Mathéa, dans ses peintures qui oscillent de la nostalgie à la légèreté, sublime les solitudes, parfois heureuses, souvent vagues, perdues dans la vanité des villes. Trente toiles et six plexiglas pour des fragments de vie, des coins de rue, ces hasards et ces coïncidences qui font le grand roman de la vie.
Il y a dans ces toiles ce parfum aussi tenace que fascinant qu’exhale l’oeuvre de Modiano : « Le bois, les avenues vides, la masse sombre des immeubles, une fenêtre éclairée qui vous donne l’impression d’avoir oublié d’éteindre la lumière dans une autre vie, ou bien que quelqu’un vous attend encore… Tu dois te cacher dans ces quartiers-là. Sous quel nom ? Je finirai bien par trouver la rue.
Mais, chaque jour, le temps presse et, chaque jour, je me dis que ce sera pour une autre fois. » Ou encore : « L’autre nuit, je traversais Paris en voiture et j’étais ému par ces lumières et ces ombres, par ces différentes sortes de réverbères ou de lampadaires dont j’avais le sentiment, le long d’une avenue ou d’un coin de rue, qu’ils me lançaient des signaux. C’était le même sentiment que celui que vous éprouvez si vous contemplez longtemps une fenêtre éclairée : un sentiment à la fois de présence et d’absence. Derrière la vitre, la chambre est vide, mais quelqu’un a laissé la lampe allumée. » De fait, c’est à Paris, l’univers de Modiano, que Mattéa, lors d’un séjour hivernal, s’est imprégnée de tous les bruissements de la ville, a voulu saisir ses couleurs, « Les rues sont grises », dessiné ces impressions furtives mais pénétrantes que laissent ces destins anonymes, ces solitudes qui marchent ensemble.
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