La manifestation organisée en soutien à Aurore Martin cet après-midi fait suite à une semaine forte en émotions. L’arrestation de la militante qui avait été programmée mardi dernier, trois jours à peine après sa réapparition, s’est terminée en une opération médiatique, dans laquelle la détermination des opposants au mandat d’arrêt européen est venue à bout temporairement de l’extradition d’Aurore Martin.
Pour la première fois en Pays Basque, l’entêtement répressif de la police française s’est retrouvé dans l’obligation de céder devant la détermination et la voix de la raison.
Cette tentative d’arrestation, durant laquelle les policiers n’ont pas hésité à faire preuve de violences, ne permet aucun doute quant aux intentions du gouvernement français quant à l’application de la décision judiciaire de Pau. Le ministre de l’Intérieur Guéant a réagi deux heures après l’avortement de l’opération policière pour confirmer qu’Aurore Martin serait envoyée en Espagne. Face à la mobilisation qui gagne du terrain tous les jours, malgré des prises de position peu habituelles de la part d’élus du MoDem ou du PS départemental qui soutiennent la militante abertzale, le gouvernement a décidé de jouer la carte de l’entêtement répressif, en collaboration avec l’Espagne. Même le représentant local de l’UMP Max Brisson est défavorable à une telle opération policière.
La remise coûte que coûte d’Aurore Martin aux autorités judiciaires espagnoles est une priorité absolue pour le gouvernement français. Le précédent qu’il souhaite mettre en œuvre avec cette opération rentre dans une décision prise en haut lieu : après avoir bloqué les comptes bancaires de militants de Batasuna, après avoir arrêté ses dirigeants et perquisitionné son local, le gouvernement et la justice française s’attachent aujourd’hui à écarter physiquement une militante de Batasuna, en se servant du mandat d’arrêt européen. Un précédent qui lui permettra ensuite de recommencer, et en bout de compte, de museler la revendication indépendantiste basque. Plus que jamais la mobilisation est de mise pour arrêter cette dérive répressive
Editorial par par Antton ETXEBERRI
Le journal du Pays Basque
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