le FLNC UC prend une initiative majeure, celle d’abandonner le terrain de la résistance armée. Depuis la Lutte Institutionnelle remporte des victoires électorales (Territoriales, municipales, Législatives)
Corsica Libera aujourd’hui va décider de son avenir proche en rappelant les fondamentaux et revendications historiques.
- Son mode de fonctionnement interne et structurel
- Son mode de fonctionnement externe
- L’occupation du terrain
- Son positionnement politique
- Son soutien aux prisonniers politiques et recherchés
- Mise en place de son nouvel exécutif
Revue de Presse
(France3Corse) (Alta Frequenza) (Corse Net Infos) (Corse Matin)
DISCOURS D’INTRODUCTION D’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE :
Cette assemblée a un caractère particulier pour plusieurs raisons majeures qui doivent être toutes énoncées ce prochain dimanche.
La première et la principale qui doit être répétée sans cesse et comprise par tous : le nationalisme corse, le mouvement nationaliste, les mouvements nationalistes n’ont jamais été aussi fortement présent au centre de l’échiquier politique. Ils ne l’ont jamais quitté, sous ses formes diverses, clandestines ou publiques. Ils se sont même renforcés. Le mouvement national est devenu définitivement incontournable. Même les substrats de forces politiques à obédience française lui sont désormais subordonnées.
La seconde raison majeure est que nous, collectivement, avons dépassé le cap des mois et des années nécessaires à l’apprentissage et à la préhension du pouvoir. Désormais nous sommes, à Per a Corsica, en situation pleine de l’assumer car nous en avons cerné les contours et défini pleinement les enjeux. Il nous sera f difficile de ne pas assumer pleinement les responsabilités qui sont les nôtres comme il nous sera impératif d’avoir la volonté, à Corsica libera, de le faire de la façon la plus révolutionnaire qui soit.
Pour résumer notre propos en une image : SOUS LA GESTION, LA RÉVOLUTION.
La troisième raison, naturelle, est la Situation Internationale et Européenne.
Une planète déchirée. Du radicalisme islamiste à la folie des puissances, du FMI moribond au MES (Mécanisme Européen de Stabilité) dépassé, des États rois aux nations endettées, jamais les inégalités n’ont été aussi grandes, jamais depuis plus d’un demi-siècle, la guerre aussi proche de nos villages.
La coalition Pè a Corsica est aux antipodes de tout cela. Nous pensons encore possible le retour à la stabilité financière et nous œuvrons en ce sens, nous croyons en la paix, nous avons fait la paix, et nous sommes persuadés que les peuples n’ont besoin que d’une égalité de traitement pour que rayonnent à nouveau les lumières, pour que renaisse l’espoir, per ch’ellu campi in pace u populu corsu.
PER CH’ELLU CAMPI IN PACE U POPULU CORSU
Et c’est ici, en quatrième point que naissent les solutions, que nait LA solution, celle que seul notre parti porte depuis 45 ans : L’indépendance.
Tant que le peuple Corse ne maitrisera pas son destin, son immigration, tous les pans de son économie, tant que l’Etat français niera notre droit fondamental à disposer de nous-mêmes, nous n’aurons pas la paix. Nous n’aurons pas la paix car nous aurons leurs guerres, leur laïcité décadente, leur éducation obsolète, leur économie mourante, leur fiscalité étouffante et leur vision borgne de ce qu’est le social.
Depuis la création du FLNC en 1975, le peuple Corse a entamé une marche irréversible vers son indépendance, faite de drame, de deuil, de sang et de peines, mais faite de constance, de fidélité, de luttes et d’idéologie aujourd’hui appelé de ses vœux par tout un peuple, u nostru, u populu Corsu, ellu sì ch’ell’hè in mossa, perchè noi, noi a sapemu, noi a sapemu dapoi anni è anni chì A popolu fattu bisogn’à marchjà !!!
A popolu fattu bisogn’à marchjà !!!
Voici la MOTION D’ORIENTATION GÉNÉRALE
Corsica libera, principal parti indépendantiste et partenaire de la coalition Pè a Corsica, qui gouverne, sans interruption, depuis 2015 l’ancienne CTC puis la nouvelle Collectivité de Corse, rappelle ici son engagement sans faille au sein de la lutte institutionnelle.
Cette lutte, inscrite dans le fameux triptyque de lutte des années 80, n’est pas pour nous une nouveauté. Nous sommes les enfants légitimes des CCN, puis du MCA et de La Cuncolta.
Corsica Libera se revendique donc, de plein droit, véritable héritier de la Lutte de Libération Nationale impulsée par le FLNC. De plus, avec la création de Corsica Nazione, nous avons systématiquement cherché une convergence patriotique et stratégique.
