D’Aleria en 75, en passant par Bastelica Fesch en 80, son incarcération en 1998 dans la piste agricole à la création d’Unità en 1999, Marcel Lorenzoni était un acteur incontournable de la Lutte de libération Nationale. Marcel Lorenzoni, ancien parachutiste mais pas que, avait été membre de plusieurs mouvements nationalistes, dont l’ARC, l’Union du Peuple Corse (UPC) et la Cuncolta. Homme d’action et de conviction, Marcel Lorenzoni, connu « pour être un fervent défenseur du peuple corse ». Membre d’U Culletivu per a Nazione (CPN), il avait été interpellé, au lendemain de l’assassinat du préfet Claude Erignac. Ne cessant de clamer son innocence, il avait été libéré, à la suite de l’arrestation du commando de Cargèse, après 18 mois (Février 98 – Aout 99) d’incarcération. Depuis, il avait repris ses activités au sein du PPI puis d’Unità, qui regroupe huit organisations nationalistes. Avec lui, c’est l’une des figures de proue du nationalisme pur et dur qui disparaît. (juin 2000 unità naziunale)
(source Express) Né en 1944 à Poggio-di-Lozzi (Haute-Corse), il entreprend trois années de faculté dentaire à Marseille. (…) Il tente un an de fac de lettres à Nice, avant de tout plaquer pour s’engager dans les parachutistes. Il en ressort sergent-chef, ayant acquis un goût marqué pour l’autorité, le commandement et l’action directe. Il retourne alors au pays et s’engage dans la lutte nationaliste.
Il participe, l’arme au poing, à l’occupation de la cave d’Aléria, en 1975, pour protester contre la présence des viticulteurs pieds-noirs. L’affaire tourne au drame. L’établissement est pris d’assaut par les gendarmes: deux d’entre eux trouvent la mort. Le jeune homme prend le maquis et écope, en juin 1976, de quatre ans de prison par défaut. Quelques jours après sa condamnation, il est arrêté à Paris, soupçonné d’avoir déposé une bombe dans un dépôt pétrolier à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Incarcéré jusqu’en décembre 1976, il entame en prison une grève de la faim et obtient une relaxe l’année suivante.
Ce jour-là, le docteur retrouve des accents révolutionnaires. Sous un chapiteau comble, il cite Guevara : «Un révolutionnaire, ou il gagne, ou il meurt ! L’ARC peut offrir aujourd’hui au peuple corse la liberté et le sang de ses militants.» Le soir même, il prévient Pierre Poggioli, l’une des figures de ces jeunes avides d’action. «Tiens-toi prêt. Rendez-vous à Aléria le 21.» Lequel, aussitôt, alertera ses deux amis, Léo Battesti et Alain Orsoni. D’autres ne seront prévenus que le jour même. Le matin, Edmond Simeoni est déjà sur place. A ses côtés, des fidèles, dont Marcel Lorenzoni, bombardé responsable militaire de l’opération. (source Libé, aout 2005)
Deux événements qui vont se renouveler souvent dans sa vie. Il s’installe alors dans son fief familial, le village de Bastelica. En janvier 1980 se déroule le «fait d’armes» qui va le rendre célèbre dans l’île de Beauté et dans les milieux nationalistes.
A l’époque, des militants profrançais (CFR) se livrent, sous l’étiquette du groupe Francia, à une guerre secrète, encouragée par le pouvoir, contre les activistes corses. Lorenzoni repère ainsi, dans son village, un commando de Francia, dirigé par un certain commandant Bertolini, venu pour l’assassiner. Le militant nationaliste capture le commandant et, pour éviter un assaut des forces de l’ordre, part se réfugier avec ses troupes dans un hôtel du centre d’Ajaccio, l’hôtel Fesch, dont il prend les clients en otages… La police fait le siège de l’établissement, bientôt rejointe par les super gendarmes du GIGN. La ville connaît alors une nuit d’émeutes proches de la guerre civile. Un CRS est assassiné. La fille d’un médecin est tuée par erreur par la police parce que, effrayée, elle tente d’éviter un contrôle. Enfin, un jockey est abattu par les gendarmes, qui ont cru qu’il allait forcer un barrage…
(…) Finalement, Lorenzoni accepte de se rendre au capitaine Barril. Mais ses troupes sortent les armes à la main et un commissaire de police corse sert d’interprète, car les nationalistes refusent de s’exprimer en français. Pour ce haut fait, Lorenzoni est condamné, le 11 février 1981, à quatre ans d’emprisonnement. Mais après une nouvelle grève de la faim, et surtout grâce à l’amnistie décrétée par le nouveau pouvoir, il est libéré le 5 août 1981.
