Statut de co-officialité de la langue Corse, à parité avec le français : c’est voté. L’assemblée de Corse vient de donner une majorité au rapport présenté par Pierre Ghionga et portant sur le statut futur de la langue.
36 voix pour et aucun vote contre ont été enregistrés, au terme de deux jours de réunions concertations et autres commissions.Deux jours marathon pour que l’Assemblée donne une majorité à ce statut.
VIDEO : RESULTAT DU VOTE ET AMBIANCE AU SEIN DE L’ASSEMBLEE DE CORSE
LE MOUVEMENT NATIONAL UNI
Saveriu Luciani, élu du groupe Femu a Corsica, professeur de corse :
« Fieru quantunque, è st’emuzione di quelle chì vi piglia à l’assuffrettura. È po dinò l’impressione, infine, d’avè fattu qualcosa d’utule per stu paese. Quelli più vechji o puru quelli di i mo tempi a puderanu capì. Tempu finita a dichjarazione di Bucchini, sta sciaccamanata generale ch’ùn vulia più compie, cù st’imbuleghju di pressione, di sullevu è di stanchezza. Iè, sta sciaccamanata, à …tempu sincera è bramosa, chì vi face scurdà di e
gattive chigne d’unipochi d’eletti chì « anu capitu tuttu » è chì fughjenu à a zitta à a muta.
È guardendu ingiru à mè sta reazzione strasurdinaria, aghju pensatu à i nostri morti, ma prima à i mei, quelli chì venianu da i seculi è chì parlavanu un Corsu ch’ùn parleremu mapiù. Dopu, aghju pensatu à quelli chì si sò battuti st’ultimi cinquant’anni, pulitichi è culturali, militanti, maestri di scola ; eranu tanti cù i so sacrifizii. Femu a Corsica hà vutatu per elli, dinò. Poi mi sò venuti à l’ochji i vivi, i nostri vechji chì ci accumpagnanu cù e so parolle di mill’anni, chì puru capiscenu megliu avà e voglie santissime di i so figlioli : « parlà è salvà sta lingua ».
Chì per elli, da sempre, era stata quella di u so campà, ancu quand’elli vi spiegavanu ch’ella ùn era micca « una lingua ». L’ultime seconde, sò state per i mo figlioli, per tutti i nostri figlioli è e leve future di sta terra. À elli st’attu di fede, ch’elli ci veghinu u sensu storicu di ciò ch’è no femu : stu votu per dalli a forza di fà cum’è noi, è ancu di più. È po cuntinuà, sempre sempre, senza piantà è mai rifiatà.
Allora avà chì a strada hè aperta, pocu impreme Parigi è i so ghjudici è Parigi cù e so lege. I corsi anu sceltu : « iè, una strada ci hè ! ». A cunclusione di a mo intervenzione in u dibbattitu, citava un’amicu, un gran’pueta alisgianincu : « a fola nasce, a mete si tene, a mo lingua hè a pace è l’avvene » Cusi sia ! ».
Fabienne Giovannini, élue du groupe Femu a Corsica :
« Un emuzione tremenda. Tamantu travagliu, noi, quelli nanza a noi, i ghjôvani oghje chi ci fièghjanu. Veramente un piacè tremendu d’avè avutu l’immensu onore d’avè partecipatu à ssu votu storicu. Un messagiu pusitivu à u nostru populu, à Parigi, à l’Auropa ! L’émotion a envahi tous les bancs de l’Assemblée, y compris les élus qui n’avaient pas participé au vote. Nous avons écrit l’histoire ».
Michel Castellani, élu du groupe Femu a Corsica :
« J’ai ressenti une énorme émotion. Au moment où le vote est tombé, j’ai pensé, d’un coup, à tous ces gens qui ont fait tellement de sacrifices pour notre langue, à tous les poètes, les culturels… tout simplement à tous les Corses qui l’ont parlé, y compris mes parents qui n’ont communiqué avec moi qu’en langue corse. J’avais, aussi, une émotion en pensant à tous les combats que nous avons déjà menés. Je me souviens, il y a 30 ans, de ce vote où nous avions déjà arraché un premier pas sur l’enseignement du corse. Cette fois-ci, le pas est décisif. J’espère que Paris tiendra compte et prendra acte de cette décision démocratique d’une Assemblée de Corse élue ».
Mattea Lacave, élue du groupe Femu a Corsica, enseignante bilingue :
« Je suis très contente et émue, parce que nous avons vécu un moment historique. Cela fait des années que nous autres, Nationalistes, nous nous battons pour l’officialisation de la langue corse. Ce vote prouve que nous ne nous sommes pas trompés. Je voulais, aussi, rendre un hommage à tous ceux qui, ce soir, ont fait un pas en avant, qui n’étaient pas forcément au départ sur cette position de coofficialité, mais qui ont su comprendre. Ils ont, comme nous, un amour immodéré de notre langue. Ils ont conscience que la survie de la langue est un besoin de notre société. Ils ont su en faire une revendication légitime. Je veux, enfin, rendre hommage à Pierre Ghionga qui a su faire preuve de courage politique avec ce rapport et à Marie-Antoinette Santoni-Brunelli qui ne s’est pas alignée sur la position de son groupe et, de manière courageuse, a participé à ce vote historique. En tant qu’enseignante bilingue, ce vote est la concrétisation d’un travail, à la fois, professionnel et politique. C’est un grand espoir pour la Corse, pour notre peuple, pour les générations futures pour construire une société apaisée sur un chemin d’épanouissement personnel et collectif ».
Gilles Simeoni, co-leader du groupe Femu a Corsica
« J’éprouve beaucoup de joie et d’émotion avec la conscience d’avoir participé à un moment important, sans doute historique, et la satisfaction du devoir accompli. Je pense à toutes celles et ceux qui ont permis que ce moment se réalise et, bien sûr, aux générations de femmes et d’hommes qui ont œuvré pour que notre langue vive. Certains ne sont plus là. Je pense, aussi, avec émotion aux générations à-venir pour lesquelles nous nous battons et qui pourront connaître leur langue, vivre leur culture, savoir d’où ils viennent pour décider où ils veulent aller ».
Jean-Christophe Angelini, président du groupe Femu a Corsica
« C’est, bel et bien, un moment historique avec un phénomène relativement inattendu à bien des égards. Une très large majorité, qui dépasse de très loin les contours de la seule majorité territoriale, s’est prononcée en faveur du rapport. Il n y’a pas eu d’opposition frontale, pas d’hostilité, pas de vote contre. Ce qui va permettre de renvoyer, d’abord à la société corse, un signal d’avenir et d’apaisement et, ensuite, à Paris, un signal fort en espérant que le gouvernement et l’Etat sauront prendre l’exacte mesure et engager le processus de coofficialisation comme une très large majorité de la CTC leur a demandé ».
Écoutons le président de Femu a Corsica, Jean Christophe Angelini sur Alta Frequenza.
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Corsicainfurmazione.org by @Lazezu que je comprenne bien, demain les CRS vont devoir parler #corse pour travailler en #corse ? #cuufficialità
Revue de Presse et/ou suite de l’article :
sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, Sur Corsica, Sur le Journal de la Corse,
Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI)
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