Charles Baïhaut était ministre des travaux publics en 1886, c’est-à-dire au moment où a éclaté l’affaire du canal de Panama. Il fut traîné en justice avec plusieurs de ses collègues, dont Emmanuel Arène, député de la Corse, et il fut le seul à avouer les faits alors que tous les autres niaient et le seul à être condamné.
Cela fit dire à la presse : « N’avouez jamais ! », formule qui avait été d’ailleurs inspirée par les mots d’un condamné à mort, guillotiné en 1867. Je ne partage pas ce cynisme et malgré que j’en aie, car le comportement de Jérôme Cahuzac m’a profondément choqué, ces aveux bien loin d’effacer sa faute, clarifient la situation, permettent à la justice d’enquêter plus vite et mieux sur cette affaire. Cet après-midi à l’Assemblée nationale, plusieurs interventions, y compris celles de l’opposition et, en particulier, celle de l’ancien président Bernard Accoyer m’ont parues appropriées à la situation. D’un mal peut venir un bien. Je déteste l’expression : « moralisation de la vie publique » car ce n’est pas de morale dont il est question mais avant tout de respect des lois dans leur lettre et dans leur esprit.
Quand Jérôme Cahuzac a menti devant l’Assemblée nationale, il a violé les règles les plus élémentaires de la République, et son aplomb ou son cynisme seront probablement pris en compte à charge dans la sanction qui lui sera infligée comme sans doute, à sa décharge cette fois-ci, les aveux qu’il s’est décidé à faire bien trop tard malheureusement. Même s’il avait commis la faute ancienne de placer sur un compte étranger non déclaré des sommes importantes qui provenaient de surcroît d’un blanchiment de fraude fiscale, il avait eu la possibilité, du fait des dispositions d’amnistie fiscale, prises d’ailleurs par le gouvernement précédent, de rapatrier l’intégralité des sommes et d’acquitter la totalité des impôts et taxes afférents. Il a choisi de ne pas bénéficier de cette possibilité, ce qui tendrait à prouver qu’il évaluait à ce moment son honneur à moins de 600 000 euros. Je n’ai pas de compte en Suisse, la composition de mes biens est accessible sur mon site internet (http://www.paul-giacobbi.org/Le-depute-Paul-Giacobbi_a405.html) mais, à mes yeux, le devoir et l’honneur valent plus que tout ce que je possède. Bien plus !
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