Le foot peut rendre con… #corse matin

Retrouvez chaque dimanche la chronique « 7 jours en Corse » de Roger Antech, rédacteur en chef de Corse-Matin. Il ne s’agirait pas de rajouter du bruit au bruit, du fracas au fracas, du scandale au scandale.

Mais pourtant, combien les commentaires qui ont accompagné l’indigne derby entre le Sporting et l’ACA, ce « Corsico » – selon le mot d’un confrère – devenu « Corsicons » par l’entremise de quelques centaines d’imbéciles, combien les justifications qui ont prolongé les exactions d’après-match ont provoqué chez nous mais pas uniquement, de nausée. Et au risque de choquer encore, comment cette manière récurrente d’exhumer la tragédie de Furiani pour expliquer chacun des débordements qui frappent de malédiction ce stade et ses alentours, nous paraît rajouter à l’outrage fait au sport, fait aux morts. Ce drame appartient à tous les Corses, appartient à la Corse.

La réalité est ailleurs. Le foot rend parfois bête et méchant. Le foot rend parfois con.

Les événements de samedi, et ceux de la veille qui ont ponctué la rencontre entre le Gazélec et Monaco, sont le précipité du mal profond qui ronge la société insulaire. Violence, perte des valeurs, perte des repères, perte des solidarités, dérives identitaires, communautarisme qui s’habille ici aux couleurs d’un club, lien social qui déserte le but enfin.

Que n’a-t-on entendu de foutaises?

Que le préfet de Corse aurait dû interdire de match les supporters ajacciens. Par les mêmes sans doute, qui vilipendent le représentant de l’État et son ministre de l’Intérieur quand ils les frappent du même interdit.

Que les forces de l’ordre auraient pu montrer plus de muscle et de répression. Par les mêmes sans doute, qui les voudraient simplement spectatrices quand ils font le coup-de-poing.

Nul besoin de lacrymogènes pour pleurer devant un tel spectacle.

La mauvaise foi, la provocation aussi ne nous ont pas été épargnées dans cette affaire. Le communiqué de Bastia 1905 – mais nous pourrions fourbir d’autres textes – qui parle de « leçon de football sur le terrain », de « leçon de supporterisme dans la tribune » en est la quintessence.

Ce spectacle-là, offert à la vue des plus jeunes qui, bientôt, avec leurs parents fuiront les stades parce qu’on n’y est simplement plus en sécurité, fut une indécence.

Hors-jeu

Les jets de pierre, la pyrotechnie, les coups, les armes, les plaintes au pénal qui s’ensuivent, la chasse aux arbitres, la haine parfois même n’ont rien à faire sur une aire de jeu, dans la tribune, ou à leurs abords. Et cette fois, nul besoin de se liguer… contre la Ligue, de tirer sur le poil des moustaches de Thiriez, de prendre la posture des victimes. Suspensions, sanctions, amendes, peines de prison peut-être, n’ont pas fini de pleuvoir. Elles sont méritées.

Ces événements sont les nôtres. Provoqués, générés, engendrés par le football insulaire, par son élite même, et qui ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Et cesser enfin de jouer les pleureuses.

Comment une fête du football corse peut-elle virer au cauchemar ? Comment un match à huis clos, sans public donc sans risque, a-t-il pu entraîner de nouvelles suspensions de stade. Les matches à domicile devront-ils longtemps encore, se jouer à Gueugnon ? La liste des questions pourrait être longue. Aussi longue que celle des sanctions.

Ce n’est pourtant qu’un jeu, qu’un jeu de ballon. Pas la guerre. Enfin pas pour tout le monde.

Suite et source de l’article

Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]

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