Plus d’un mois après le début du conflit avec l’ARS, les syndicats parient sur une forte mobilisation, demain à Ajaccio, pour la défense du service public de la santé. Leurs responsables refusent de baisser la garde, après l’évacuation du siège, cette semaine.
La population se mobilisera-t-elle pour une cause qui la… concerne ? A-t-elle conscience que le conflit qui oppose les syndicats à l’agence régionale de Santé (ARS) de Corse la touche directement ? La réponse est attendue pour demain matin, 10h30, place de la gare à Ajaccio.
Politiques. Car c’est bien le devenir des services de santé en Corse qui se joue depuis plus d’un mois. Au-delà des positions discordantes entre la CFDT et le STC, au sujet du désormais fameux coefficient correcteur géographique, auquel beaucoup d’usagers ne semblent pas comprendre grand-chose. Etabli à 6%, pour contrebalancer les inégalités géographiques, puis rehaussé d’un point au cours du conflit, celui-ci est identique à l’Ile de France. On se demande d’ailleurs, pourquoi.
Les élus de l’assemblée de Corse, qui avaient signé à l’unanimité deux motions portant sur sa revalorisation (à hauteur de 15%), participeront-ils aussi à cette manifestation ? Une motion n’engage certes à rien, mais tout de même… Du côté de Corsica libera, on y sera.
Force. Après avoir été délogé par les forces de l’ordre du siège social de l’ARS, le STC tient désormais son QG à l’hôpital de Castelluccio. Là-même où, avec la CGT, FO et le SNCH, il a organisé une petite soirée, histoire de préparer la dite manifestation, et se remettre en forme avant d’entamer, peut-être, une nouvelle période de négociations. Ces nouvelles discussions verront-elles l’ensemble des syndicats, CFDT inclus, s’accorder enfin ? Sachant que le coefficient, point d’achoppement et principale revendication, a été revu à la baisse : il est désormais passé à 8,5%. Qui dit mieux ?
Rideau. Pendant ce temps, à la gare d’Ajaccio justement, les cheminots des Chemins de fer de la Corse (CFC) expriment depuis trois jours leur propre mécontentement. « Charlot Fora », peut-on lire sur un rideau de fer (notre photo). Et le spectacle est le même à Bastia. Charlot, de son prénom Philippe, est le directeur des CFC, dont la CGT conteste la légitimité. Une réunion est prévue cette après-midi dans les locaux de l’inspection du Travail à Bastia, afin de débuter les négociations. Le syndicat dénonce « la dégradation du service public », un « problème récurrent d’effectifs des agents de conduite », « l’état dégradé du parc existant » et ce sans même parler des nouveaux autorails AMG 800.
En attendant, tout le monde reste à quai.
17/06/2011 15:26
Par Emmanuelle Peretti
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