A l’occasion de la sortie du livre de Christian Mondoloni, intitulé « Corse, Renaissance d’une nation » dont il signe la préface, Edmond Simeoni explique, à Corse Net Infos, l’importance de cet ouvrage au moment où une nouvelle période politique s’ouvre dans l’île. Pour la figure historique du nationalisme corse qui voit arriver en débat à l’Assemblée territoriale certains des combats qu’il a menés avec d’autres depuis 40 ans, l’heure est propice à une émancipation. Mais, il faudra contraindre un Etat réticent à l’accepter.
– Pourquoi avez-vous décidé d’écrire la préface de ce livre ?
– D’abord, parce que Christian Mondoloni est un militant de la première heure et un militant exemplaire. Avec Xavier Belgodère et d’autres, il nous a accompagnés à partir des années 70. Il a été l’un des hommes les plus actifs dans la construction du livre « Autunumia », dans la réflexion politique et économique stratégique tout au long de ce combat. Ensuite, nous avons décidé d’écrire cette préface parce que nous rentrons dans une nouvelle période où les problématiques sont bien posées et bien connues. Il faut un élan décisif du peuple corse pour trouver, dans la démocratie et dans la concertation générale, des solutions conformes à ses intérêts collectifs.
– Ce livre est-il important ? Si oui, en quoi le serait-il ?
– D’un point de vue factuel, il n’apporte pas de révélations considérables, encore qu’il y ait des citations importantes. Mais, c’est un livre essentiel dans la mesure où il établit le lien entre tous les comportements du pouvoir central en matière de terre, de langue, d’identité, de démographie, de démocratie… Ce livre montre bien la politique de colonisation que nous subissons. C’est très important au moment où débouchent les travaux de l’Assemblée de Corse sur, notamment, la coofficialité, le statut de résident, les Arrêtés Miot et le transfert de la compétence fiscale.
– C’est-à-dire ?
– Il est un petit peu le sas des démarches de progrès. Nous attendons avec impatience que s’engage ce débat public. Nous pensons que la Corse, dans son ensemble, veut garder son identité collective, trouver la démocratie et veut, surtout, que l’on cesse de mettre en action des politiques qui nient son identité collective et nous réduisent à la disparition.
– Ce livre parle de la lente prise de conscience par les Corses de leur identité collective. Pensez-vous que le temps est mûr pour ces changements pour lesquels vous luttez depuis 40 ans ?
– Lorsque nous avons commencé la lutte, la Corse était corse, mais ne savait pas qu’elle l’était ! Elle ne subissait pas toutes ces mainmises. Aujourd’hui, les Corses, à travers toutes les épreuves vécues, à travers des documents comme ce livre et d’autres démonstrations faites par d’autres personnes dans l’île, ont compris que l’enjeu était considérable. Nous sommes à l’heure de l’émancipation des peuples, de la multiplication des statuts d’autonomie qui sont au nombre de 87 en Europe. Près de 300 millions d’Européens vivent dans le régionalisme ou le fédéralisme politique. La Corse est tout à fait indiquée, avec son insularité, son histoire, sa mémoire, sa population et sa diaspora, pour postuler vers le chemin de l’autonomie interne.
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Revue de Presse et suite de l’article :
Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI), sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM
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