Plusieurs habitants de la région de Cargèse ont manifesté, samedi, aux abords du site de Ghjuncaghja où se déroulent les travaux, pour dénoncer la destruction des vestiges médiévaux présents sur le terrain
Un vent de colère et d’indignation souffle à Paomia, sur la commune de Cargèse. Depuis la publication de l’affaire, le mois dernier (notre édition du 3 avril), de nombreux habitants du village et de la microrégion ont découvert une situation qu’ils jugent« intolérable et inacceptable ».
Alertés par l’étudiant en archéologie, Jean-Baptiste Mary, spécialiste de la question, ils ont donc décidé de se mobiliser pour « défendre un patrimoine historique et archéologique majeur. »Réunis samedi matin au hameau de Rondulinu, ils ont organisé une merendella « symbolique » à quelques mètres seulement du site de Ghjuncaghja, où se construit la villa qui fait polémique.
« Les travaux de cette résidence secondaire de 169 m2 ont débuté durant l’été 2012, avec la réalisation d’une piste,ont expliqué les manifestants. Le chantier, qui en est actuellement à l’étape des fondations, a ensuite occasionné la destruction de la moitié de l’habitat médiéval présent sur le terrain, ce qui signifie que des couches d’histoire ont d’ores et déjà été rasées. »
« Un permis de construire illégal et caduc »
Entouré par des amis, des voisins et des archéologues, Jean-Baptiste Mary, lui-même originaire de Paomia, évoque le dossier en connaissance de cause.
« Dès 2011, j’ai réalisé une prospection-inventaire de la commune de Cargèse, puis une prospection thématique pour étudier ses hameaux médiévaux,relate l’étudiant inscrit à l’université d’Aix-en-Provence. La Commission interrégionale de la recherche archéologique (Cira) a d’ailleurs attesté de l’intérêt scientifique de ce travail. »
Un intérêt officiellement reconnu, également confirmé par Émilie Tomas, archéologue spécialiste de la période médiévale, qui a participé aux prospections et aux relevés topographiques effectués sur le site de Ghjuncaghja. « La majorité des habitats médiévaux de Corse connaissent une occupation pérenne,précise-t-elle. Ici, il s’agit de structures en élévation encore conservées, seule une trentaine d’habitats de ce type existant toujours sur l’île actuellement. Des vestiges comme des céramiques sont présents en surface et demanderaient donc un examen approfondi. »
Revue de Presse et suite de l’article :
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