(Unità Naziunale – publié le 26 mars 2018 à 11h53) La camarilla néo-franquiste qui dirige l’Espagne a donc lancé l’offensive européenne contre les indépendantistes catalans.
Comme toujours quand un gouvernement est en difficulté, il essaie de détourner l’attention, soit en se saisissant d’un événement mineur soit en le fabriquant. Le gouvernement Rajoy est visé par des soupçons sérieux de corruption qui devrait lui valoir au minimum de démissionner.
Pour assurer sa survie, Rajoy continue de se présenter comme le garant d’une unité espagnole qui n’a jamais existé ailleurs que dans la pensée de Franco. Ce qui est bien réel en revanche, c’est l’importance de la Catalogne dans le système économique espagnol.
L’instabilité dans la région aggraverait pour l’Espagne, une crise économique essentiellement générée par une gestion politique désastreuse de la part des autorités madrilènes.
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A l’évidence, Rajoy réagit exactement comme le ferait un dirigeant politique à Rome ou à Paris ; c’est la raison pour laquelle il bénéficie du soutien des états européens dans leur majorité. Beaucoup plus partagés sont les positions des médias. Seule la presse française -hormis les journaux du sud-ouest et des Pyrénées dont le Midi Libre qui affichent leurs sympathies pour la cause catalane- soutient les néo-franquistes, un peu comme en 1936 d’ailleurs….
Alors que le journal allemand Suddeutsche Zeitung s’étonne de l’arrestation de Puigdemont en le qualifiant clairement de prisonnier politique, ce qui est une évidence.
En réalité on se trouve devant une alliance objective des grands États qui affichent leur crainte hystérique de la montée de la revendication des peuples européens historiquement dépossédés.
C’est le problème central de l’UE : d’un côté des chefs de gouvernement qui attisent les nationalismes d’état au nom de leur unité mortifère, ce qui est parfaitement antinomique de l’idée européenne originelle qui visait justement à s’en débarrasser ; de l’autre des régions qui cherchent à la fois à se développer et à se prémunir contre les conséquences de la globalisation sauvage et à participer à une union européenne fondée sur l’adhésion et l’élaboration d’un modèle culturel. De fait, les tensions dans l’Europe d’aujourd’hui sont dues en grande partie à la peur panique qu’éprouve les aristocraties nationales devant la perte d’influence qu’induirait une dévolution politique des États vers l’Europe.
Tout le monde comprend bien que l’intérêt de 500 millions d’européens c’est de passer du stade de l’Europe, marché à la fois unifié et anarchique, pour passer à celui d’une Europe politique, capable de régler collectivement des problèmes que les États centraux se sont avérés impuissants à résoudre. Cela ne se fera pas sans satisfaire les revendications des nations historiques étouffées depuis des siècles, Catalogne, Pays Basque, Corse, Écosse entre autres, que l’Espagne, la France ou l’Angleterre ont des raisons différentes de vouloir diriger. Ne doutons pas cependant que ces ex grandes puissances ont au moins un mobile commun pour défendre leur archaïsme, c’est l’idéologie et ce mythe de l’unité qui d’une façon ou d’une autre a ensanglanté l’Europe et le monde tout au long du XXème siècle.
C’est ce conglomérat que nous refusons.
Sans doute le temps est-il venu d’envisager des solidarités politiques afin de faire reconnaître nos vieilles nations dans l’espace européen !
Ghjacumu Faggianelli