Deux des six hommes en garde à vue depuis mercredi matin à Ajaccio, Marseille et Paris dans l’enquête sur l’assassinat, en 2012, de l’avocat ajaccien Antoine Sollacaro ont été remis en liberté jeudi à Ajaccio, a-t-on indiqué de source proche de l’enquête.
Six hommes avaient été interpellés mercredi matin –quatre à Ajaccio et dans les environs, un près de et un à Paris– par des policiers de la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) et de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI).
Les deux remis en liberté sont un père et son fils interpellés à Ajaccio. Le dirigeant d’une concession automobile et moto et un autre garagiste avaient aussi été interpellés dans la cité impériale et étaient toujours en garde à vue jeudi soir.
Cette mesure peut être portée à 96 heures en matière de crime organisé.
Près de Marseille, dans le village de Luynes, les policiers avaient interpellé l’un de leurs collègues, CRS dans une unité de la région Rhône-Alpes.
Aucun participant direct ou commanditaire à l’assassinat de Me Sollacaro ne figure parmi ces hommes, a-t-on indiqué de source proche de l’enquête.
Les enquêteurs travaillent essentiellement sur une moto retrouvée abandonnée il y a quelques semaines près d’Ajaccio et qui aurait pu être celle du commando de tueurs de Me Sollacaro. Un véhicule identique, une BMW 1200 GS de fabrication allemande, avait été filmé par les caméras de surveillance de la station-service d’Ajaccio où l’avocat avait été tué par balles le 16 octobre 2012.
Les enquêteurs semblent certains qu’il s’agit de la moto des tueurs et qu’elle aurait pu être utilisée pour un autre assassinat, celui du président de la chambre de commerce et d’industrie de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, tué par balles dans son magasin du centre d’Ajaccio le 14 novembre 2012. Des caméras de surveillance avaient également filmé la scène.
Les policiers souhaitent reconstituer le « parcours » de la moto pour tenter de remonter jusqu’aux assassins. L’engin avait été retrouvé dans un ravin à quelques dizaines de km d’Ajaccio et des empreintes ont pu y être prélevées, dont celle du CRS interpellé.
Le fonctionnaire a indiqué qu’il avait pu avoir à manipuler l’engin lors d’un contrôle quand il était en service en Corse. Ses empreintes figuraient dans un fichier après avoir été prélevées pour usage de stupéfiant, mais il n’avait pas alors fait état de sa profession.
Ancien bâtonnier d’Ajaccio, Me Sollacaro, 63 ans, avait été tué par balles, en début de matinée le 16 octobre 2012, de façon très professionnelle, par un tueur à moto dans une station-service de la route des îles Sanguinaires, près du centre-ville, où il s’arrêtait tous les jours acheter le journal en venant de son domicile.
L’assassinat de cet avocat, l’un des plus brillants pénalistes insulaires, qui avait notamment défendu Yvan Colonna, condamné à la prison à perpétuité pour l’assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac, avait provoqué la stupeur dans l’île comme sur le continent.
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