« La classe politique #Corse à l’épreuve » par Vincent Carlotti

Le gouvernement prépare une série de réformes concernant les élections municipales, cantonales et législatives, qui feront l’objet, sans doute au printemps, d’une proposition de modification de la constitution pour en permettre l’application.

vincent Carlotti gauche autonimiste corseJ’en avais brossé le panorama dans un précédent post.

Elles impactent naturellement l’architecture des pouvoirs dans notre Île, dont le statut particulier implique que le gouvernement consulte l’assemblée de Corse, même si il aura le dernier mot car l’organisation des territoires est une compétence régalienne de l’Etat, comme le rappelle à juste titre Jean Etienne RIOLACCI, ancien préfet de région, dans un entretien avec le Journal de la Corse.

Pour ce qui concerne le mode de scrutin des cantonales, quoi que présente l’assemblée de Corse elle devra respecter les trois principes qui fondent la réforme:

– Introduction de la parité dans les conseils généraux nouvelle manière

– maintien du nombre de conseillers

– Rééquilibrage du nombre de cantons en faveur des zones urbaines au détriment des zones rurales désertifiées. Sur ce point de vue les disparités sont scandaleuses: ainsi en Haute Corse le canton de BORGO compte 18 104 électeurs, et le canton d’OREZZA ALESANI 1033 !

Cela étant bien présent à l’esprit les conseillers de Corse pourront remettre une copie sensiblement différente de celle qui se prépare pour les autres départements.

Seront ils assez lucides pour se prononcer, comme en Alsace, pour la fusion des départements avec la CTC ? Rien n’est moins sûr ! Ce serait pourtant là une réforme d’une importance considérable qui, non seulement apporterait la cohérence qui fait aujourd’hui défaut dans les politiques suivies actuellement par ces trois collectivités, supprimerait une des plus importants gisements d’opacité et de clientélisme que constitue la gestion des conseils généraux, et constituerait une source non négligeables d’économies.

Pour le reste, il suffirait de porter de 51 à 71 le nombre de conseillers territoriaux pour se mettre en conformité avec les principes exposés plus haut: ils sont en effet élus à la proportionnelle et la parité y est déjà obligatoire.

J’espère que la famille nationaliste et ceux qui, dans les groupes de gauche, même s’il n’en reste pas beaucoup, ont défendu pendant des années cette réforme, ne mettront pas une fois de plus leur drapeau dans leur poche et défendront cette réforme,sans s’obstiner davantage à rechercher un improbable consensus sur des réformes qui seront d’autant plus applaudies par les élus clanistes, qu’ils sont convaincus qu’elles n’aboutiront pas. .

Naturellement le choeur des pleureuses du clan va crier au scandale, à l’abandon des zones rurales, à la disparition de la fameuse proximité entre l’élu et l’électeur, dont le principal mérite est de figer le lien de dépendance qui en constitue l’essentiel !

Nous verrons bien, mais si le pire n’est jamais sûr, il est chez nous toujours en embuscade.

Vincent Carlotti

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