Les poisons pour la Corse sont multiples ; deux sont particulièrement nocifs et complémentaires : * Le colonialisme ne mérite plus un procès, déjà exhaustif et instruit, tant il a accablé et accable encore – certes plus rarement- certaines populations.
Assis sur la force, la privation de liberté, il désincarne les peuples, qu’il habille et travestit de sa propre identité et dont il pille les richesses naturelles et humaines. La vague de décolonisation, à partir des années 50,a émancipé par la force et/ou par le dialogue des centaines de millions d’hommes et de femmes ; la création de l’Onu veille désormais sur leur liberté, leur intégrité et sur la paix.
* Le clanisme dont on peut parfois se demander s’il n’est pas inhérent à la nature humaine tant il est ancien et universel, a de multiples facettes suivant les périodes, les Pays. Ainsi l’aire méditerranénne pâtit de ce fléau que l’on retrouve aussi sur tous les continents et sous différentes formes. La Corse l’a connu avec les Gênois et le subit encore avec les Français, des orfèvres en la matière tant le culte de « l’Etat-Nation » et la pratique avérée du colonialisme constituent un terreau nourricier idéal pour l’enracinement séculaire du clanisme. Depuis 1950, la Corse combat ces deux plaies, connexes et connectées ; les décennies écoulées témoignent de la vigueur et de la continuité des luttes.
Les antidotes sont de deux types :
– le combat, sur tous les terrains, pour la liberté, la désaliénation, la responsabilisation, les valeurs de l’humanisme, contre toutes les formes d’injustice.
– la démocratie qui ne peut pas cohabiter avec le clanisme car ils sont antagonistes : elle couvre tous les champs de la vie sociale, avec les domaines électifs du respect du suffrage universel et de toutes les libertés , de la séparation des pouvoirs ; et surtout avec la prééminence de l’intérêt général.
Depuis quelques années, la Corse assoupie, démissionnaire, apathique, sceptique, retrouve des couleurs, la combativité et, symptôme encourageant, des formes de vie et de revendications davantage mises en commun. Que de démarches s’inscrivent sous le vocable « Inseme » ! quelle profusion de « Collectifs » pour porter les luttes (contre l’incinérateur, contre le fuel lourd etc) ! Que d’associations se consacrant à la culture, à l’environnement, à la solidarité sociale et internationale, à la lutte contre la précarité, la maladie, à la réouverture de sentiers abandonnés, à la rénovation du patrimoine, à la défense des droits de l’homme, aux enfants, à l’éducation ! que de clubs sportifs amateurs où le bénévolat des éducateurs est aussi la règle. Une profusion d’initiatives, de partages soutenus par la philosophie de l’altruisme, la tolérance, la volonté de vivre ensemble. Là est la panoplie de la vie et de l’espérance, la graine de la démocratie, le respect des véritables valeurs ; ils ne peuvent pas perdre la partie contre un monde sombre, violent, inégalitaire, injuste, égoïste. En Corse, ils ne la perdront pas, à force de travail et de courage.
Blog Edmond Simeoni
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]
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