Le juge Jean-Michel Gentil qui vient de mettre Nicolas Sarkozy en examen n’est pas un inconnu en Corse, où il a exercé trois ans.. Après avoir tenté de poursuivre Me Antoine Sollacaro pour « violation du secret de l’instruction », il s’était opposé au barreau local avec lequel il avait eu des escarmouches.
En Corse, tous ceux qui ont eu affaire au juge Jean-Michel Gentil, qu’ils aient été mis en examen ou avocats, ont une pensée pour Nicolas Sarkozy, même s’ils sont loin de le porter dans leur coeur. Ils savent de quoi est capable ce magistrat que beaucoup disent « psychorigide », « caractériel », « de mauvaise foi » et « terriblement agressif et répressif ». Ils ne peuvent s’empêcher de penser que l’ex-Président de la République, en étant traité comme n’importe quel justiciable a été « maltraité » comme les autres. En tout cas ceux qui sont passés dans le bureau de Jean-Michel Gentil. En effet, durant son séjour de trois ans au Tribunal d’Ajaccio ce magistrat instructeur semble n’avoir laissé que de mauvais souvenirs à ceux qui ont eu affaire à lui.
À les en croire, peu sympathique, cassant même, il était toujours persuadé d’avoir raison et ne supportait pas la contradiction. Encore moins la critique. Une attitude qui le poussait, toujours selon eux, à utiliser avant tout la mise en détention comme un moyen de pression, même dans les cas où elle n’était pas nécessaire. Me Camille Romani, avocat ajaccien, ancien bâtonnier, se souvient qu’il avait mis en prison un père de famille qu’il défendait et qui avait le tort de ne pas admettre, sans doute par peur, qu’il était racketté. Pour le contraindre à parler, le juge Gentil l’avait incarcéré, non pas en Corse, où il résidait, mais à Fresnes. Le tout en réitérant son chantage à chaque fois qu’il l’entendait. Son « coup » le plus célèbre durant son séjour en Corse, il l’avait fait en novembre 2000 lorsqu’il avait mis en examen pour « violation de secret de l’instruction », un avocat, Michel Cardix et un comptable, Luc Pantalacci, tous les deux niçois, ainsi que l’auteur présumé de la fuite, l’avocat Antoine Sollacaro. L’affaire concernait Gilbert Casanova, l’ex-président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Corse-du-Sud, à l’époque poursuivi pour une affaire de « cavalerie ». Le juge Gentil accusait Me Sollacaro d’avoir « sorti » une pièce du dossier d’instruction pour la communiquer à Luc Pantalacci, l’expert comptable de Gilbert Casanova (un fait établi par des écoutes faites sur la ligne téléphonique de l’expert) ce qui paraissait logique dans le cadre de son travail de défenseur.
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