Ce mois-ci, on reparle de l’affaire Erignac puisqu’un film et un livre sont consacrés au commando des « Anonymes ». Comme si la Corse avait besoin du continent pour s’interroger sur elle-même.
Le 5 février dernier, à Ajaccio, sur les lieux mêmes de l’assassinat, le préfet de Corse Patrick Strzoda rendait hommage au préfet Claude Erignac abattu à Ajaccio le 6 février 1998. Avant de se rendre, le lendemain, à l’Elysée, où le Président de la République recevait la veuve du préfet Erignac et ses enfants. Les Corses, eux, ont oublié ce mort de trop qui, sans doute, pour eux, n’est qu’un mort de plus.
Même si, à l’époque, ils avaient été nombreux à descendre dans la rue pour exprimer leur stupeur. Mais Bonnet a suivi Erignac, les paillotes incendiées contribuant à renvoyer la balle dans le camp de l’Etat. Et, surtout, le temps a passé. Comme il a passé pour le groupe des clandestins « Anonymes » qui ont reconnu l’assasinat. Comme il a passé pour Colonna, cet « innocent » qu’après avoir défendu on a aussi oublié. La Corse, comme si elle se forçait à s’oublier elle-même, ne se penche guère sur son passé. Ni d’ailleurs sur son présent ou son avenir. Mais c’est comme cela. Paradoxalement, c’est sur le continent que l’on se souvient de l’assassinat du préfet Erignac. En s’intéressant non pas à lui mais à ceux qui l’ont assassiné.
Comme si, pour mieux appréhender ce meurtre inexpliqué, il fallait tenter de comprendre ceux qui l’ont commis. C’est le sujet d’une fiction de Canal +, dont nous avons parlé le mois dernier ( voir Corsica n° 161 de février 2013) et qui sera diffusé le 11 mars à 20h50. Et celui d’un livre consacré au commando qui sortira le 14 mars.
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