La majestueuse épopée aura duré six ans; en football, c’est long, six ans. L’amateur de football aura vécu ces très belles années sa passion à travers le Barça, seul contre tous.Et puis, un soir, à Munich, le ressort s’est cassé et ce Barça a explosé, ivre de fatigue, plutôt de lassitude. Et, déjà, on se sent comme orphelins parce qu’on sait, ou plutôt on sent que la fabrique de rêves est -au moins provisoirement- enrayée.
Le début de la fin?
Peut-être deux victoires
Le début de saison de Barcelone fut étincelant et il serait simpliste de faire intervenir des raisons technico-tactiques pour expliquer ce qu’on peut appeler une dépression. Un régiment de psys aurait sûrement un diagnostic plus juste qu’une armada d’experts es-football. Car, à vrai dire, il s’agit sûrement moins de football que de lassitude dont il est question.
Il nous semble que ce terme est le plus adéquat pour marquer le désenchantement. On ne date pas une lassitude, il n’y eut pas de rupture, pas d’élément déclencheur, juste un léger et insidieux parfum d’automne. Curieusement, deux victoires nous avaient laissés sur des sentiments perplexes :
-au moins de février, en quarts de finale de la Coupe d’Espagne, le Barça reçoit le Real et réalise un match somptueux qu’il aurait dû gagner 5-0 mais qu’il ne gagne que 3 à 2. Au retour, défait 2-1,il est éliminé.
-au mois de mars, en huitièmes de finale de la Champion’s League, le Barça élimine le Milan AC 4-0 après avoir perdu 2-0 à l’aller. Mais, de la 75 ème à la 89 ème minute, alors qu’il mène 3-0, il panique totalement, renvoie le ballon en touche, gagne du temps. Ce n’est pas la marque de fabrique de la maison.
Ces deux signaux -de prime abord insignifiants- nous avaient rendus dubitatif. Il y avait comme une petite musique de fausses notes. La qualification difficile contre le Paris Saint-Germain n’avait fait qu’entériner un doute. En championnat, les victoires devenaient tirés par les cheveux.
Dans 50 ans, on parlera d’eux
Ce n’est pas que le Barça ne voulait plus, c’est qu’il ne pouvait plus. Ce n’est pas de l’adversité qu’il avait à craindre mais de lui, de son overdose de succès, de gloire, de triomphe. Prenons par exemple Busquets-Xavi-Iniesta-Messi. Depuis 6 ans, le quatuor majeur a gagné tout ce qu’il était possible de gagner, ils sont sortis de la Masia et ont mis le monde du foot à leurs pieds. Dans 50 ans, les ados se rappelleront d’eux avec des éclairs dans les yeux comme les seniors se remémorent avec gourmandise le Brésil 1970. Car il s’agit bien de cela : les Barcelonais sont des héros footballistiques ad vitam eternam.
Aujourd’hui, les têtes ne suivent plus, minées par un jeu si sophistiqué qu’il demande une abnégation, une concentration infernales qu’ils ne peuvent plus assumer.
Revue de Presse et suite de l’article :
Sur le Journal de la Corse, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info (CNI), sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM
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