(article hebdomadaire #FilRougeDeLaRédaction)
8 avril 2013 : Ce matin sur RCFM, un ancien député-sénateur de « Gôche » nouveau responsable de la CFR pour quelques années encore, s’est arrogé le droit de s’en prendre à de jeunes patriotes, de refaire l’histoire depuis Paoli, et l’histoire récente en oubliant trois moments importants :
Le premier est que la Corse était indépendante sous Paoli, et qu’elle n’est devenue française que par la force des armes, par la répression, le sang et la soumission qu’elle n’aura visiblement jamais réussie à faire sur notre terre.
La seconde est que l’Università di Corsica a été crée sous Paoli, fermée par la France, et interdite d’ouverture par celle ci pendant des générations avant que les patriotes ne poussent la France, par la force à la ré-ouvrir, pendant que ces amis menaient une politique armée contre l’ouverture et pendant les années de fonctionnement.
Et la dernière chose, si les « habitants de corse sont content d’être français » c’est parce que la france depuis deux siècles et demi n’a de cesse de remplacer les corses par des néo arrivants et qu’ils sont majoritaires sur notre terre.
Ces jeunes ont occupé un peu la préfecture, pour deux raisons, la langue Corse et l’arrêté Miot :
« La Corse s’est vue attribuer, tout au long de son histoire, un certain nombre de régimes fiscaux dérogatoires ou spécifiques destinés pour la plupart à compenser les handicaps liés à l’insularité. »
Cette introduction pourrait laisser croire que le seul fait géographique explique les handicaps multiples que connait la Corse en 2012, mais l’histoire peut aussi enseigner que la Corse n’a pas toujours eu besoin de dérogations, mais que les tenants des différents gouvernements ont fait d’une corse indépendante à tous les niveaux, une corse dépendante.
La culture d’un territoire se comprend par son histoire, récente et surtout ancienne.
En 2012, l’arrêté Miot est censuré par 9 « sages » dont la plupart ont un compte à régler avec la Corse et les Corses, et ce besoin de faire de la Corse un exemple Républicain tombe à propos dans une conjoncture « anti-corse ». En supprimant cette dérogation à la Corse et aux corses, les « sages » expliquent « le principe d’égalité’, principe qui devrait donc s’appliquer à toutes les régions de France par souci d’égalité Républicaine, mais il n’en sera rien pour les autres régions, soyez en sur.
L’histoire, loin de celle expliquée par ceux qui l’écrivent, les vainqueurs d’un conflit, nous enseigne que depuis plus de 243 ans, la France, ses différents gouvernants, ont fait de la Corse ce qu’elle est aujourd’hui. Une nation ruinée.
Bref, nous avons besoin d’un rappel historique sans prétention :
L’île a de tous temps occupé une position stratégique au sein de l’espace géopolitique méditerranéen. Une fois que l’on a dit cela, tout est dit.
La Corse est indépendante pendant 14 années
L’histoire de la Corse est celle d’une île devenue française par le sang en 1769 et qui a souvent été l’objet d’enjeux stratégiques et d’influences externes, tout en conservant un fort particularisme, dû à son relatif isolement insulaire.
Elle est « indépendante » sous Pasquale Paoli de 1755 à 1769. Cette Corse indépendante frappe monnaie, possède une constitution démocratique (qui sera reprise plus tard par la France et par les Etats Unis), le Gouvernement est élu, une Université est crée, la fin de la Vendetta est mise en place, le peuple juif a le droit de travailler et l’indépendance permet un développement économique et industriel de la Corse malgré une terre occupée par les troupes génoises dans quelques points forts de l’île. Et bien d’autres choses encore…
Cette indépendance prend fin en 1769, date à laquelle les armées de Paoli sont défaites par la France et ses mercenaires à Ponte Novu. Mais la résistance de cette petite nation, qui a inspiré Jean Jacques Rousseau, est vivement réprimée dans le sang pendant des années, bien après Ponte Novu, par les armées d’occupation qui n’hésitent pas à brûler des villages entier, et à tuer ses habitants, femmes, enfants et vieillard.
L’industrialisation et l’économie en corse continue de se développer depuis l’indépendance malgré la répression et les luttes de clans. Plusieurs compagnies maritimes régionale en corse, usines de savon, de tabac, développement agricole de qualité et viticole, pêche, exportation, etc.…
Sous le régime de Napoléon Bonaparte, qui continue de s’en prendre aux paolistes par une répression sanglante, se met en place l’arrêté Miot en 1801, un projet urbain pour sa ville de naissance, Ajaccio, au détriment du reste de la Corse.
« LA CORSE PEUT REDEVENIR INDEPENDANTE ECONOMIQUEMENT »
Mais il va être appliqué en corse les fameuses lois douanières de 1811 à 1912, afin d’empêcher toutes velléités de demande d’indépendance, surtaxe produits fabriqués en corse, surtaxe produits exportés, détaxes sur les produits venant de France continentale.
PUIS
Fermeture des ports / compagnies maritimes et interdiction de commercer avec les autres pays voisins
CE QUI ENTRAINE :
Les extractions minière crée sous Paoli sont abandonnées ; savonnerie Bastia filature à Ajaccio en faillite ; les hauts fourneaux de Toga ferment ; le lait corse est racheté pour une bouchée de pain par la société Roquefort et envoyé en France pour fabriquer des fromages. L’agriculture en berne, la moitie des terres exploitées sont arrêtés ; l’artisanat identitaire mis a mort par l’introduction massive de produits français moins chers.
