#Corse – Le PNC livre son sentiment sur la situation actuelle de la Corse

Lors de son Assemblée Générale, en décembre dernier, le PNC a engagé une nouvelle étape de sa dynamique, actant tout à la fois un redéploiement de ses instances et un développement de PNC Ghjuventù, ainsi que de son action à l’échelle européenne, au travers notamment du mandat parlementaire de François Alfonsi.

Ce moment ne fut pas simplement marqué par l’actualisation de nos statuts, ni même par la célébration de notre dixième anniversaire. Il fut aussi dédié au débat et à l’échange sur une situation politique en mutation constante.

Ces discussions ont été largement approfondies depuis au sein de notre Exécutif et des différentes réunions organisées par les comités régionaux. Une conclusion s’impose : la situation de la Corse est très largement marquée par la progression et l’enracinement de nos idées mais également par une crise morale, politique et économique sans précédent. Précarité qui augmente (25.000 Corses vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 660 euros par mois), menace accrue sur l’emploi (près de 20.000 chômeurs), grands secteurs en difficulté (bâtiment, agriculture, tourisme, transports), gel des dotations d’Etat, PEI qui n’a pas rempli son rôle de rattrapage historique, institutions inadaptées, difficultés de gestion chroniques, à l’image de celles de l’Office des Transports : la Corse n’est pas armée pour faire face à cette crise. Parallèlement, les débats avancent. Statut de résident, coofficialité, prorogation de l’arrêté Miot et transfert de la compétence fiscale en matière de successions, autonomie énergétique, choix de société du Padduc (identité, environnement, économie productive)… autant de revendications longtemps reléguées par les différents Exécutifs territoriaux, aujourd’hui inscrites au cœur du débat public et même de l’agenda de la Collectivité Territoriale de Corse.

Un temps précieux a certes été perdu ces dernières années, et les logiques de dépossession, de spéculation foncière et immobilière à grande échelle, ont entraîné des conséquences dramatiques. De l’avis général, celles-ci ne sont d’ailleurs pas sans lien avec les dérives criminelles qui affectent régulièrement notre île et endeuillent un nombre toujours plus grand de familles.

L’inefficacité de l’Etat en ce domaine régalien s’est même doublée d’une mise en cause générale de la société corse, pour légitimer une politique de refus de prise en compte de nos spécificités.

Cette conception jacobine et archaïque du pouvoir, en total déphasage avec la pratique courante en Europe, ferme la voie du fédéralisme et de l’autonomie pour notre île dans une Europe des régions et des peuples.

L’urgence est donc claire, reconnue par tout un chacun. L’ampleur de la crise financière conjuguée à celle, ancienne et structurante, de la société corse, exige des réponses à la hauteur des véritables enjeux.
La récente décision du Conseil Constitutionnel relative à l’arrêté Miot ainsi, plus près de nous, que la non ratification par la France de la Charte européenne des langues minoritaires sont pour nous inacceptables.

Le PNC a toujours prôné l’apaisement, la définition de relations nouvelles entre l’Etat et la Corse. S’il reste fidèle à cette philosophie fondatrice, il n’en est pas moins contraint de prendre acte, avec inquiétude mais aussi une grande détermination, de ces dernières évolutions.

Au lendemain d’une immense fête dédiée à notre langue, et à la veille de débats déterminants devant l’Assemblée de Corse, nous souhaitons dire publiquement notre volonté d’avancer sur la voie d’un règlement politique de la question corse, exigeant et partagé. Celui-ci doit nécessairement s’inscrire dans le sens d’une reconnaissance des droits historiques du peuple corse, ainsi que de l’obtention d’une réelle autonomie.

Tous les projets, tous les compromis ont naturellement vocation à être débattus. Nous réitérons d’ailleurs notre appel à l’organisation rapide d’un referendum, dans le prolongement des débats de l’Assemblée.
Mais ces quarante dernières années ont été marquées par trop d’espoirs, de sacrifices et de combats, pour qu’une nouvelle réforme, sans consistance ni perspectives durables, intervienne. Nous en appelons donc à l’ensemble du peuple corse, et de toutes les formations politiques qui comme nous, œuvrent au quotidien à la construction d’une alternative.

L’heure est grave. Elle exige de la part de chacun humilité et résolution, à rebours des calculs politiciens qui caractérisent traditionnellement les périodes pré-électorales.
Plus encore, nous en appelons à l’Etat. Nous demeurons persuadés qu’une large majorité d’élus territoriaux se dégagera demain en faveur d’un tel compromis. L’Etat, le gouvernement et le Parlement devront en prendre l’exacte mesure, en engageant l’indispensable révision de la Constitution.

Le PNC sera naturellement engagé dans cette évolution au côté de ses partenaires de Femu a Corsica. Le débat doit désormais gagner l’Assemblée de Corse, et l’ensemble de notre communauté, dans les plus brefs délais.

PNC

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