Ses militants, jeunes et historiques, sont porteurs d’un invariable message, le message fort de ceux qui, pendant de longues décennies à présent et parfois au détriment de leur vie ou de leur liberté, ont lutté pour l’indépendance de cette terre, ont été les principales forces de propositions (leurs idées sont depuis plus de vingt ans aujourd’hui au centre de tous les débats à l’Assemblée de Corse, comme à Paris) au cœur même du débat politique.
Ces propositions sont notamment matérialisées à travers le Corsica 21 et les quaterni di l’indipendenza s’inscrivant eux mêmes dans la ligné du projet de société rédigé en son temps par le Front de Libération Nationale de la Corse.
Notre combat est aussi celui de ceux qui ont lutté pour sauver la langue et la culture corses et ont fait que la Corse ne soit pas un îlot de béton dans la méditerranée par la préservation de son littoral.
Tout ce qui occupe en effet les élus de la Corse et le débat parisien aujourd’hui, à savoir, l’inscription de la Corse à l’Article 74, le statut de résident, la cooficialité de la langue corse, les statuts fiscal et social, la reconnaissance du peuple corse, l’autonomie, l’autodétermination et après elles l’indépendance, les transports, la santé, l’éducation sont autant de sujets que notre parti, et ses prédécesseurs dans la lignée historique de la Lutte de Libération Nationale, a porté et porte encore aujourd’hui au débat public.
Aujourd’hui notre résistance s’inscrit dans ce débat public et renforce le choix historique du processus de démilitarisation et de, paix par le FLNC. Cette paix qui est l’oeuvre unilatérale et, fait majeur, sans aucune contrepartie du FLNC, en 2014, a conduit l’ensemble du mouvement nationaliste aux responsabilités et au règlement démocratique et institutionnel des questions corses.
Cependant, notre détermination est intacte. Elle est inébranlable et ne nous fera jamais dévier de notre objectif: l’indépendance nationale.
Notre parti, s’il possède aujourd’hui un certain nombre d’élus, demeure un grand mouvement populaire s’appuyant sur une base militante très importante répartie dans chaque régions de notre pays.
Nos militants se tiennent prêts à être mobilisés et en pointe des combats des luttes publiques dès lors que la nécessité s’en fera ressentir. Ce fut d’ailleurs l’esprit de notre participation massive à la manifestation du 3 février à Aiacciu.
Nous serons présents en permanence sur le terrain de toutes les luttes, contre la spéculation immobilière, la colonisation de peuplement, le trafic de stupéfiant, avec pour seule préoccupation la défense du peuple corse…
Corsica Libera ne relâchera jamais sa vigilance dès lors que les intérêts du peuple Corse et de la Corse seront menacés.
Pour les questions liées à l’emploi, si notre parti est fier historiquement d’avoir participé à la création des outils majeurs définis comme des contre-pouvoirs et en particulier à celle du STC (aujourd’hui première organisation syndicale de Corse), il n’en reste pas moins à l’écoute de tous les membres de la société civile, des travailleurs indépendants, artisans et chefs d’entreprise comme des salariés, d’autant plus des chômeurs et retraités.
Cependant, inquiets de voir, aujourd’hui réunie dans quelques mains seulement la majeure partie du capital économique de la Corse, là encore nous saurons rester vigilants et attentifs. Pour nous la justice sociale est l’expression majeure de la solidarité nationale.
Concernant la crise financière qui a touché la Corse par rebond de la France ces dernières années, il semble désormais patent que celle-ci est structurelle et parallèle à une certaine libéralisation arbitraire et orientée de l’économie. Aussi, nous ne sommes pas dupes quant aux mensonges de reprise de la croissance véhiculés par le pouvoir parisien et ses relais médiatiques.
Nous exigeons, car nous considérons cela comme primordial, que les compétences en matière d’emploi et de développement économique soient toutes dévolues à la Collectivité de Corse afin de mettre en place de nouveaux dispositifs pour assurer la cohésion sociale.
Si l’objectif commun aux partis signataires de Pè a Corsica est aujourd’hui l’obtention d’une autonomie de plein droit et de plein exercice, Corsica Libera considère que celle-ci ne doit être, si le peuple en décide ainsi, qu’une étape dans l’accession à l’autodétermination et l’indépendance de ce Pays.
Corsica Libera est plus que jamais convaincu que notre peuple choisira démocratiquement la voie de son émancipation et de l’indépendance nationale dès lors que les conditions seront réunies.
MOTION :
1. Notre parti se reconnait parfaitement dans la démarche actuelle de Per a Corsica et apporte un soutien à tous les élus actuels de la démarche Pè a Corsica, territoriaux, municipaux ainsi que nos trois députés. Nous rappelons toutefois que nous soutiendrons cette démarche de façon inébranlable jusqu’au processus d’autodétermination qu’elle a acté.