UN A UN LES SECTEURS SE MEURENT :
PECHE,
OLEICULTURE
MOUT CONCENTRE
CEDRAT
TANNERIES
VERRERIES
BRIQUETERIES
MINOTERIES
EXPLOITATIONS FORESTIERES
DISTILLERIES
SALINES (EXPLOITATION DU SEL)
ACIDE GALLIQUE
VIGNOBLES
L’économie s’effondre, les salaires suivent, ce qui entraîne la première spéculation foncière et la dépossession de la terre ruinée : la Corse cède ses capitaux à des intérêts bancaires ou privés français. La France détaxait les produits en provenance du continent à leur arrivée en corse, elle surtaxait les produits fabriqués en corse pour leur entrée en France continentale. Cette situation de crise économique entraine le premier exode massif des corses vers d’autres contrées. En 1870 c’est la défaite de l’armée Française à Sedan, la Corse assimilée à napoléon III, est rendue responsable du désastre. Cette haine est si forte que la corse est abandonnée à son sort (politiquement, économiquement…)
En 1896, exaspéré par la misère les corses menacent de reprendre les armes, des années de pression populaire se mettent en place.
Clemenceau l’anti-corse en 1908 déclare : « la pauvreté de l’île est extrême, aucun pays d’Europe ne peut donner une idée de la misère et du dénuement actuel de la corse ».
1912 : C’est la fin des lois douanières, l’objectif est réussi, la Corse et les Corses sont économiquement ruinés.
1914 : les corses revendiquent une autonomie et un développement économique pour leur pays, mais la géopolitique va de nouveau déstabiliser l’économie insulaire.
Arrive la première mondiale avec les injustices que nous connaissons tous sur l’enrôlement des corses et les promesses du retour non tenues, puis la seconde grande guerre, qui est encore dans la mémoire de nos vieux, et que propose t on aux corses entre 1912 et 1947, de quitter la Corse pour aller coloniser ailleurs, pendant que les gouvernements s’accaparent les terres et les remplacent par de bon petit républicain. Pour finalement en arriver à la Corse Contemporaine, ses boues rouges, son vin frelaté d’Aléria, son hôtel Fesch, et j’en passe, pour arriver à la censure cinglante du Conseil Constitutionnel Français, 5 ans avant la fin officielle de cette dérogation. De Louis XV à François Hollande… 243 vous contemple.
La boucle est bouclée.
C’est partisan ? Pas plus partisan que ceux qui prennent les décisions contre le peuple Corse. Le « Stintu CFR » affirme que sans la France aujourd’hui nous ne sommes rien, moi je vous affirme que sans la France de 1769, nous serions aujourd’hui une nation à part entière.
Le rattrapage historique ne devrait pas se limiter à ses dérogations, les corses ne demandent pas l’aumône mais ce qu’il leur est du, ce que la France à détruit, volé, spolié au fil des 243 années d’occupation, les corses demandent de vivre sur leurs terres, en paix, sans que les « autres » ne s’accaparent tout ce qui fait de la Corse, une Nation à part entière.
AnTò Francè
Référence : « Corse, Quel Avenir: L’indépendance? » (ISBN 10: 2912587239 / ISBN 13: 9782912587237 ) Franc-Valluet François-Pierre
“Jeter votre dévolu sur une île, acheter-la à celui qui se fait passer pour son propriétaire, occupez-la de force, provoquez le départ de nombre de ses habitants pour assurer votre propre développement, reprochez-lui après d’être peu habitée, énervez-vous dès qu’elle donne son avis, soyez généreux avec elle et offrez-lui l’or de l’Espagne pour qu’elle vous achète ce que vous ne lui avez pas permis de construire, reprochez-lui sitôt après ses magnétoscopes dans les chaumières que vous n’avez pas voulu rénover, moquez-vous d’elle, de sa langue quand elle discute, de ses silences quand elle se tait. Parlez-lui d’ordre et de développement, en faisant dépendre successivement l’un de l’autre, et réciproquement. Dites-lui qu’elle coûte cher, qu’elle est déraisonnable, et que si ça continue, on verra ce qu’on verra mais ne faites rien, ou du moins pas grand chose. Insistez sur le fait que son économie est inexistante au regard des critères nécessaires de la modernité. Au passage, critiquez son artisanat qui ignore les normes ISO 9000 et plus. Savourez secrètement ses charcuteries en proclamant qu’elles proviennent de cochons en rupture d’abattoirs normalisés. Condamnez sa façon bruyante d’annuler sur les plages les permis de construire que vous n’avez pas pu empêcher, tout en reconnaissant en privé que c’était le seul moyen possible. Acceptez les conférences de presse et fournissez les cagoules pour la discrétion. Démontrez enfin que vous n’êtes pas capable de traiter le dossier corse. Démonstration faite.
Après tout cela, étonnez-vous qu’elle vous en veuille et qu’elle vous méprise ! »
Extrait de “Corse quel avenir : l’indépendance?” de François-Pierre FRANC-VALLUET
Référence ; Vidéo Corsica Nustrale
Le Fil Rouge de la Rédaction
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