(…) son audience s’accroît dans le monde agricole. Il fonde le Syndicat corse de l’agriculture et occupe la chambre d’agriculture d’Ajaccio, qui est ensuite détruite par un attentat. Autre «exploit»: il participe, en janvier 1991, à l’enlèvement d’Aurélien Garcia, commissaire au développement économique de l’île. Le fonctionnaire, ficelé dans un sac de couchage, est déposé sur le tapis à bagages de l’aéroport d’Ajaccio, en direction de Paris… Pour cette «action d’éclat», il est condamné, en mars 1991, à trois mois d’emprisonnement avec sursis…
De toutes les mobilisations
Dans les années 90, Lorenzoni monte dans la hiérarchie du mouvement. D’abord, dans ses structures officielles. Il devient, en 1993, secrétaire général d’A Cuncolta Naziunalista, la vitrine officielle du Canal historique, et fonde un syndicat agricole encore plus radical. (…)
En 1996 Marcel Lorenzoni quitte A Cuncolta et fonde son propre mouvement, le Collectif pour la nation, qui se transformera, en 1998, en Parti pour l’indépendance.(Marcel Lorenzoni s’est dissocié du mouvement nationaliste le 12 octobre 1997 pour créer son propre mouvement : le collectif pour la nation.)
Le 10 décembre 1997, il participe avec le Comité de défense des agriculteurs corses à l’occupation des locaux de l’Odarc (Office de développement agricole et rural de la Corse), pour protester contre la décision d’Alain Juppé de revoir les conditions d’obtention de certains prêts agricoles.
A cette occasion, Lorenzoni livrera aux manifestants le contenu d’une note secrète du préfet délégué à la police corse, Gérard Bougrier, qui réclame, à Paris, une enquête fiscale approfondie «sur certaines personnes»… dont Marcel Lorenzoni.
Trois jours après l’assassinat du préfet, il est arrêté par la Division nationale antiterroriste (DNAT).
A partir de 1998 :
Le 9 février 1998 – MARCEL LORENZONI, 54 ans, injustement incarcéré le 13 février 1998, entame en ce jour du 30 Avril 1998 une grève de la faim pour protester contre les mesures pris à son encontre : Aucune audition par le juge d’instruction, rejet de toutes les demandes de permis, courrier très aléatoire, morcellement des dossiers entre plusieurs juges, juges absent…
Avocats Me Vincent Stagnara, Me Felli
Lorenzoni Marcellu
876302C 2 Div. Cellule 158
Maison d’arret Prison de Fresnes Allee des Thuyas
94261 Fresnes CEDEX FRANCE
Le 30 Avril 1998 : MARCEL LORENZONI, incarcéré sur une décision du juge Bruguière depuis le 13 février, entame une grève de la faim pour protester contre les mesures pris à son encontre : Aucune audition par le juge d’instruction, rejet de toutes les demandes de permis, courrier très aléatoire, morcellement des dossiers entre plusieurs juges, juges absent…
Le 12 Mai 1998 : Le comité FRATELLENZA rappelle lors d’une manifestation à AIACCIU que MARCEL LORENZONI est en grève de la faim depuis treize jours. Les militants de l’Associu FRATELLENZA ont manifesté devant les grilles de la préfectures d’Aiacciu. JEAN MARIE LORENZONI déclare : « nous avons le sentiment que MARCEL subit une traitement spécifique. Malgré son action, il n’a toujours pas été reçu par le juge depuis son incarcération. Nous avons entamé diverses actions pour sensibiliser l’opinion car, au fil des jours, son état de santé risque de se dégrader. Nous avons ainsi écrit à l’évêque ainsi qu’aux principaux élus de l’île. A ce jour nous n’avons pas reçu de réponse. en privé certains condamnent cette manière de faire de la 14ième section mais aucune position officielle n’a été prise… »
Le 28 Mai 1998 Marcel Lorenzoni est interrogé pour la première fois. Soit trois mois et vingt jours après son arrestation et à la suite de 28 jours de grève de la faim
Le Vendredi 29 Mai 1998 : Les amis de Lorenzoni qui ont entamés une grève de la faim la stoppe pour ne pas empêcher Marcel Lorenzoni de continuer la sienne… Lors de cette semaine de soutien, L’Associu Fratellenza a recueilli plus de 1200 signatures… (Dont notamment des signatures internationales et plus précisément d’Américains)
Les 2 et 3 Juin 1998 : Des interpellations de militants proches de Fratellenza ont été opérées dans la région de Ghisunaccia et d’Aleria… Certains d’entres eux ont été déportés à Paris…
Le Jeudi 4 Juin 1998 : La demande de remise en LIBERTE de Marcel Lorenzoni a été rejetée… Marcel qui entame son 37ième jour de grève de la Faim a été admis à l’infirmerie de la prison de Fresnes…
Le (?) juin 1998 : Marcel Lorenzoni a interrompu la grève de la faim qu’il avait entamée le 30 avril dernier pour protester contre sa détention. Le nationaliste qui a perdu plus de vingt-cinq kilos est toujours sous surveillance médicale rapprochée à l’hôpital de la prison de Fresnes où il a été transféré dans un grand état de faiblesse, le 3 juin dernier. Marcel Lorenzoni qui a toujours affirmé n’avoir rien à voir avec le meurtre du préfet reste tout aussi déterminé. Selon son avocat, Me Lucien Felli, s’il a recommencé à s’alimenter, c’est parce qu’il a appris que le juge Bruguière avait l’intention de l’interroger dans le courant de la semaine prochaine et » qu’il veut pouvoir garder toutes ses facultés pour répondre au magistrat et se défendre avec une énergie normale. «
Le 21 Juillet 1998 : Le mouvement nationaliste corse U Culletivu per a nazione (collectif pour la nation) a accusé mardi, dans un communiqué, « l’Etat français, à travers ses services spéciaux, ses polices parallèles, d’être responsable de l’assassinat du préfet Claude Erignac », le 6 février à Ajaccio. « Cet acte provocateur a porté à son paroxysme un complot politico-médiatique qui depuis l’attentat de septembre 1997 contre la gendarmerie de Pietrosella n’a de cesse d’orienter l’opinion publique vers la désignation de faux coupables », poursuit le mouvement dont l’un des principaux membres, Marcel Lorenzoni, a été écroué après l’assassinat de Claude Erignac. « En se présentant comme la seule alternative à la situation de trouble et de chaos ainsi créée, l’Etat français apparaît comme l’unique bénéficiaire de cette machination. Cela lui permet de justifier sa politique répressive anti-Corse devant l’opinion française et internationale »
Le 27 aout 1998 : Fratellenza tient conférence de presse dénonce un » montage médiatico-juridico-politique » Après la troisième mise en examen de Marcel Lorenzoni en quelques mois, le comité de soutien Fratellenza n’hésite plus à dénoncer ce qu’il considère être un » montage médiatico-juridico-politique « .
