« Situation de Blocage politique » La Gauche Autonomiste écrit à Mr Dominique Bucchini, Président de l’Assemblée de Corse.
« Monsieur le Président,
L’assemblée de Corse a consacré à la réforme de ses institutions des travaux importants, et il semble aujourd’hui que l’espoir de les voir reconnus par une réforme de la constitution se soit envolé.
Le rejet par le conseil constitutionnel de la prorogation des arrêtés Miot, l’impossibilité invoquée par le gouvernement de proposer la ratification de la charte des langues européennes minoritaires au Congrès de Versailles : autant de faits qui rendent en effet plus que problématiques les projets de modification de la constitution escomptés par votre assemblée.
Nous avions pour notre part fait connaître nos réserves sur la méthode adoptée par l’exécutif, car elle nous semblait devoir mener effectivement à l’impasse, ainsi que sur l’absence d’un « plan B ».
Reste que sur le fond il importe aujourd’hui qu’un certain nombre de réformes essentielles soient apportées à nos institutions territoriales sans lesquelles, pour ne citer que ce dossier, le PADDUC qu’elle se dispose à approfondir serait, pour ses dispositions essentielles, inapplicable.
C’est pourquoi, monsieur le président, il nous est apparu qu’une nouvelle initiative doit être prise par votre assemblée, qui soit de nature à rebattre des cartes dont la distribution ne permet aujourd’hui aucune avancée significative.
Le gouvernement se montre réservé sur ce dossier, c’est un fait, mais l’attitude de blocage de l’opposition nationale ne fait, c’est le moins que l’on puisse dire, qu’aggraver les choses, dans un domaine, la réforme constitutionnelle, ou la majorité des 3/5 du parlement est requise.
Le moment est donc venu selon nous, pour les élus de l’assemblée de Corse, de prendre le taureau par les cornes et d’aller à la rencontre des groupes politiques siégeant à l’assemblée nationale et au sénat pour évoquer franchement et directement la question corse avec la représentation nationale.
Le moment est sans doute également venu ou il faut substituer à la confrontation frontale avec l’Etat, aujourd’hui dépassée et stérile, le dialogue ferme et argumenté avec les représentants du peuple, d’autant que nous pouvons espérer que les élus basques, bretons, alsaciens qui siègent dans ces assemblées pourront nous apporter un soutien décisif sur un certain nombre de points.
Beaucoup de parlementaires français ont beaucoup à apprendre sur la Corse et les corses, et notre Île a tout à gagner à faire bouger les lignes au parlement, à bousculer les préjugés et à faire en sorte que l’image de notre Île ne soit plus caricaturée.
Les lignes ont bien bougé dans notre Île, car chacun a pris le temps de l’explication, et a sans doute appris que le respect de l’opinion de l’autre est toujours un atout. Pourquoi ne bougeraient elles pas, à Paris, dans un dialogue entre des élus du peuple qui apprendraient à se connaitre et à se respecter ?
Nous ne doutons pas que le gouvernement serait, dès lors que les lignes bougent au parlement, mieux disposé qu’il ne l’est aujourd’hui à l’égard de la volonté de l’assemblée.
Nous nous adressons publiquement à vous, monsieur le président pour la deuxième fois depuis l’élection de l’assemblée que vous présidez : comme la première fois au sujet du banditisme, nous espérons être entendus.
Dans l’attente, recevez, monsieur le président, l’assurance de nos sentiments distingués. »
Pour le Club LGA
Vincent Carlotti
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