Afin de préserver la démarche d’union et de renforcer la place de CL, il est important de construire un rapport suivi et constant entre élus de CL et mouvement politique par le biais d’une structure de coordination assurant des rencontres régulières et suivies entre les élus de l’Assemblée et des militants désignés par le mouvement.
Il est prioritaire d’organiser au plus vite une réunion de toutes les composantes de la majorité, faute de quoi, à l’incompréhension succèdera le doute puis la suspicion. Il est temps de poursuivre le dialogue loyal qui nous a conduit à la victoire et de répondre aux exigences de transparence et de cohérence que le peuple corse attend de nous.
2. Les questions de la formation, de la santé, de la dignité des personnes âgées, de l’accueil et la prise en charge des handicapés (de l’inclusion scolaire), du rural, de la précarité et du logement sont pour notre parti des préoccupations majeures.
3. Le peuple corse, communauté de destin autant que de projet et de culture, est constitué d’une population historique et de toutes celles et tous ceux qui, au fil du temps, ont développé ce sentiment d’appartenance sincère, profond, inaltérable qui est notre ciment commun. Il est seul sur cette terre à pouvoir décider de son avenir. Rien ne doit l’empêcher d’accomplir son destin national. Corsica Libera accompagnera le peuple corse dans toutes ses luttes émancipatrices. Notre parti reste vigilant concernant la constante tentative de déstabilisation démographique qu’une logique toute coloniale continue à nous faire subir.
Nous devons promouvoir des solutions concrètes dans les domaines où nous avons la capacité d’agir, afin de continuer à mobiliser l’ensemble des corses dans une confrontation démocratique et populaire avec l’Etat.
Tamanta strada …. E forza tempu di ripiglia a strada di a lotta naziunale e d’esse l’autori di a nostra storia.
4. Corsica Libera réaffirme sa position relative au statut de résident. Elle demeure une mesure de protection nécessaire aux intérêts du peuple Corse.
La spéculation immobilière et la dépossession de la terre s’est accélérée et intensifiée depuis le dépôt des armes du FLNC. Depuis le vote de la CTC (a la majorité) nous réaffirmons que toutes acquisitions de biens ne respectant pas les 5 ans de résidence sont considérés comme illégales.
Aussi nous nous opposerons toujours aux projets de spéculation immobilière contraire aux intérêts du peuple Corse. Par les différentes propositions que nous présentons dans cette motion, nous sommes persuadés que nous avons la capacité à modifier le rapport de force au sein de la représentation élective et de faire avancer les objectifs du mouvement national :
-Restituer au peuple corse l’ensemble des outils de sa souveraineté.
-Modifier profondément la Corse en créant les conditions d’un réel développement économique au service de nos intérêts collectifs, et permettre à notre peuple d’exercer pleinement ses droits démocratiques, et vivre dignement sur sa terre.
5. Enfin, Corsica Libera réaffirme ici sa volonté d’accéder à l’indépendance de la Corse, dans une démarche démocratique et apaisée qui interviendra au terme d’un véritable processus d’autodétermination. Ceci bien entendu après les dix années du contrat de mandature actuel.
6. Exiger le rapprochement des prisonniers, leur libération anticipée, l’arrêt des poursuites, la fin des mesures coercitives de type FIJAIT, et, à terme l’amnistie, n’est pas une posture de principe mais bien la volonté de traduire activement un changement de rapport entre l’État français et la Corse !
7. L’Assemblée Générale mandate la Cunsulta et ses délégués, représentant l’ensemble des sections du parti, pour qu’elle se réunisse le mois prochain et qu’elle définisse de nouvelles modalités d’organisation devant permettre la mise en œuvre des orientations de la présente motion et d’en modifier en conséquence le règlement intérieur de notre parti.
Nos élus, et l’ensemble du mouvement national, doivent clairement porter le message que refuser de prendre en compte la question politique des prisonniers et recherchés c’est refuser d’engager les rapports entre la France et la Corse sur la voie de la paix et du dialogue. Ce qui, à notre sens, représenterait une erreur lourde de conséquences.
Pour conclure, nous saluons nos frères de lutte aujourd’hui encore incarcérés ou recherché, pour avoir porté haut et fort les revendications de la Lutte de Libération Nationale et les assurons de toute notre détermination à arracher à la France les conditions de leur libération et de leur amnistie.
EVVIVA U POPULU
EVVIVA A NAZIONE
EVVIVA À CORSICA LIBERA
EVVIVA A LOTTA D’INDIPENDENZA
Les photos de CORSICA LIBERA AIACCIU
L’Assemblée Générale s’est terminée aux alentours de 18h10