« Marcel a été interpellé trois jours après l’assassinat du préfet dans un déchaînement médiatique sans précédent. Au bout de neuf mois, comme aucun résultat n’apparaît dans cette affaire, on le met en examen pour complicité dans l’affaire Sozzi. Quelques minutes après la fin de son audition, le résultat était sur toutes les ondes de toutes les radios. Enfin lors de la dernière mise en examen pour vol à main armée, un journal parisien annonçait la nouvelle trois jours avant l’audition chez le juge… »
1999
Internationalisation du dossier Lorenzoni (février juillet 1999)
Le 25 février 1999 selon le Journal de la Corse, Me Felli, avocat de Marcel Lorenzoni, annonce qu’il dépose le dossier devant les instances européennes. Il dénonce les méthodes employées et les incohérences de l’enquête Erignac.
Me Felli : « Nous saisissons la Cour européenne des Droits de l’Homme, et nous allons parler du dossier de Marcel Lorenzoni au Parlement européen »
« Notre frère a été interpellé trois jours après l’assassinat du préfet puis mis en examen pour association de malfaiteurs et infraction à la législation sur les armes et explosifs en relation avec une entreprise terroriste. Il n’a été interrogé pour la première fois par le juge Bruguière que trois mois et vingt jours après son arrestation et cela à la suite d’une grève de la faim de quatre semaines » a déclaré Christian Lorenzoni ajoutant « Marcel a fait l’objet d’un rare déchaînement médiatique et il a été traîné dans la boue. Or, il n’a rien à voir avec le dossier Erignac. Il est innocent et n’a cessé de le clamer. Un an après le meurtre, où en est l’enquête ? L’affaire est de plus en plus nébuleuse et trouble. La situation est insupportable. On met carrément la vie d’un homme entre parenthèses. Dans un pays qui se targue de démocratie et de respect des droits de l’homme, nous ne savons plus quoi faire ».
« Marcel n’aurait jamais mis des explosifs et des détonateurs dans un même sac, car tout le monde sait que c’est dangereux. De plus, aucune empreinte n’a été retrouvée sur ce sac découvert dans le placard d’une maison où il n’habitait pas… L’affaire des Irlandais de Vincennes est encore dans les esprits. »
En avril 1999 – Le Comité Anti Répression (fusion de Fratellenza, Patriottu et d’une troisième association de soutien aux prisonniers politiques) publie sa liste :
Maison d’arrêt de la Santé : Pierre Confaix, Stéphane Sbraggia, Paul Garatte, Ghjaseppu Santoni, Charles Santoni, Jean-Laurent Leca, Didier Martinetti.
Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis : Antoine Adami.
Centre de détention de Chateaudun : Christian Jean.
Maison d’arrêt des Yvelines : Nicolas Mattei.
Maison d’arrêt du Val d’Oise : Charles-Philippe Paoli.
Maison d’arrêt des Hauts de Seine : Ghjuvan-Paulu Paoli.
Maison d’arrêt de Borgu : Santu Pieri, René Cannuti, Richard Colombani, Charles Pieri, Jean Castela.
Maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis : Fabienne Maestracci, Stella Castela.
Maison d’arrêt de Fresnes : Christophe Pieri, Marcel Lorenzoni, Jean-Philippe Antolini, Sauveur Grisoni.
13 avril 1999 : La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris a rejeté la demande de mise en liberté de Marcel Lorenzoni, mais la Chambre d’accusation a levé le mandat de dépôt de Fabienne Maestracci, sa compagne. Placée sous contrôle judiciaire, elle doit résider à son domicile d’Ajaccio et se présenter une fois par mois, à compter du 26 avril, au commissariat de cette ville, en justifiant de son domicile et de ses activités. De plus, Fabienne Maestracci, qui était incarcérée depuis octobre dernier, ne doit pas, sauf autorisation du juge d’instruction, entrer en relation avec son compagnon, Marcel Lorenzoni, 55 ans.
