Malgré toute la mobilisation en Corse et ailleurs du monde de football comme des élus ou de la société civile, 3 matchs se joueront le 5 mai 2013. Le Collectif du 5 mai 92, créé pour sacraliser cette date, en appelle, dans une lettre ouverte, au Président de la République qui, en visite à Bastia pendant sa campagne électorale, lui avait apporté son soutien.
Lors d’un rassemblement organisé devant la Préfecture, jeudi soir, qui a réuni plusieurs dizaines de personnes et quelques élus d’Inseme per Bastia, d’U Rinnovu et du PS, le Collectif a réaffirmé sa détermination et lu la lettre avant de la remettre au sous-Préfet qui se chargera de la transmettre à son destinataire. Explications, pour Corse Net Infos, en vidéo, de Lauda Guidicelli, une des porte-paroles du Collectif, et quelques réactions d’élus présents.
Discours prononcé par Didier Grassi, membre du Collectif du 5 mai devant la Préfecture de Haute-Corse :
« Le 5 mai 1992, le foot français a tué 18 personnes et envoyé 2300 autres dans les hôpitaux… A cette époque l’Etat n’a pas su ou n’a pas voulu jouer son rôle de prévention…. Pourtant, il en avait les moyens, ce qui fait de lui aussi un des responsables de cette tragédie au-delà des quelques mois de prison avec sursis sanctionnant un de ses agents lampistes…sans que cela n’est d’ailleurs eu de conséquences sur sa carrière de haut fonctionnaire. La catastrophe de Furiani a ses origines en juillet 1991 à travers un accident survenu dans un village des Bouches du Rhône : une fête de village durant laquelle une petite tribune provisoire s’écroule provoquant quelques blessés. Suite à cet accident, des courriers d’experts, transmis au ministère de l’intérieur en juillet et novembre 91, soit 7 mois avant la tragédie de Furiani précisent notamment : « une véritable catastrophe est à craindre, par l’effondrement d’un gradin plus important de 25 rangs par exemple »
Il n’en a pas été tenu compte !!!! Et le comble est que l’expert choisi au lendemain du 5 mai pour faire les premières constations techniques est le même qui avait signalé des risques de catastrophe majeure si certaines mesures préventives n’étaient pas mises en œuvre…
Aujourd’hui, on l’a bien compris, les autorités du foot français n’ont jamais eu la volonté de prendre véritablement en considération ce qui c’est passé le 5 mai 92 a Furiani. C’est d’ailleurs sous la pression de la mobilisation populaire et des politiques que la FFF et la LFP ont finalement cédé pour que la 36 journée du championnat de la précédente saison soit déplacée. Le comité, mis en place par la FFF en avril dernier, s’est avéré rapidement être une mascarade et un alibi. Le choix du président de ce comité, qui s’oppose clairement, malgré son statut de victime, à la sacralisation du 5 mai, a montré qu’il n’y avait aucune volonté de prendre en considération l’argumentation avancée par les représentants des victimes et d’autres intervenants favorables à nos positions. Pire, y compris celles qui faisaient l’unanimité n’ont pas été retenues par le comité exécutif de la FFF en janvier 2013. On jouera donc au football, en ligue 1, dans 15 jours, le 5 mai 2013 et le titre de champion de France pourrait même être attribué ce jour-la pendant qu’ici on célèbrera le 21ème anniversaire de la tragédie….
Nous n’attendons plus rien du monde du foot fric français. Il est vrai que ses deux principaux responsables étaient déjà présents en 1992 comme président de la ligue nationale de football pour l’un et comme avocat en cassation de la FFF pour l’autre ; ceci explique surement cela…
La balle est maintenant dans le camp des politiques et notamment du gouvernement et de sa majorité au Parlement. Le président de la République, alors en campagne électorale, ici même, à Bastia, nous a exprimé son soutien. Sa ministre des sports a écrit en septembre 2012 : « Je pense également que le souvenir de cette tragédie justifie que la date d’anniversaire du 5 mai soit sacralisée à l’échelle nationale ».
L’Assemblée de Corse a voté, de son côté, à l’unanimité, une motion en février dernier, demandant qu’il ne soit plus programmé de rencontre de compétition nationale un 5 mai. Enfin, un projet de loi a été déposé à l’Assemblée Nationale par une quarantaine de députés de l’opposition à l’initiative de Sauveur Gandolfi-Scheit qui prône également cette sacralisation. Les députés de la majorité, sollicités par leurs collègues, Avi Assouly, victime de la catastrophe et François Pupponi, semblent avoir plus de réticences à accepter leur propre projet qui va aussi dans le même sens. Le lobby du foot fric joue à plein régime et fait feu de tous bois auprès du gouvernement et des députés socialistes. C’est pourquoi nous en appelons, aujourd’hui, à François Hollande pour que son soutien et celui explicite de sa ministre des sports se concrétise enfin.
En conclusion :
Oui, le football-fric français est responsable de la plus grande tragédie du sport français !
Oui, l’Etat a sa part de responsabilité dans la tragédie !
Oui, l’engagement pris par François Mitterand au lendemain du 5 mai doit être respecter !
Non, la catastrophe de Furiani n’est pas qu’une affaire corso-corse !
Non, les victimes et leurs proches ne doivent plus subir l’affront de titres et des festivités, qui les accompagnent, attribués par le foot français un 5 mai, comme en 2001 et 2010 !
Oui, enfin, les autorités publiques, l’Etat et les élus peuvent et doivent imposer la sacralisation du 5 mai aux autorités du football français ! ».
Revue de Presse et suite de l’article :
Sur Mediterrannée.com, Sur BFMTV, sur le JDC, Sur Alcudina, sur Corsica Infurmazione/Unità Naziunale, sur France 3 Corse, Sur Corse Net Info, sur Corse Matin, sur Alta Frequenza, sur RCFM
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