MONSIEUR VALLS……..
Une fois encore, vos déclarations ne manquent pas de rappeler votre volonté d’une curieuse politique sécuritaire, pour un homme de gauche. LES MAFIAS… Nous voilà donc aujourd’hui aux mains non plus d’une mafia, mais de mafias multiples.
OUI, les Corses se soulèvent régulièrement contre la corruption, la violence et l’argent sale, librement et en conscience. Mais dites- moi, Mr Valls, les mafias, selon leur définition, sont en lien direct avec des pouvoirs politiques puissants. Sauf à avoir raté une étape de l’histoire de la Corse, cette dernière n’a aucun pouvoir politique puissant, ce que vous ne manquez pas de rappeler en soulignant l’indivisibilité qui vous est chère, de la république Française. Sur quel pouvoir puissant s’appuient donc ces prétendues mafias ? Comment une île de 300 000 habitants, si vieillissante et si pauvre, peut-elle donc concentrer sur son seul territoire une telle puissance, soumise qu’elle est, à la législation Française et aux puissantes polices de l’Etat dont elle dépend ?
Les bandes organisées que vous appelez maladroitement ou à dessein pervers MAFIA, creusent effectivement un chemin très néfaste et dangereux pour la Corse et nous réclamons depuis bien longtemps, que l’Etat de droit en signe l’arrêt. Elles trouvent leur nid, comme dans beaucoup de territoires du monde, au sein d’une économie précaire où la spéculation immobilière et foncière sonne comme un ticket gagnant du loto, pour enrichir quelques rares joueurs. Une législation urbanistique Française, pourtant claire dans les freins qu’elle niche au sein de ses articles, est maintes fois bafouée, sous les yeux innocents de vos services d’Etat, pour parvenir à changer une terre de travail en terrain de jeu à blanchir et faire grandir l’argent sale venu……..d’ailleurs. De France peut être ? De plus loin peut être ?
Alors, Mr Valls, dans votre volonté de sortir la Corse de cette spirale qui l’épuise, aurez-vous le courage dont vous vous drapez médiatiquement, pour remonter aux sources du problème ? Aurez- vous le courage de frapper sur ces bandes malveillantes, si au cours de vos recherches, leur organisation s’avérait siéger au-delà des frontières de l’ile de beauté et trouvait « ses alibis » au sein insoupçonné du siège d’un véritable pouvoir ?
Aurez-vous le courage d’admettre que l’application du droit commun suffit à démanteler, dans un si petit territoire dépeuplé, les bandes de quelques individus qui voudraient terroriser une si faible population ? Aurez-vous le courage, sans entrer dans le détail, de ne plus créer de confusion volontaire en mélangeant toutes les formes de violences et ce, afin de mieux vous concentrer sur celle dont nous parlons et qui nous préoccupent?
Alors Mr Valls, avant d’afficher un mot si terrorisant pour les populations, comme on agite un bouclier précautionneux qui pourrait légitimer en prévision un éventuel échec, voulez-vous bien, commencer par mettre en examen ceux qui relèvent du banal grand banditisme et veiller à ce que l’Etat en premier lieu, se contente d’appliquer et faire respecter les lois ? Si cette solution ne réglera certainement pas le problème de la corruption qui ronge la France, elle devrait permettre en revanche, une très grande respiration à la Corse sur laquelle vous focalisez vos interventions, et nous vous en serions très reconnaissants.
Julia Sanguinetti
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