Détenue depuis un an et quinze jours, Marie-Fabienne Masestracci est sortie de la prison de Fleury-Merogis
PARLEMENT EUROPEEN
Le 13 avril 1999 : L’organisation européenne des Droits de l’homme, la défense de Marcel Lorenzoni, ses frères et ses amis ainsi que l’association pour la sauvegarde des droits fondamentaux de la Corse et des Corses ont organisé mardi après-midi au parlement européen de Strasbourg, un débat sur » les mécanismes judiciaires exceptionnels appliqués à la Corse en cette fin siècle « . Le cas de Marcel Lorenzoni au centre des débats. Sous la présidence du député de Convergencia démocraticà de Catalogne, Jean Vallvé, Me Felli et Christian Lorenzoni, l’avocat et le frère de Marcel Lorenzoni, ont exposé les grandes lignes du » dossier Lorenzoni « , » symbole de la dérive de la pratique judiciaire menée en Corse depuis la mort du préfet Claude Erignac « .Christian Lorenzoni a notamment expliqué comment son frère, arrêté 3 jours après la mort du préfet, est détenu depuis 14 mois » en bouc émissaire évident, au nom de diverses mises en examen qui tombent successivement car elles ne résistent pas à l’épreuve de la vérité « .Au cours de cette conférence – précédant celle de Daniel Cohn-Bendit – Me Felli, président de l’organisation européenne des Droits de l’homme, a rappelé que son intervention se situait dans le cadre de la jurisprudence de la cour européenne de justice. » Jurisprudence qui sanctionne les États ne respectant pas les dispositions du traité protégeant les citoyens européens au-delà de leurs » frontières « ».Me Felli a ensuite abordé la » liste impressionnante des dysfonctionnements » rencontrés dans ces domaines : absence de procès équitables, difficultés dans le cadre de l’instruction qui devrait respecter l’égalité de la défense et de l’accusation, la présomption d’innocence et l’abus de la détention provisoire. Très rapidement, le dossier Marcel Lorenzoni devrait être évoqué devant la cour européenne et l’avocat du détenu a d’ores et déjà annoncé la prochaine saisine de la commission des Droits de l’homme à l’ONU. Pour la famille de Marcel Lorenzoni, c’est un pas de plus. » Avec cette dimension internationale, nous allons avoir une autre écoute qui ne peut être que plus efficace. On ne baissera pas les bras. Une fois que nous aurons épuisé la procédure judiciaire en France (pourvoi en cassation), nous irons devant la cour européenne de justice « , a déclaré Jean-Marie Lorenzoni.
Le 3 juin 1999 – Le Juge d’instruction Philippe Coirre a signé, hier à Paris, une ordonnance de non-lieu en faveur de l’agriculteur nationaliste Marcel Lorenzoni qui avait été mis en examen en octobre 1998 pour » vols à main armée « .Il s’agissait d’un dossier concernant une vingtaine de braquages commis dans la région parisienne entre 1994 et 1997 et dans lequel cinq individus étaient impliqués.Le militant corse avait été identifié comme l’auteur présumé d’un de ces hold-up à la suite d’une vague ressemblance de silhouette à partir d’une photo issue d’une bande de video-surveillance.Lorenzoni qui avait déjà été mis en liberté dans ce dossier avait toujours vigoureusement nié toute participation à cette affaire. » Ce non-lieu n’est que justice » déclarait son défenseur Me Lucien Felli » mais la mise en cause de mon client dans cette affaire incongrue témoignait de l’acharnement dont Lorenzoni a été la victime « .
« Je n’ai absolument rien à voir avec l’assassinat de Claude Erignac »
Le 20 aout 1999 (dans la presse): La Cour européenne des Droits de l’Homme a été saisie à la suite du rejet des demandes de mise en liberté du nationaliste corse Marcel Lorenzoni, écroué à Paris depuis plus de 18 mois en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet Claude Erignac, a indiqué vendredi son avocat Me Lucien Felli. »La détention provisoire trop longue de Marcel Lorenzoni porte atteinte à la présomption d’innocence et aux droits de la défense », a déclaré Me Felli à l’AFP. La Cour européenne des Droits de l’Homme a été saisie début août après les rejets successifs de demandes de mise en liberté du nationaliste corse écroué depuis février 1998. Me Felli a dénoncé un « acharnement judiciaire » contre Marcel Lorenzoni alors que les arrestations dans l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac « ont confirmé qu’il n’y était pour rien ». Le 22 juin, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris avait rejeté une demande de mise en liberté soulignant que des investigations se poursuivaient et qu’il n’apparaissait pas que « la durée de la détention soit excessive ».
Le 26 août 1999 : Le nationaliste Marcel Lorenzoni, mis en examen et écroué dans le cadre de l’assassinat du préfet Erignac, a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire. Des dizaines de demandes de mise en liberté rejetées, grève de la faim : depuis sa mise en examen et son incarcération à Paris, Marcel Lorenzoni n’a cessé de clamer son innocence dans l’assassinat du préfet Erignac.
