Déclassement et urbanisation
Les associations de protection de l’environnement craignent un déclassement de ces neuf hectares, « la loi ne permet pas l’urbanisation de terres agricoles et l’Etat a déclassé ce secteur pour rendre constructible ce projet. Au départ il n’y avait que 5 hectares non protégés, aujourd’hui il y en a 25 sans même que le conseil scientifique ne soit consulté » s’insurge Michèle Salotti. Ce sont les services de l’Etat, particulièrement la Dreal, qui sont visés par la présidente d’U Levante. Ce déclassement autoriserait l’urbanisation, et ce site perdrait ainsi sa vocation agricole. D’ailleurs la chambre d’agriculture de Corse du sud à un émis un avis défavorable à ce projet. Son ancien Président Jean-Do Musso justifie son hostilité car « le volet agricole n’est qu’un alibi pour obtenir les autorisations nécessaires ».
Privatisation
Malgré toutes les garanties données par Claude Pompa, le maire de Figari, à savoir un projet communal exemplaire intégré à l’environnement et pour les figarais, nombres de manifestants y voient un projet similaire à celui de Murtoli, situé quelques kilomètres plus à l’Ouest. « Je n’ai pas entendu dire que les hôtels seraient gérés par la commune, il s’agirait plutôt d’un bail emphytéotique de 99 ans, ce qui équivaut à de la privatisation » explique Michèle Salotti.
Un symbole de la lutte contre la spéculation
La Testa Ventilègne est le symbole de la lutte contre la spéculation immobilière et pour les nationalistes ce projet s’inscrit dans le droit fil de toutes les tentatives de spéculation immobilières qui ont émaillés ce site depuis 40 ans. A la fin des années 60, l’escroc et mégalomane Samy Flatto compte y construire 20 000 villas et faire de la Testa Ventilègne le plus grand parc de loisirs d’Europe. L’Etat donnera son feu vert… l’aéroport de Figari est construit pour accueillir les vacanciers. En 1974, L’escroc sera démasqué et s’enfuira vers Israel. Déjà présent il y a 40 ans pour dénoncer ce projet, Edmond Simeoni déplore que l’histoire se répète « Il y a de la part de l’Etat la volonté de livrer la Corse à la spéculation. Il y a 40 ans nous avons empêché la construction de 75 000 lits par la mobilisation, et aujourd’hui c’est le même combat, ils ne s’accapareront pas ce joyau collectif de ce peuple ».
De son côté Corsica Libera, à l’initiative de ce rassemblement, demande le gel de ce projet en attendant l’adoption du futur PADDUC. Josepha Giacobetti s’étonne que des discussions avancées aient lieu depuis trois ans entre la municipalité de Figari et la collectivité territoriale. « Si les projets sont déjà entérinés avant que le Padduc soit élaboré à quoi sert que les élus fassent des propositions » s’interroge l’élue territoriale Corsica Libera.
La prochaine étape se tiendra dans quelques semaines lors du conseil des sites qui émettra un avis sur le déclassement de ces terrains.
José Tafani d’Alcudina.fr
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