La semaine dernière Corsica Libera par l’intermédiaire de ses élus à posé une question orale et proposé une motion aux responsables de l’Assemblée de Corse, voici la question orale : QUESTION ORALE DEPOSEE PAR Mme Josépha GIACOMETTI AU NOM DU GROUPE « CORSICA LIBERA » OBJET : Gel des projets sur zones sensibles et protégées.
Madame la Conseillère Exécutive en charge du Padduc, Le week-end dernier nous dénoncions avec les associations de défense de l’environnement un projet immobilier à vocation touristique sur le Site de la Testa Vintilegna.
Depuis plus de 40 ans la Testa attise les convoitises, dans les années 90 de grands groupes financiers projetaient d’y construire des dizaines de milliers de lits. A cette époque déjà la mobilisation du peuple Corse avait déjoué ces plans.
Aujourd’hui le projet a un nouveau visage mais la finalité est la même. Depuis la semaine dernière, nous avons pu entendre dans la presse différentes versions, ou du moins des versions qui s’ajustent au fil de l’eau de la part du porteur de projet, la commune de Figari :
– projet agri touristique avec rénovation du bâti agricole (en changeant sa vocation) avec plantations d’immortelle,
– hôtel restaurant de luxe,
– petites habitations,
– maisons de saisonniers.
S’agissant du projet agritouristique, nous nous interrogeons sachant par exemple que la Chambre d’agriculture de Corse du Sud avait donné un avis défavorable. Et puis de quel type d’agriculture s’agit-il ? Une agriculture alibi. Une réhabilitation du bâti agricole qui pourrait devenir un prétexte pour l’extension des constructions et où éventuellement l’agriculture pourrait alimenter le folklore. Alors aujourd’hui, il y aurait ceux qui voudraient développer la Corse et ceux qui voudraient la paralyser, la condamner au non développement.
Mais la véritable question est quel choix de société faisons-nous ? De quel développement parle-t-on ?
S’agissant de la Testa Vintilegna, si la commune fait le choix de l’agri tourisme, il aurait fallut engager une véritable concertation avec les représentants du monde agricole. Pour qu’un pseudo projet d’agri tourisme ne soit pas le Cheval de Troie de la spéculation. Sinon c’est du folklore, un alibi. De plus on se rend compte qu’avec la complicité des services de l’Etat les espaces protégés disparaissent peu à peu de la cartographie du site. Malheureusement ce type de mécanisme peut avoir valeur d’exemple dans beaucoup d’autres projets sur d’autres communes.
La question du choix de développement, de l’aménagement durable de la Corse c’est logiquement le PADDUC qui doit y répondre. Nous y travaillons tous en ce moment même, au sein des ateliers pour l’élaboration de ce PADDUC, avec l’ensemble des groupes de cette assemblée, les associations, les institutions.
Mais nous sommes en même temps dans une période où parallèlement à ces travaux on voit ressurgir ici et là des projets qui se fondent sur le modèle de l’ancien Padduc qui a été massivement rejeté par les Corses puis retiré par ses promoteurs. En ce moment même nous le savons, des élus locaux qui ne disposent pas de l’ingénierie nécessaire et subissent des pressions, risquent sans le vouloir de se trouver dépassés par les intérêts spéculatifs qu’ils auront suscités. Mais il existe aussi des projets qui portent en eux une vision de développement radicalement différente de celle qui se dessine dans les travaux que nous menons actuellement.
C’est à nous, au travers du PADDUC, de concilier le projet global avec le développement de l’ensemble de tous les territoires.
De plus, parallèlement à ces travaux, la commission Chaubon travaille sur la réforme institutionnelle, qui pourrait conférer à notre île un nouveau cadre et de nouveaux moyens et où est aussi débattu le statut de résident qui, nous en sommes convaincus, pourrait contribuer à enrayer les mécanismes spéculatifs.
Nous savons trop combien les mauvais choix de développement peuvent coûter.
Alors aujourd’hui nous nous interrogeons lorsque nous voyons des projets comme ceux des golfs en Balagne, lorsque nous entendons les déclarations du maire de Figari, (dont nous ignorons si elles sont exactes) qui affirme travailler depuis 4 ans sur le projet en étroite collaboration avec les services de la CTC.
Nous savons, Madame la conseillère Exécutive, que vous avez fait partie des élus qui, comme ceux de la mouvance que nous représentons, se sont opposés à l’ancien Padduc, nous savons aussi pour y participer activement, que vous vous impliquez fortement pour que le prochain PADDUC soit fondé sur un développement maîtrisé et durable.
Alors nous voudrions avoir des éclaircissements, car il n’est pas possible que vos services travaillent sur des projets de cette nature alors que notre assemblée s’est prononcée unanimement en faveur de choix radicalement différents.
Dans ces conditions et afin de lever toute ambigüité, êtes vous prête à demander à l’Etat de suspendre la délivrance de toutes autorisations d’urbanisme sollicitée sur les zones sensibles et protégées ?
Etes-vous favorable à un report de l’adoption par les communes de leurs documents d’urbanisme jusqu’au vote du futur PADDUC ?
Je vous remercie.
Josépha Giacometti
CORSICA LIBERA (réponse de la conseillère Maria Guidicelli)
Revue de Presse et suite de l’article :
Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI), sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM, sur Alta Frequenza, sur RCFM
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