Premières déclarations à la presse
« Après une arrestation à grand spectacle et un lynchage médiatique alimenté par des sources policières, j’ai été incarcéré le 13 février. Les armes m’appartiennent, ce sont des fusils achetés dans le commerce. Quant aux explosifs, ils ont été opportunément découverts dans une maison que je n’habite plus […] au moment de la perquisition. Peut-être veut-on me faire payer mon engagement de militant et le rôle que j’ai joué dans les affaires d’Aleria et de l’hôtel Fesch »
« L’Etat est le principal responsable, quels qu’en soient les auteurs. »
(…) Marcel Lorenzoni effectue dix-huit mois de prison. A aucun moment sa participation à l’attentat contre le préfet Erignac ne sera prouvée, même s’il connaissait certains des hommes arrêtés plus tard. Il avait, en particulier, fondé son syndicat agricole en compagnie d’Alain Ferrandi, désigné comme l’un des chefs du commando qui a tué le préfet. Il est finalement libéré le 26 août 1999. Un mois plus tard, il comparaît devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio pour une dégradation volontaire commise contre le bureau de poste de Porticcio, peu avant son arrestation… Et, le 3 mai dernier, il dénonce dans un journal militant, Amnistia, le processus de négociation avec Matignon.(…)
Le 30 mars 1999 : Levée du mandat de dépôt de Lorenzoni dans l’affaire Sozzi, M. Lorenzoni reste toutefois détenu à la maison d’arrêt de Fresnes en vertu d’un autre mandat de dépôt qui lui a été notifié en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac par le juge d’instruction Jean-Louis Bruguière. Egalement mise en examen dans ce dossier pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », la compagne de M. Lorenzoni, Fabienne Maestracci, était pour sa part toujours détenue mercredi.
Le 20 juillet 1999 (LIEN) L’affaire MARCEL LORENZONI : un cas flagrant de détention arbitraire. Voici le mémoire émanant de son défenseur Me LUCIEN FELLI, et remis par les proches de MARCEL LORENZONI au président de l’Assemblée de Corse : JOSE ROSSI. Celui-ci a lu le mémoire devant les conseillers territoriaux en les engageant à exprimer leur opinion
La veille de l’arrivée de JOSPIN en Corse, Accord de Matignon
Le samedi 4 septembre 1999 : 2000 personnes manifestent à Ajaccio ce samedi, à l’appel du Comité Nationaliste du Fiumorbu, collectif de 13 organisations nationalistes corses à l’exception d’A Manca naziunale(Ce groupe avait suspendu au printemps sa participation au collectif nationaliste du Fiumorbu, créé en décembre 1998 pour initier la démarche unitaire, « au motif que les mécanismes ayant abouti aux dizaines d’assassinats de militants ces dernières années étaient toujours actifs ». ). Des leaders historiques étaient présents, comme le docteur Max Siméoni ou Marcel Lorenzoni, qui a recouvré la liberté il y a 10 jours après 18 mois d’incarcération à Paris. Les organisations nationalistes avaient réuni leurs adhérents derrière un seul mot d’ordre frappé sur une banderole: « Per una sucieta corsa di dirittu » (pour une société corse de droit). Message que veut adresser la famille nationaliste à Lionel Jospin. Lors du rassemblement, Joseph Colombani, porte-parole de ce collectif constitué il y a neuf mois et dont les membres ont signé, le 3 juillet, un pacte mutuel de non-agression, a annoncé la volonté des nationalistes de dialoguer avec le gouvernement. « Nous sommes prêts à nous associer à des négociations pour trouver une solution politique à la situation de la Corse. Il faut que des responsables politiques, dans l’île ou sur le continent, voire même au niveau de l’Etat, prennent l’initiative, afin que l’on établisse un calendrier qui conduise à une avancée institutionnelle », a-t-il dit.
Entre 1999 et 2000, Marcel Lorenzoni militait à Unità, coalition d’unité nationale. Depuis sa libération, Marcel Lorenzoni militait au sein d’Unita, coalition de mouvements engagée dans le processus de négociations avec l’Etat, qu’il souhaitait voir quitter la table des discussions en raison de l’absence d’avancées réelles.
Le 4 novembre 1999 : 8 organisations sur les 13 regroupées au sein Cumitatu di u Fiumorbu, se réunissaient pour établir une plate-forme en 15 points. La particularité de ces mouvements est d’avoir clairement déclaré que le » préalable sur la violence » posé par le gouvernement n’était pas un moyen de renouer les fils du dialogue, ni surtout de faire cesser cette violence.Dans leur plate-forme, les huit organisations signataires (ANC, a Chjama per l’indipendenza, Associu per a suvranità, Corsica viva, Corsica nazione, a Cuncolta Indipendentista, u Partitu per l’indipendenza, I Verdi corsi) énoncent un certain nombre de revendications, notamment au plan institutionnel et se définissent clairement comme » souverainistes « . Sur la question des attentats perpétrés (URSSAF ET DDE), en plein jour jeudi dernier :
Marcel Lorenzoni pour le PPI s’interroge : « Nous ne savons pas qui a commis ces attentats. Les mobiles sont divers mais ce qui est certain c’est qu’après la publication des rapports, les problèmes de la MNEF et ceux de la mairie de Paris, ils sont pain béni. On évite de parler d’autres problèmes… »
Corsica Viva, par la voix de Jean-François Luciani refuse de juger au cas par cas : « La violence politique a toujours été pratiquée. Pas seulement en Corse, en France également. Nous ne voulons pas de cas par cas… »
Norbert Laredo pour I Verdi Corsi est sur une autre ligne : » Nous avons condamné ces attentats c’est clair. Les conditions sont réunies pour exacerber les passions les plus dangereuses. La fin ne saurait justifier n’importe quel moyen. »
Vincent Ciccada pour Corsica Nazione rappelle : » Le respect de la vie est à mettre au plus haut de l’échelle ». Corsica Nazione s’est déjà exprimé pour condamner ce type d’attentats.
Le 23 novembre 1999 : Le PPI communique par presse interposée : » Lors de son assemblée générale du 20 novembre 1999 à Ernella, et suite à la modification de ses statuts, les militants du P.P.I. ont élu deux commissions chargées de la mise en oeuvre de la politique du P.P.I.
1re commission exécutive : Anne Angelini, Marie Antoinette Dolcerroca, Jean Pascal Cesari, Marika Spinelli, Antoine Valentini. 2e commission politique : Simon Agostini, Jean Charles Antolini, Jacques Antonini, Vincent Carlotti, Jean Pierre Colombani, Jacques Faggianelli, Marie France Ferrandi, Maurice Giudicelli, Frédéric Graziani, Marcel Lorenzoni, Pierre Magni.
Les quatre PACERI demeurent : Roger Graziani, Jean Thomas Guelfucci, Jean Marie Lucciani, Petru Rossi.
La ligne du P.P.I. a été maintenue et renforcée, à savoir :Union du mouvement national, renforcement et élargissement de l’accord politique entre les 8 organisations nationalistes.Porter et populariser cet accord auprès de notre peuple par notre soutien à la mise en place de comités locaux dans chaque région où cela est possible pour être au plus près du terrain et de la base. Structurer cette union dans le respect du pluralisme.Mettre en place les moyens pour organiser le corps électoral corse pour l’élection d’une véritable assemblée nationale provisoire.Une délégation de l’Assocciu per A Suvranita, invitée, a participé à notre assemblée générale.Une conférence de presse de présentation sera organisée rapidement pour détailler toutes ces options. «
LA MORT D’UN COMBATTANT
Le 24 juin 2000, lors d’une promenade avec son fils pierre, un drame aura lieu et emportera Marcel et Pierre. Le procureur Jacques Dallest a renoncé à l’autopsie à laquelle la famille s’est opposée
Le 26 juin 2000 : Obsèques de Marcel Lorenzoni et de son fils à Ajaccio : Des centaines de personnes, voire un millier, ont assisté, lundi, en la cathédrale Saint-Roch d’Ajaccio (Corse-du-Sud), aux obsèques du nationaliste Marcel Lorenzoni et de son fils Pierre. Des chanteurs, membres des groupes polyphoniques d’I Muvrini, Canta U Populu Corsu, le choeur d’hommes de Sartène, emmenés par Jean-François Bernardini, Natale Luciani, François Buteau, et Jean-Paul Poletti, ont accompagné avec des chants polyphoniques corses la messe qui a duré plus d’une heure. Une heure durant laquelle, les centaines de personnes venues se recueillir ont partagé la douleur de la famille et des proches.
» L’heure est plus à la présence silencieuse et aimante ou amicale qu’à la parole et aux exhortations, a souligné l’abbé Ghisoni. Nous nous resserrons autour de vous, chère famille dans la peine, dans un coude à coude fraternel, pour partager, du mieux que nous pouvons, votre épreuve rendue si cruelle, eu égard aux circonstances dans laquelle elle est intervenue « .
Dans une église emplie par une émotion lisible sur tous les visages, l’homélie de l’abbé Ghisoni a rassemblé autour d’une même communion.
» Que l’amour véritable, justification suprême de la Croix, nous donne aussi le courage de puiser dans la mort de nos frères, Marcel et Petru, un autre message, celui des valeurs authentiques, qui doivent compter à nos yeux, à notre esprit, à notre coeur, puisque tout homme a été créé à l’image de Dieu, puisque » tout homme est une histoire sacrée « . Nous nous laisserons donc interroger par cette vie sacrée à laquelle Dieu appelle tout homme, que Dieu accorde à tout homme, que Dieu confie à tout homme. (…). Confions à Dieu les âmes de Marcel et de Petru, et prions de tout notre coeur, au cours de notre célébration d’adieu pour leur épouse et maman, leurs parents et grands-parents, leurs frères, pour tous les membres de leur famille et pour tous leurs amis qui souffrent et qui pleurent « .
Les deux cercueils, recouverts de la bannière corse à la tête de Maure, ont été portés en début d’après-midi par des proches dans l’édifice religieux qui se trouve sur le Cours Napoléon, l’artère principale de la ville.
Les hommages du mouvement national (extraits)
L’UPC Scelta Nova exprime sa profonde émotion au lendemain du drame familial qui a coûté la vie à Marcel et Pierre Lorenzoni. Elle salue le militant de la première heure avec lequel de grands moments de lutte et de fraternité ont été partagés depuis Aleria. Marcel Lorenzoni occupait une place importante au sein de la famille nationaliste, qui est aujourd’hui toute entière, frappée par ce deuil.UPC Scelta Nova s’incline devant les dépouilles de Marcel et de son fils, et assure la famille si durement touchée, ainsi que tous leurs proches, de leur compassion et de leur soutien.Ch’elli riposinu in pace in sta terra di Corsica ch’elli teniamu tantu caru.
Mossa Naziunale : » S’incline devant la douleur de la famille Lorenzoni, et tient à lui faire part de son soutien en cette terrible circonstance.Marcel Lorenzoni était militant nationaliste de la première heure, et au-delà des divergences politiques que nous avions avec lui dans les débats inhérents à la reconstruction du nationalisme corse, il restera une personnalité forte ayant accompagné l’histoire de ce nationalisme.Il restera notamment celui qui a révélé l’existence des barbouzes à travers l’affaire de Bastelica-Fesch, mais aussi l’un des investigateurs de l’action de la cave d’Aleria, et de bien d’autres initiatives visant à sauvegarder les droits du Peuple Corse. «
I Verdi Corsi : » saluent la mémoire de Marcellu et Petru Lorenzoni. Responsable politique et militant sincère de la cause nationale corse, Marcel était un ami.I Verdi s’inclinent devant cette double disparition et adressent aux familles éprouvées leurs condoléances émues. «
« L’ANC s’incline avec émotion devant le drame qui a coûté la vie à Marcel Lorenzoni et son fils Pierre. La tragique disparition de Marcel, militant depuis toujours de la cause corse et présent dans tous les combats de son peuple, laisse à jamais un vide dans notre lutte. Le mouvement national gardera toujours présent son image de combattant infatigable pour les droits de la Corse et des Corses. L’ANC présente ses condoléances sincères à sa famille et à ses proches ».
Le 27 juin 1999 : Le FLNC 3 (Le FLNC, dit « FLN 3 », issu de la fusion du Canal historique et de trois autres organisations clandestines corses selon la presse de juin 99) revendique l’attentat manqué à Paris. Une tentative contre les locaux du Centre international de conférences, à Paris, a été revendiqué, mardi 27 juin, par le groupe clandestin corse « FLNC ». Transmis à la rédaction de France 3 Corse, le communiqué, authentifié, fait état également d’une autre tentative contre un bâtiment de recrutement de la marine nationale, place Garibaldi, à Nice (Alpes-Maritimes) et de deux attentats perpétrés, en Corse, dans la plaine orientale, contre des fermes appartenant à des rapatriés d’Algérie. La bombe de trois kilos et demi, composée de 23 bâtons de dynamite, découverte, le 26 juin, à Paris, sur un chantier du ministère des affaires étrangères situé face au Centre international, avait été déposée sur un tas de sable. Elle devait exploser dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 juin. Les rédacteurs du texte se contentent de dénoncer la « poursuite des activités policières et judiciaires contre le mouvement national » et adressent un hommage « à tous les frères incarcérés et recherchés et à Marcel Lorenzoni, militant de la première heure»
Le FLNC s’lincline « devant la disparition tragique » de Marcel Lorenzoni (…)
Le 26 juin 2000 dans le Corse Matin : Par Alain LAVILLE « Quand il m’écrivait de prison. »
Écrire, ça fait passer le temps, surtout en prison. Marcel Lorenzoni prend l’habitude de m’adresser des lettres de Fresnes, où, après l’assassinat de Claude Erignac, en février 1998, il est à l’isolement, sous haute surveillance, à la IIIe division. Son frère, Jean-Marie, l’infirmier, avec qui nous devisons, à la brasserie » Les Deux G « , à Ajaccio, l’a prévenu d’un livre sur le préfet, où il sera, forcément, beaucoup question de lui. Surtout dans le chapitre » nationaliste explosif « , où il apparaît comme, » plus qu’un extrémiste, l’homme de l’extrême « .Marcel évoque ses enfants, son fils Pierre, qu’il préfère appeler Petru, et sa fille, Ghiulia, leur mère, prof d’éducation physique. Il raconte ses lectures : la Bible, le De Gaulle de Max Gallo, ajoute qu’il est un inconditionnel du général.Il explique sa grève de la faim, pour » protester, en toute lucidité, contre la manipulation » qui l’a mené là. Il dit combien il apprécie les visites de sa mère, venue de Corse, combien lui semble injuste l’incarcération de sa compagne, Fabienne Maestracci, fée gourmande du restaurant » A Pampana « .Quand le livre paraît, la lettre est longue. Il n’est pas ménagé, l’accepte. Il tient aux détails. Il a bien été au 1er et au 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine, mais précise qu’il a terminé avec le grade de sergent. Il conclut avec une inquiétude : » Si vous croyez qu’il ne peut rien m’arriver en milieu carcéral. « Marcel, qui à quinze ans, parcourait le dictionnaire, des après-midis entières, et a étudié, un peu, les lettres à Nice, a un joli brin de plume. Il envoie un double de ses voeux, pour 1999, bientôt publiés dans » Corse-Matin « . Y résume l’essentiel de sa vie : » Que le peuple corse sache réaffirmer son combat éternel pour le respect de son identité dans l’ensemble des nations. « La dernière fois, revenu sur ses terres, il dit qu’il faudrait que l’on se voie, pour évoquer l’avenir de l’île. Il parle de charcuteries, de vin, de fraternité, et de » vaincre l’injustice « .
Voici en quelques lignes (liens) des informations sur Marcel Lorenzoni du site Unità Naziunale.
1) Après son interpellation en février 1998, et celles de nombreux militants proche de Marcel, fut crée, pour les soutenir, l’Associu Fratellenza. Cette association prenait en compte un certain nombre de militant qui avaient démissionnés d’A Cuncolta Naziunalista et qui avait rejoint le Collectif pour la Nation. Vous trouverez sur ce site, Libertà, crée en 1997, la partie traitant de cette association de défense de prisonniers politiques.
2) Alors que Marcel Lorenzoni était en prison, le Partitu per l’Indipendenza dont il était un devenu un militant, décida de créer un journal d’opinion, A Nazione. Le P.P.I, à travers certains de ces militants comme Jacques Faggianelli et Marcel Lorenzoni, prit rapidement conscience en 98/99 de l’importance de l’outil de communication qu’est Internet. Et tout naturellement, le site A Nazione vu le jour très rapidement. Vous trouverez sur ce site, l’intégralité des 3 journaux A Nazione, ainsi qu’un essai de constitution pour une Corse Indépendante
3) Marcel Lorenzoni avait accordé en mai 2000 une interview au cyber journal Amnistia. Cet article n’est plus disponible gratuitement, mais il est possible de le lire en ligne…
4) « Lettres de Fresnes » est un recueil posthume de la correspondance de Marcel Lorenzoni durant son incarcération dans le cadre de l’instruction du préfet Claude Erignac. Par la personnalité de son auteur – qui a été de tous les combats nationalistes de ces 25 dernières années, cette publication détient valeur de document pour les nationalistes et plus largement tous ceux que la politique corse intéresse. C’est après dix-huit mois de détention que Marcel Lorenzoni sera libéré lorsque la « piste agricole » sera abandonnée par les enquêteurs de la DNAT Durant cette période, Marcel Lorenzoni s’adressera par lettres aux autorités judiciaires ou politiques, aux journalistes, aux chercheurs ou simplement à ses proches, pour dénoncer le traitement réservé aux siens et à lui même, tout en précisant ses positions politiques sur la question corse. Ces écrits témoignent d’une action politique à un moment d’incertitude et de forte tension et de la force de conviction d’un militant qui fut une grande figure du nationalisme. L’Adecec, site internet corse, rend à sa manière un hommage au militant et à l’homme en publiant une lettre de Fresnes
Voici les lettres que le site A NAZIONE, cyber journal d’opinion avait publié sur internet avec l’accord de Marcel Lorenzoni et des éditions Albiana.
- « Lettre à Messieurs Chirac et Jospin » la lettre de Marcel Lorenzoni adressée le 16 juillet 1999 depuis Fresnes
- Texte de réflexion de juin 1999 : Pour une approche universelle du problème corse
- Documents de réflexion de Juin 1999 : Causes externes et internes
- Lettre au parlement européen et a tous ceux qui peuvent se sentir concernés FRESNES, le 20 mars 1999 le 20 mars 1999
- Lettre de Marcel Lorenzoni adressé au PPI Fresnes le 20 Mars 1999
- Lettre aux militants du comité du Fiumorbu Fresnes le 18 mai 1999
- Réponse à M Michalon suite à un article dans le Monde Novembre/Décembre 1998
- Lettre à Karl Zéro, Canal+ du 16 novembre 1998
- Lettre à MAITRE FRANC-VALLUET du 3 novembre 1998
- La lettre de Marcel Lorenzoni du 28 octobre 1998 : Réflexions sur l’Affaire Sozzi
- Texte de réflexion Aout 1998 : Six mois après
- La Lettre de Marcel Lorenzoni du 20 Juillet 1998
- Lettre de Marcel Lorenzoni aux militants di a Cuncolta le 18 juin 1998
- Lettre adressée à Max Simeoni, Arritti, le 20 juin 1998
- La France en Corse : lettre de Fresnes le 16 juin 1998
- Lettre du 8 juin 1998 : Le meurtre du préfet de Corse
- La Lettre de Marcel Lorenzoni du 5 Juin 1998
- La Lettre du 31 mai 1998 : Monsieur le Juge
- La Lettre de Marcel Lorenzoni du 29 Mai 1998
- La lettre de Marcel Lorenzoni du 30 avril 1998 : GREVE DE LA FAIM
- La Lettre adressée aux Editions Albiana, a Michel Codaccioni le 3 Avril 1998
- Lettre de Marcel Lorenzoni : Pour hier, aujourd’hui et demain